Avec la loi « sécurité globale », c’est encore plus d’État policier. Rassemblement à Paris, Bordeaux…

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17/11, place Herriot, contre la loi de "sécurité globale"

Les mobilisations pour dénoncer la « loi de sécurité globale » qui ont eu lieu mardi 17 novembre, dans plusieurs villes de France, ont souvent surpris les organisateurs, par leur ampleur et leur détermination. A Paris, ce sont des centaines de personnes qui ont afflué depuis 16h jusqu’au-delà de 19h sur le lieu de rassemblement, place Edouard-Herriot, près de l’Assemblée Nationale. Au même moment se déroulait la discussion parlementaire selon la procédure accélérée, du texte présenté par des parlementaires LREM, dont l’ancien patron du RAID.

Le rassemblement avait été appelé par la LDH, les syndicats de journalistes, les centrales syndicales, les associations (une centaine, au niveau national, dont la quadrature du net). Il a été rejoint par beaucoup d’étudiants qui venaient du rassemblement de la Sorbonne (voir correspondance sur le site), et qui dénonçaient notamment la criminalisation de la contestation dans les facs, à travers le délit de « perturbation de leur bon fonctionnement » introduit dans la réforme de la recherche. Ont également pris la parole, des représentants de familles de personnes tuées par la police, les collectifs qui dénoncent et font répertorient les violences policières, les documentent à travers des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, des organisations étudiantes, de jeunes… des gilets jaunes, qui « fêtaient » le deuxième anniversaire de leur mouvement, ainsi que plusieurs parlementaires.

Le projet de cette loi, lancé en janvier, a été repris en mains par Darmanin, le ministre de l’intérieur, qui a élargi son champ d’application et n’a cessé d’ajouter des dispositions pour, comme l’a répété à plusieurs reprises Macron lui-même, mieux « protéger les policiers », dans l’exercice de leur fonction répressive. Ce projet de loi élargit les compétences des polices municipales et des sociétés de « sécurité » privées qui pourront notamment verbaliser, contrôler l’identité des personnes, utiliser directement eux-mêmes les images de caméras. Il prévoit d’élargir l’emploi de drones de surveillance, muni de caméras transmettant directement et en temps réel les images de manifestants, vers les centres de commandement des opérations. De la même façon, les caméras-piétons portées par les policiers, déclenchées et arrêtées par les policiers eux-mêmes, sont mises au service de la culpabilisation des personnes ciblées. A l’inverse, la captation et la diffusion d’images de policiers et de leurs interventions dans les manifestations sont rendues pratiquement illégales et passibles de très lourdes amendes.

Ce projet de loi reprend plusieurs des exigences mises en avant par les syndicats policiers et par des actions collectives concertées de policiers, pour empêcher qu’ils ne soient filmés, que ce soit par des journalistes ou par des personnes munies d’un simple téléphone portable ; pour renforcer l’arsenal de moyens techniques pour filmer les manifestants et pouvoir les identifier le plus rapidement possible. Cette pression des forces de police doit être mise en lien avec le développement de la dénonciation des violences policières, des assassinats par la police de jeunes et de moins jeunes, et son impact grandissant dans les milieux populaires, les associations, parmi les jeunes des quartiers populaires. Cette dénonciation, de plus en plus documentée, a pris une grande ampleur à la suite du grand mouvement contre les violences policières et le racisme qui sévissent aux USA, autour de l’assassinat filmé de G Floyd. Cette vague de mobilisations s’est étendue au niveau international, avec, en France, les premières grandes manifestations en plein confinement, mettant des milliers de personnes, notamment des jeunes et les migrants dans les rues.

Cette loi intervient précisément dans le contexte de reconfinement , qui de vague en vague, ne cesse de restreindre les libertés individuelles et de conférer aux forces de police un rôle de contrôle permanent et massif de la population. Dans le contexte de « l’état d’urgence sanitaire » qui s’ajoute aux mesures liberticides liées à un état d’urgence qui dure maintenant depuis plus de dix ans. Cela participe du climat de peur que le gouvernement veut développer, pour museler, en la criminalisant, la contestation sociale.

De nouveaux rendez-vous ont été fixés, pour élargir encore la mobilisation contre cette loi ; avec notamment des appels à des rassemblements le samedi 21.

Notre parti s’associe à ces appels et il sera présent, comme il l’a été mercredi, dans plusieurs villes.

Non à l’Etat policier

Non à la criminalisation de la contestation sociale

Bordeaux

Bonne mobilisation à Bordeaux le 17 novembre pour dire Stop à la loi de sécurité globale, aux violences policières que subissent les populations depuis tant d’années dans les quartiers populaires, les Gilets Jaunes, les syndicalistes, les citoyens dans leur ensemble.

Plus d’un millier de personnes sont venues à ce rassemblement Parvis Des Droits de L’Homme à l’appel de la LDH, de l’Observatoire girondin des libertés publiques, du Collectif contre les abus policiers, des syndicats de journalistes (dont la présence de CGT et CFDT), de la FSU et Solidaires. Le rassemblement a été rejoint par les Gilets Jaunes partis depuis la Place de la Bourse pour fêter leur deuxième anniversaire.

D’autres rendez-vous sont d’ores et déjà prévus contre cette nouvelle loi liberticide.

A Bordeaux, le 17 novembre