Ascoval, Ford Blanquefort : ça suffit, il faut réquisitionner sans indemniser !

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En janvier dernier, la liquidation judiciaire de l’usine sidérurgique Ascoval, anciennement Vallourec, était officiellement écartée. Le groupe belge Altifort était célébré comme le sauveteur par le ministre Le Maire, qui voulait en faire un exemple de l’engagement efficace du gouvernement dans le sauvetage d’une entreprise qui emploie 281 ouvriers.

Voici que ce même ministre se plaint aujourd’hui qu’Altifort « ait mené tout le monde en bateau », en se déclarant dans l’incapacité d’honorer ses engagements financiers. Il joue l’étonné, alors que ses propres services savaient que le groupe Altifort n’avait pas les reins suffisamment solides pour attirer les millions d’investissements des banques ou d’entreprises privées. La dégradation de la « note » du groupe par la Banque de France était connue du ministère des finances, bien avant la conclusion du rachat de l’usine d’Ascoval. Elle signifiait que sans des engagements financiers de l’Etat et des collectivités, cette entreprise était en grandes difficultés, d’autant que ses deux anciens propriétaires et clients exclusifs, Vallourec et, depuis deux ans,  le groupe suisse S+B, étaient devenus des concurrents !

Ce n’est pas la première fois que ce ministre se dit avoir été « trahi » par des groupes ! Hier, c’était par Ford, qui vient encore une fois de refuser de vendre l’usine de Blanquefort au groupe Punch. Aujourd’hui, c’est Altifort… Dans les deux cas, ce sont le gouvernement et les patrons qui, ensemble, ont mené les ouvriers « en bateau ».

Le dernier commentaire du ministère concernant Ford Blanquefort en dit long sur la « colère » gouvernementale face à ce monopole de l’automobile : il attend que «  l’entreprise prenne toutes ses responsabilités sociales et financières vis-à-vis des salariés ». Les 870 ouvriers qui travaillent encore sur le site savent par expérience que Ford n’a que faire des ses « responsabilités » vis-à-vis des salariés.

Deux capitulations devant les intérêts des groupes ; Vallourec et le groupe sidérurgique suisse S+B, qui se sont débarrassés d’Ascoval, avec l’accord du gouvernement, et Ford qui veut la fermeture de l’usine de Blanquefort. I

L’exigence est la même pour les deux entreprises : réquisition des entreprises ! Et sans indemnisation.