Communiqué de la Plate Forme Communiste d’Italie sur la victoire du « non » au référendum de Renzi

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Piattaforma Communista (Italie)

Communiqué

La classe ouvrière, la jeunesse, les femmes de milieux populaires ont enseveli sous une avalanche de « non » la contre réforme constitutionnelle voulue par les monopoles et leur gouvernement

Unité et lutte contre les politiques réactionnaires d’austérité et de guerre,pour un changement social de fond !

Le refus de la contre réforme constitutionnelle a triomphé avec 59,1% des voix. Cela, en dépit des mensonges éhontés et des fausses promesses de Renzi, la propagande empoisonnée des principaux médias, les ingérences étrangères et la propagation de la peur et de la terreur. Et aussi en dépit de l’attitude dilatoire des réformistes et des chefs collaborationnistes des syndicats qui ont tout fait pour essayer de rendre les masses passives.

Le prolétariat, la jeunesse et les masses populaires ne sont ni déçus, ni intimidés. De larges secteurs ont engagé une campagne multiforme de contre information et de dénonciation qui a gagné des millions de voix à la campagne pour le « non ».

La participation populaire élevée (68,4%) est la preuve d’un rejet politique clair et homogène de la loi constitutionnelle qui avait pour but de renforcer le pouvoir du gouvernement et de limiter la souveraineté populaire, ce qui a abouti à une défait cinglante de Renzi, forcé à démissionner.

En votant « non », les masses exploitées et opprimées ont montré qu’elles refusent de se soumettre à l’oligarchie financière, aux patrons et aux parasites qui ont été les principaux promoteurs et soutiens de la révision constitutionnelle, aux côtés des institutions nationales et internationales.

L’avalanche qui a enseveli Renzi et son gouvernement a un clair caractère de classe et populaire.  C’est l’expression de la résistance de millions de travailleurs et de jeunes chômeurs aux plans réactionnaires, à la suppression de l’article 18 (1) du Code du Travail, à la liquidation de l’école publique, aux engagements militaires, à la pauvreté grandissante. C’est la démonstration de l’opposition des masses aux politiques néolibérales, aux politiques d’austérité, voulues par l’UE et appliquées par le gouvernement Renzi. C’est aussi la traduction du mécontentement vis-à-vis du système capitaliste en crise profonde. Aucun parti bourgeois, aucun parti petit bourgeois ne peuvent se l’approprier.

Le triomphe du « non » est un encouragement pour la remobilisation du mouvement ouvrier et populaire ; il renforce la lutte contre l’UE des monopoles, dans un contexte où les conflits entre les groupes bourgeois vont s’aiguiser, aussi bien à l’intérieur des partis que dans les institutions. Le parti néolibéral, le Parti Démocrate, va connaître de profondes divisions.

Mais il ne s’agit pas de s’illusionner. L’offensive réactionnaire de la bourgeoisie ne va pas s’arrêter. Avec l’aggravation de la situation économique et politique, les secteurs impérialistes les plus réactionnaires du capital financier relanceront les attaques et pour eux, le fascisme reste leur planche de salut.

C’est pourquoi, il est nécessaire de réaliser l’unité d’action de la classe ouvrière, pour la défense intransigeante de ses propres intérêts : de construire une large coalition populaire contre l’offensive capitaliste, la tendance grandissante à l’autoritarisme et le danger de guerre ; pour barrer la route aux forces de droite, populistes et xénophobes, à travers la construction et la multiplication des organisations de masse (des comités, des conseils, des coordinations, etc.) dans les entreprises, partout, dans tout le pays.

Le résultat du référendum, les millions de voix gagnées par le « non », montrent qu’il existe un vaste espace et de grandes possibilités de lutte, pour défendre les besoins des exploités et la majorité opprimée. Pour cela, nous disons :

Qu’ils quittent le pouvoir, les Renzi et tous les politiciens qui ont essayé de modifier la Constitution de 1948, pour les intérêts du capital financier !

Empêchons par les grèves et les manifestations de masse le plan politique du nouveau centre et la poursuite de la même ligne politique !

Qu’il soit mis fin aux politiques réactionnaires, d’austérité et de guerre, au racisme et à la xénophobie, aux ingérences, aux diktats et aux menaces !

Nous exigeons l’abrogation de la « Jobs Act » (2) et de la loi sur « la bonne école » ; la suppression des autres lois anti ouvrières et anti populaires. Non à l’accord frauduleux sur les conventions collectives. Luttons pour une véritable convention collective, de fortes augmentations de salaires pour tous les travailleurs.

Nous exigeons l’abolition de la loi électorale « Italicum » (3) et nous exigeons la restauration de la proportionnelle intégrale, sans limitation.

Il faut sortir de l’UE, de l’Euro et de l’Otan !

Nous ne voulons plus de gouvernements bourgeois, qu’ils soient réformistes, réactionnaires, populistes, « techniques » ou de « grande coalition ». Devant la décomposition de la classe dominante, responsable de la crise, de la pauvreté et de l’actuel chaos, le prolétariat doit mettre en avant sa propre alternative de gouvernement et de pouvoir, en construisant le rapport de force nécessaire.

Avec le développement du mouvement révolutionnaire des masses et la crise politique de la bourgeoisie, il sera possible et nécessaire que se mette en place un gouvernement qui mettra le poids de la crise, l’énorme dette, les taxes, sur le dos de la classe dominante, des riches et des corrompus, en adoptant des mesures révolutionnaires pour sortir de la crise dans l’intérêt du prolétariat, en créant des emplois, en assurant la paix et en satisfaisant les exigences vitales des travailleurs et des masses populaires.

Pour avancer dans cette voie, l’unité et la lutte du prolétariat, dirigée par son parti indépendant et révolutionnaire, sont indispensables.

Il est important que les communistes sincères, tous les travailleurs avancés, tous les jeunes rebelles, prennent conscience de la valeur positive de ces affirmations, de rompre sans hésitation avec les forces opportunistes et vacillantes, de s’unir aux marxistes léninistes pour conquérir à travers la révolution, la nouvelle société.

 

5 décembre 2016

Plate forme communiste, pour le parti communiste du prolétariat d’Italie.

Notes (de la traduction)

(1) L’article 18 du code du travail limitait les possibilités de licenciement.

(2) Le « jobs act » est une contre réforme qui facilite les licenciements, pour soi disant faciliter les embauches. Le bilan est une précarité accrue qui frappe surtout les jeunes.

(3) La réforme de la loi électorale, appelée Italicum, voulait introduire un scrutin à forte dose majoritaire à deux tours avec prime de majorité et listes bloquées.

 

Traduction par le PCOF