Avignon : occupation d’un bureau de poste

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Avignon

Occupation d’un bureau de poste centre-ville pour défendre le service public

Occupation du bureau : on s’organise pour passer la nuit, « s’il le faut ».

Debout, à droite, notre camarade

 

Dans le cadre de la mobilisation pour la défense des services publics, des usagers de la poste, membres ou non de partis, d’associations, de syndicats, regroupés dans le Café Citoyen ont décidé, avec les sections syndicales SUD-PTT  84 et FAPT-CGT 84, d’occuper le bureau de poste de la place Pie le 1er juin. Dans le plan national de liquidation de la Poste comme service public, il est question de diviser par deux le nombre de bureaux de plein exercice. Un bureau a déjà été supprimé et celui de la place Pie est menacé. Or il est situé en plein centre-ville, entouré de nombreux commerces avec les Halles centrales et un habitat dense composé pour une grande part de personnes âgées.

Le bureau a déjà réduit ses heures d’ouverture à midi et le soir. Il est fermé le samedi matin et l’an dernier, il a fermé au mois d’août. Evidemment cela s’accompagne d’une baisse du personnel.

Nous avons pendant des semaines distribué des tracts et fait signer près de 2000 pétitions; pris contact avec les associations de commerçants, alerté la municipalité. De ce côté-là, peu de réactions. Alors que la mairie (à majorité PS et ex-Front de gauche) prétend lutter contre la désertification du centre-ville il ne semble pas que le maintien des services publics comme élément du vivre ensemble, fasse partie des préoccupations des élus municipaux, obnubilés par les investissements en direction des touristes. Au Café Citoyen nous avons jugé la situation propice pour décider de l’occupation du bureau ; d’une part du fait de l’action des cheminots qui se battent pour le maintien du service public du rail et d’autre part de l’existence d’un stage de désobéissance civile organisé par le syndicat Solidaires.

Nos revendications :

– obtenir un rendez-vous avec la direction régionale (dont le siège est à Marseille) pour leur remettre les pétitions ;

– pouvoir discuter du retour aux anciens horaires d’ouverture et stopper la fermeture des bureaux sur Avignon.

 

Commencée à 17h, l’occupation s’est poursuivie jusqu’à 22h30 environ. Tandis qu’une vingtaine d’usagers et de syndiqués occupaient le bureau, d’autres, devant le bureau,  expliquaient la situation aux habitants du quartier et continuaient à faire signer la pétition. La police municipale a été chargée d’informer les autorités municipales qui n’ont pas jugé utile de se déranger. La police nationale venue en force n’est pas intervenue. Les responsables de la Poste qui, au début ne voulait rien négocier (« pris en otage » par les usagers), ont fini par céder face à notre détermination à passer la nuit s’il le fallait. Nous avons obtenu un rendez-vous avec le responsable régional.

C’est la deuxième occupation que nous faisons. Lors de la précédente en 2017, dans un quartier populaire de la ville,  Saint-Ruf, notre action avait joué un rôle important dans le maintien du bureau de poste.

Cette première victoire nous a encouragés à recommencer. En organisant cette occupation nous avons voulu montrer qu’en dehors des manifestations qui restent nécessaires, il est possible et indispensable de « faire ensemble », usagers, syndiqués et non syndiqués. Notre action était en grande partie symbolique mais c’est le symbole de l’esprit de résistance populaire face à l’offensive tous azimuts de l’oligarchie.

 

Correspondance