Ce 8 mars, les « grandes gagnantes » étaient très nombreuses dans les rues

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Partout, les manifestations du 8 mars ont rassemblé beaucoup de femmes, de jeunes femmes, d’hommes, dans une atmosphère à la fois très dynamique, combative et festive. Les « grandes gagnantes » et tous les manifestants, femmes et hommes, ont bravé le psychose à la contamination par le coronavirus, le froid et souvent la pluie et ont exprimé par des mots d’ordre, des panneaux, des chorégraphies… leur rejet de la réforme de la retraite à points, leur colère devant l’impunité des violeurs, contre les différentes formes de violence dont les femmes sont la cible; pour exprimer aussi leur solidarité avec les femmes du monde entier, qui défilent le même jour dans les rues du Chili, du Mexique, de Madrid… et de nombreux pays d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie.

A Paris, de place d’Italie à la République

Beaucoup, beaucoup de monde ce 8 mars dans les rues de Paris à l’appel du collectif « les grandes gagnantes » contre la réforme des retraites, le 49-3, les violences faites aux femmes et d’une manière générale, la vie de galère des femmes.

Toutes les organisations féministes avaient appelé à cette grande manifestation avec les syndicats, notamment la CGT, Solidaires.

Sous un temps exécrable, les milliers de manifestantes, dans leur grande majorité des jeunes femmes, mais aussi beaucoup d’hommes, ont défilé derrière les Rosies habillées de leur salopette bleue, gants de ménage jaunes et bandeau rouge à pois blancs dans les cheveux, symbolisant les femmes travailleuses, les grandes perdantes de la réforme à points voulue par E.Macron et le Medef.

Une multitude de panneaux, brandis dans la manifestation dénonçaient tel ou tel aspect des violences faites aux femmes, les agressions sexuels, la réforme de la retraite à points, la répression policières, E.Macron… sans oublier la forêt de panneaux blancs où était inscrit sur chacun d’entre eux le nom de chaque femme qui a été tuée par son conjoint au cours de l’année 2019 et en ce début 2020.

Les organisatrices avaient prévu que la manif fasse plusieurs « haltes » le long du parcours, qui pour rendre hommage à Elodie Multon, infirmière psychiatrique de l’hôpital de Thouars (79) tuée par un patient et dénoncer la précarité, exiger la revalorisation des métiers féminisés; au pont d’Austerlitz pour saluer les femmes migrantes; un peu plus loin, aux femmes de chambre de l’Hôtel Ibis en grève depuis 230 jours, et à la gare de Lyon avec les femmes cheminotes…

Le refus toujours très fort de la réforme des retraites à points, le 49-3, Polanski récompensé aux Césars comme meilleur réalisateur, les violences policières de la veille au soir à Paris contre une manifestation appelée par des organisation féministes… tous ces sujets ont traversé de bout en bout la manifestation et ont incontestablement contribué à lui donner ce caractère dynamique et combatif.

Avec les drapeaux du parti, les camarades de la région parisienne ont défilé aux côtés des camarades tunisiens, au cœur de la manifestation.

A noter : la veille, une manifestation d’organisations féministes a été très violemment réprimée. Les vidéos montrant les gendarmes tabasser des militantes, les projeter dans les escaliers du métro, ont été largement diffusées. La ministre Chiappa a demandé des « explications » à son homologue du ministère de l’intérieur, Castaner… A Nantes, la police a gazé les familles, mamans, enfants et bébés.

Un 8 mars 2020 à Strasbourg, multiple et internationaliste

Cette année, ce n’était pas un « 8 mars », mais quatre ! Notre Parti a été invité à plusieurs activités et a participé à deux marches.

Réunion Publique AJH- Haguenau : Salle comble

Le 23 février, notre Parti a été invité à un débat sur « La place des femmes dans la société et leurs droits » par l’AJH (Association de Jeunes de Haguenau) et la DIDF (Association des travailleurs et des jeunes – originaires de Turquie). C’était un moment important, car à Haguenau, la réaction est assez virulente. Une telle activité porte en avant la voix des militant-e-s qui luttent contre les idées réactionnaires pour le progrès social. La salle était pleine et la discussion sur la lutte des femmes a été intense : un petit historique de la lutte pour les avancées – la question de l’éducation des filles – l’importance de l’internationalisme – les luttes actuelles, dont le mouvement contre la réforme des retraites, etc.

L’AJH a présenté un petit film sur la résistance des femmes au dictateur Trujillo à St Domingue, « Les sœurs Mirabal ». La chorale des femmes a interprété diverses chansons. Et l’après-midi s’est terminée sur un moment convivial d’un « Kaffeegrenzel », autour d’un café-gâteau.

Marche des femmes dans le quartier de Hautepierre.

Le 6 mars, le comité Femmes-Egalité a appelé à une marche à travers les mailles du quartier de Hautepierre, avec 5 points forts : devant la Médiathèque de Hautepierre, devant le collège Erasme et l’école maternelle de Brigitte, devant les bureaux de l’office HLM et sur le parvis de l’Hôpital de Hautepierre.

Les participantes et participants ont apprécié ces activités, malgré le froid et la pluie. Il manquait du monde, mais c’était général ce jour-là. Le battage médiatique autour du coronavirus a laissé des traces.

Notre parti était présent pour soutenir cette marche.

La marche organisée par femmes Egalité, dans les rues du quartier de Hautepierre

Marche des « Grandes Gagnantes » à Strasbourg – 8 mars

C’est une première. Depuis bien longtemps, il n’y a pas eu de manifestation du 8 mars aussi conséquente. Près de 1000 personnes y ont participé : des femmes en grande majorité et aussi beaucoup d’hommes présents. Syndicats et organisations féministes ont appelé à défiler dans les rues de Strasbourg. Derrière la banderole de tête, beaucoup de jeunes, de jeunes femmes qui criaient : « Et nous sommes femmes et nous sommes fières et féministes et radicales et en colère ». Et de lancer des mots d’ordre contre les violences faites aux femmes et les harcèlements de tous ordres.

Dans la manifestation une polémique a eu lieu entre les syndicats qui dénonçaient la présence de LREM dans le cortège, et certaines organisations féministes qui défendaient le point de vue opposé que « cette journée doit être transpartisane »

Le comité Femmes-Egalité de Strasbourg a diffusé un flyer et vendu son journal. Cette diffusion a permis de replacer la lutte des femmes dans son contexte social actuel, de mobilisation contre la réforme des retraites et contre le 49.3. Les mesures du gouvernement Macron-Philippe se dressent aujourd’hui contre les femmes et sont une violence sociale pour toutes les femmes des milieux populaires, au chômage, en précarité ou à petits salaires, qui seront les perdantes du système de retraite à points. Un parti politique qui soutient ces mesures ne défend pas les droits des femmes.

Des militant-e-s des syndicats (CGT, FSU, Solidaire), des militant-e-s politiques (ceux qui sont présents dans les manifestations contre la réforme des retraites), les camarades du PCOF ont participé à la manifestation.

La manif s’est terminée sur la place Kléber dont le mot d’ordre « Solidarité avec les femmes du monde entier » a résonné longtemps sur la place. 

Koenigshoffen : Association Solidarité Femme / DIDF : Un 8 mars festif et de lutte, bien réussi

C’est devant une salle bien remplie à Strasbourg Koenigshoffen que les militantes de l’ASF (Association Solidarité Femmes) et du DIDF ont déroulé une après-midi haute en couleurs, en dynamisme et combattivité, pour célébrer le 8 mars, journée internationale de luttes des femmes.

L’ouverture s’est faite par le groupe de jeunes musiciens de SAZ (Luth à manche long) de Haguenau. Suivaient diverses activités. Des activités politiques et éducatives autour des luttes des femmes hier et aujourd’hui.

De jeunes filles et garçons, très motivés, ont présenté un diaporama sur l’histoire de lutte du 8 mars. Elles et ils ont lu des commentaires et des poèmes de manière très vivante et dans les deux langues. La camarade responsable de l’ASF a fait une intervention sur la signification du 8 mars et la lutte des femmes, hier et aujourd’hui. Une camarade de notre Parti a pris la parole, invitée par les femmes de l’ASF.

Des activités culturelles et musicales de qualité :

La chorale de femmes qui a interprété diverses chansons traditionnelles de lutte et d’amour

La chanteuse Figen

Le chanteur Ali Asker qui a clos la soirée.

L’après-midi fut très dense mais fluide. Les discussions allaient bon train. Notre Parti a pu présenter notre journal La Forge et l’interview de Femmes Egalité faite par La Forge à l’occasion du 8 mars. L’internationalisme s’est exprimé très concrètement ce jour-là.


Ci-dessous le texte de l’intervention de la camarade du PCOF du 8 mars (ASF)

Nous vous apportons les salutations des militantes et de tous les camarades du PCOF.

Nous avons tenu à honorer l’invitation du DIDF pour ce 8 mars, car nous accordons une grande importance à la question de l’internationalisme.

Nous nous sommes donc partagés et d’autres camarades et des militantes de l’organisation de Femmes Egalité sont dans la manifestation du 8 mars qui se déroule actuellement à Strasbourg à l’appel des syndicats et des organisations féministes : « La marche des Grandes Gagnantes », gagnantes parce que les femmes résistent, se révoltent, manifestent, luttent …

La lutte des femmes pour leur émancipation

Le 8 mars de cette année se place dans un contexte particulier : celui d’un grand mouvement social qui dure depuis des mois, d’une mobilisation intense : la mobilisation contre la réforme à points et aujourd’hui contre l’utilisation de l’article 49.3 qui permet au gouvernement de passer au-dessus de la contestation et de la volonté de la population.

Des centaines de mille de femmes ont pris part à ce combat et continuent de le faire. Cela montre aussi que la lutte pour les droits des femmes, la lutte féministe est aussi une lutte politique.

La lutte féministe est une lutte politique

L’oppression de la femme a existé bien avant le capitalisme et s’est construite et renforcée à travers les siècles. Dans les sociétés passées le statut de la femme était inférieur à celui de l’homme.

Avec le capitalisme, la femme a quitté petit à petit le foyer pour l’usine. Elle a pu avoir une certaine indépendance économique. Cela a modifié sa manière de penser et lui a donné des moyens et l’envie de lutter pour son émancipation sociale et humaine. Les aspirations des femmes pour un changement de leur rôle dans la société, dans la vie économique, sociale, politique et aussi familiale se sont renforcées et les femmes ont mené des combats importants pour avoir des avancées.

Dans la société capitaliste, l’oppression de la femme s’est renforcée. Une double oppression en tant que femme et en tant que travailleuse, force de travail (par le terme « travailleuse », j’inclus les femmes précaires, chômeuses, à la recherche de travail). C’est dans cette lutte contre cette double oppression, dans la lutte contre l’exploitation capitaliste que sa conscience a progressivement grandi : la conscience que son émancipation ne peut pas se faire détachée de l’émancipation de l’ensemble des travailleurs, hommes et femmes. Le capitalisme est devenu impérialisme, un système mondial qui opprime les peuples. Et la lutte des femmes comprend cet aspect important de solidarité avec les luttes des femmes dans le monde.

Le 8 mars est bien la journée internationale de lutte des femmes. Clara Zetkin, Alexandra Kollontaï, et bien d’autres encore, étaient des militantes féministes, politiques et internationalistes. Elles avaient une vision politique du combat pour l’émancipation des femmes et luttaient à l’époque pour un changement de société, pour une société socialiste.

Ce féminisme-là est le plus avancé dans sa conception et dans sa lutte. Il existe toujours aujourd’hui. Il se traduit aujourd’hui par les luttes des femmes contre l’exploitation capitaliste, la lutte pour la défense des services publics : pour la santé, l’éducation, la culture, en tant qu’usagères, pour leurs familles et leurs enfants, et aussi en tant que travailleuses, car ce sont des secteurs dans lesquels travaillent beaucoup de femmes.

Dans ces secteurs, le travail féminin est dévalorisé. Les femmes luttent contre la précarité et pour l’augmentation des salaires dans les métiers féminisés.

Ces derniers mois, les femmes se sont retrouvées dans la rue pour refuser la retraite à points et elles seront « grandes perdantes ». Et aujourd’hui pour protester contre l’utilisation par le gouvernement Macron-Philippe du 49.3 : un article de la constitution qui permet d’imposer une mesure malgré le refus populaire. L’appareil d’Etat est bien un instrument de pouvoir pour les classes dominantes.

Et les femmes se retrouvent dans la rue contre les violences qu’elles subissent quotidiennement (sociales, conjugales, sexistes et sexuelles) et contre l’idéologie réactionnaire de domination de la femme

Les femmes sont de toutes les luttes contre ce système qui les exploite, et exploite l’ensemble des travailleurs. Ne crient-elles pas « de cette société-là on n’en veut pas, on la combat »

Pour nous, militantes du P C O F (et pour nos camarades masculins) l’émancipation véritable des femmes ne peut se réaliser que par une vision totalement différente de la société et de la place de la femme dans la société.

Nous sommes convaincues que cela passera obligatoirement par une rupture complète et révolutionnaire avec le système capitaliste. C’est possible et c’est nécessaire.

Notre Parti a tenu récemment son 9ème congrès et je voudrais terminer par citant une phrase de la conclusion de notre rapport politique :

« Cette rupture révolutionnaire est la condition pour ouvrir concrètement la voie à l’édification d’une autre société, une société socialiste, vers le communisme. »

Une lutte où les femmes et les hommes sont côte à côte.

Vive le 8 mars – Vive la lutte internationale des femmes

Pau : la journée internationale de lutte des femmes mobilisées contre les futures retraites de misères

500 personnes ont défilé samedi 7 mars à Pau à l’appel de l’intersyndicale et de Nous Toutes 64. Une marche aux flambeaux était organisée à cette occasion. L’occasion de dénoncer l’actualité des violences faites aux femmes, la réforme des retraites,

Une chorégraphie a été réalisée sur « l’hymne des femmes », paroles chantées sur l’air du chant des déportés (chant des marais) de 1933.

Puis le cortège a déambulé dans les rues de Pau jusqu’à la tombée de la nuit. Une manifestation pleine de joie et de colère face aux injustices et aux inégalités que subissent encore les femmes. Les « grandes gagnantes » sont pour le moment les « grandes perdantes » de la réforme des retraites menée par Macron.

Le Parti était présent avec des badges et des journaux de Femmes Egalité dans la manifestation.