Conférence de presse avant la mobilisation du 9 décembre : 22 rendez-vous

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Le collectif « vive l’Apl » a organisé une conférence de presse, ce jeudi 7, dans un restaurant de la place de la Bastille, pour faire le point de la mobilisation du 9 décembre. Il y a déjà 22 villes recensées où il y aura des rassemblements des manifestations. La liste se trouve sur le site : http://vivelapl.org

Notre journal était présent, aux côtés de journalistes du Monde, de RTL, de l’Agence éducation et formation (dirigée par Soubie) et d’autres.

Les responsables d’organisations de ce collectif qui en compte 80, ont expliqué les raisons pour lesquelles chacune d’entre elle se retrouve dans le mot d’ordre de retrait de l’article 52 de la loi de « cohésion des territoires » qui regroupe les crédits affectés à « l’égalité des territoires », le logement et la politique de la ville. L’article en question baisse de 1,5 milliards les aides de l’Etat sous forme de baisse des APL. Une baisse qui, de 5 euros, risque de grimper rapidement à 10, l’objectif du gouvernement étant d’aller vers leur suppression.

Le gouvernement veut que ce soient les offices HLM qui compensent cette baisse par des baisses de loyers, pour sous disant ne pas pénaliser les locataires. Cet argument est aussi démagogique que cynique, car ce sont bien les locataires actuels et ceux qui cherchent à se loger dans le logement social qui paient déjà et paieront en fin de compte. Les locataires, en vivant dans des logements moins bien entretenus, non réhabilités, dont les charges vont grimper et ceux qui ont besoin d’un logement social devront attendre encore plus longtemps. Car, comme l’ont chiffré les organisations du collectif, cette ponction de 1,5 milliards sur les offices HLM, cela signifie des capacités d’investissements réduites de 70%, 54000 logements qui ne seront pas construits et 100 000 qui ne seront pas réhabilités et ce sont aussi 150 000 emplois menacés dans le BTP.

La loi passe actuellement au Sénat, où elle n’a pas de majorité pour passer telle quelle. Les motivations des sénateurs sont évidemment diverses, et tous n’ont pas pour priorité la défense du logement social, accessible à toutes les familles des milieux populaires. Mais tous et toutes sont préoccupés par les conséquences de cette loi impopulaire, qui est connue comme la loi qui réduit brutalement les APL et qui veut les liquider à terme.

Le travail d’explication sur les enjeux de cette loi commence à trouver un écho, chez les locataires, les salariés des offices HLM, les bailleurs sociaux qui les gèrent… Bien sûr, les approches ne sont pas les mêmes, mais il y a deux points sur lesquels il y a une unité entre les composantes du collectif : d’une part, le refus de la remise en cause de l’APL et d’autre part, l’importance de défendre une politique en faveur du logement social, qui fasse obstacle à la volonté de transformer ce secteur en marché dominé et racketté par les groupes financiers. La question de l’encadrement des loyers fait partie des revendications portées par bon nombre des associations et organisations membres du collectif. Elles dénoncent également la vente des logements aux locataires que le gouvernement veut accélérer, pour soi disant leur procurer des rentrées financières.

Le gouvernement essaie de diviser ce front inédit qui s’est constitué après l’annonce de la baisse de 5 euros des APL. Cette volonté de chercher à diviser a été à plusieurs reprises dénoncée par les participants à la conférence de presse qui ont insisté sur la nécessité d’inscrire ce combat dans la durée.

En effet, quand on aborde la question de la politique du logement, on touche rapidement d’autres aspects de « la stratégie du choc que mène le gouvernement, pour attaquer les couches populaires », comme l’a souligné JB Eyraud du DAL.

« Rendez vous le 9 » a conclu JB Eyraud.

 

photo@laForge

De gauche à droite :

Francis Meekel, de l’association Solidarités Nouvelles pour le logement (SNL), qui s’occupe du logement des personnes en très grande précarité (75% sont en dessous du seuil de pauvreté). C’est un bailleur social qui gère environ 1000 logements sociaux en Ile de France.

Caché, le représentant du collectif « construire) des « architectes solidaires des organismes HLM ».

Elodie Fumet, de la confédération des familles CSF. Elle est intervenue sur l’importance de gagner les locataires à la bataille.

Pauline Raufaste, de l’Unef a expliqué l’importance des Apl pour les étudiants des milieux modestes, qui ont de très grandes difficultés à se loger. Elle a souligné les conséquences dangereuses de la formule de « bail mobilité », qui vont généraliser les baux très courts pour les jeunes.

Catherine, responsable de l’Union sociale pour l’Habitat, qui expliquera pourquoi les bailleurs sociaux sont opposés à cette réforme. Elle insistera également sur l’importance de l’unité du collectif autour de ses revendications partagées.

Jean Baptiste Eyraud, responsable du DAL qui a introduite et animé la conférence de presse.

Marc Boucoiran, du syndicat SNUP Habitat, qui expliquera les conséquences de cette réforme pour les personnels des offices. Il alertera notamment sur le danger bien réel de voir les offices privés les plus puissants, financièrement, acheter à très bas prix des offices HLM en difficultés.

Benoit Filippi du réseau stop aux expulsions des logements (RESEL) qui interviendra en particulier sur la politrique de marchandisation du logement.

Absent de la photo, le responsable de l’association abbé Pierre qui détaillera les discussions au Sénat et insistera sur la fermeture du gouvernement à toute discussion.