Déclaration du 23ème Séminaire international «Problèmes de la révolution en Amérique latine» (SIPRAL)

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Nous publions la traduction de la résolution politique adoptée par les partis et organisations ayant participé aux travaux de la 23ème session du Séminaire annuel international « les problèmes de la révolution en Amérique Latine« .

Ces séminaires sont organisés par le Parti Communiste Marxiste Léniniste d’Équateur et des organisations politiques, des syndicats… Ces séminaires sont devenus de espaces dans lesquels des organisations de gauche, révolutionnaires, populaires et démocratiques d’Amérique Latine et d’autres continents discutent et échangent. Chaque séminaire un une thématique de caractère politiques, programmatiques, de nature stratégique. C’est l’occasion d’échanges d’expériences de luttes des peuples contre les classes dominantes et l’impérialisme.

Parmi les abordés durant ces différentes sessions, citons :

Sur le néolibéralisme et la stratégie de domination impérialiste, le rôle de la classe ouvrière et des peuples dans les processus de libération sociale et nationale;

L’impérialisme : sa nature et ses manifestations actuelles et le Manifeste Communiste, son actualité et la lutte des travailleurs et des peuples ;

Comment impulser une direction révolutionnaire à la lutte des travailleurs et des peuples;

Le caractère de la révolution;

La conquête du pouvoir et les formes de lutte;

La guerre impérialiste, le terrorisme et la réponse des peuples;

Les peuples, face à la guerre impérialiste;

L’organisation et la lutte des masses : expériences concrètes, nationales et régionales;

La globalisation : monde unipolaire ou multipolaire;

Le socialisme : alternative au capitalisme et au réformisme;

La gauche en Amérique Latine;

Le débat sur le socialisme.
Nous publions, ci dessous, le texte politique du Séminaire de 2019.

Nous publions également, en bas de page, la Déclaration des Partis et Organisations marxistes léninistes d’Amérique Latine et des Caraïbes, qui a été rendue publique.

Quito, Équateur, le 26 juillet 2019 : 23ème Séminaire international, « problèmes de la révolution en Amérique Latine

La lutte révolutionnaire contre la droite et le fascisme est notre engagement

Les conflits aigus qui se développent sur la scène internationale sont l’expression de la crise profonde qui ébranle le système capitaliste impérialiste et de l’accentuation des contradictions fondamentales de notre époque : entre le capital et le travail; entre, d’une part, les nations et les peuples opprimés et, d’autre part, l’impérialisme; et entre les puissances impérialistes, elles-mêmes.

Cette dynamique explique le développement de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, la participation et l’alignement de l’Union européenne, de la Russie et des autres puissances aux côtés de l’une ou de l’autre des deux bandes impérialistes rivales, ainsi que les tensions sur la scène internationale, qui menacent de conduire à une escalade de nouveaux et d’anciens conflits, dans le cadre de l’intensification des conflits entre les puissances impérialistes pour le contrôle des zones d’influence, des marchés, des sources de matières premières et des ressources naturelles.

En Amérique latine, les soi-disant « gouvernements progressistes », apparus au début du XXIème siècle, qui cherchaient notamment à renégocier leur situation de dépendance par rapport à l’impérialisme étasunien, pour faciliter, sans rompre avec lui, une plus grande pénétration des impérialismes chinois et russe, ont connu le déclin, qui a coïncidé avec la montée au pouvoir des États-Unis du gouvernement de droite et fasciste de Donald Trump, qui, en adoptant le mot d’ordre de «Les États-Unis d’abord», a essayé de consolider la domination de la première superpuissance mondiale et de reprendre le contrôle de son « arrière-cour ».

Pour atteindre ses objectifs, Trump a choisi d’exalter le nationalisme réactionnaire des États Unies en désignant, comme principaux ennemis, les émigrants, principalement les Latino-américains. À son projet de prolonger le mur, il a ajouté les croisades contre les migrants sans-papiers, en rééditant les détentions arbitraires d’enfants (séparés de leurs parents) et d’adultes, dans des conditions similaires à celles des régimes fascistes du passé. Cette politique anti-migratoire rétrograde a été imposée, au moyen de pressions, de chantage et de convergences, aux gouvernements du Mexique et de pays de l’Amérique centrale avec leur accord complice.

Simultanément, Trump a déclenché une intense offensive visant à installer au pouvoir des gouvernements dociles et complices dans la région. La création, en août 2017, du soi-disant « Groupe de Lima » pour appuyer un complot des forces réactionnaires au Venezuela, en fait partie.

D’autre part, le déclin et l’échec des gouvernements dits « progressistes », sont utilisés par les forces les plus rétrogrades, qui essaient de les associer à un prétendu échec du socialisme, alors qu’en réalité il s’agit de l’échec du capitalisme lui-même, qui s’est autoproclamé « socialisme du XXIe siècle ».

Le mécontentement des travailleurs, des jeunes, des femmes et, en général, des masses appauvries est dû à la gestion des gouvernements dits « alternatifs », qui agissent de façon totalement contraire aux intérêts des masses, inefficace, qui sont impliqués dans des scandales de corruption répétés, qui intensifient les actions répressives et criminalisent la lutte sociale, entre autres. Ces faits sont exploités par l’impérialisme et par ses hommes de main, des gouvernements de droite d’Amérique latine et des Caraïbes afin de justifier l’imposition de programmes d’ajustements néolibéraux agressifs liés au Fonds monétaire international, pour influencer la conscience des masses avec les idées les plus arriérées, pour affirmer des propositions profascistes, xénophobes, nationalistes et anticommunistes. Cette plate-forme a permis à Jair Bolsonaro d’arriver au pouvoir au Brésil et encourage les dirigeants et les organisations semblables d’autres pays à suivre la même voie.

Les gouvernements Bolsonaro au Brésil et Duque en Colombie intensifient leurs actions répressives, criminalisent la lutte sociale, persécutent, emprisonnent et assassinent des dirigeants, des cadres et des militants sociaux pour essayer de contenir l’opposition et les luttes populaires.

Cette offensive de la lutte du capital contre le travail comprend des méthodes telles que la flexibilisation des conditions de travail, la destruction des droits des travailleurs et des syndicats, l’imposition de réformes réactionnaires visant à détruire les acquis en matière de sécurité sociale, à intensifier l’exploitation des travailleurs pour assurer l’accumulation capitaliste la plus grande possible.

Le criminel blocus économique mené par l’impérialisme contre Cuba et le Venezuela fait également partie de cette offensive réactionnaire.

Les faits ont montré qu’en faisant l’analyse fondamentale de la lutte pour réaliser les aspirations matérielles et spirituelles légitimes des travailleurs et des peuples, il ne faut pas se limiter à décrire et à interpréter les aspects de la bourgeoisie au pouvoir, il faut également tenir compte des variantes sociales-démocrates, « progressistes », de droite néolibérales, pour que nous soyons capables de définir les tactiques à adopter dans la lutte d’opposition, de résistance et de combat contre les politiques de la bourgeoisie, et il ne faut pas, pour autant, susciter le faux espoir que le changement, la transformation sociale et le socialisme pourront se produire grâce à une faction quelconque de la bourgeoisie.

Ainsi, nous, déléguées/és du23èmeSIPRAL, sommes d’accord qu’actuellement, en combinant ces analyses fondamentales à la réalité spécifique de chaque pays, c’est aux communistes, aux révolutionnaires, aux militantes/ants de gauche, aux syndicalistes qui mènent la lutte de classe, aux dirigeantes/eants, aux cadres, aux militantes/ants sociales/aux et à toutes les personnes démocratiques, qu’il revient de faire face à l’offensive réactionnaire de l’impérialisme et des factions bourgeoises de droite et fascistes.

Le SIPRAL rend hommage aux luttes courageuses et croissantes des travailleurs, des jeunes, des paysans, des peuples autochtones, des femmes et des peuples noirs contre les politiques néolibérales et les mesures prises par les gouvernements bourgeois de la région. Il souligne l’importance et le rayonnement de la grève générale du 29 mai en Argentine, de la mobilisation de millions de femmes pour instaurer le droit à l’avortement, mettre fin aux fémininicides et à toutes les formes de violence sexiste, des nombreuses luttes de résistance et de combat des travailleuses/eurs et des jeunes du Brésil contre le gouvernement Bolsonaro, les actions des étudiantes/ants, des travailleuses/eurs et des paysannes/ans de la Colombie et du Nicaragua, les luttes des enseignantes/ants du Chili, du Mexique et de la Bolivie, les luttes populaires grandissantes du Pérou et de la République dominicaine, du Honduras et d’Haïti, les luttes ouvrières et populaires de l’Équateur, du Salvador, entre autres.

Le SIPRAL a salué avec enthousiasme et ardeur révolutionnaire la victoire éclatante du peuple frère de Porto Rico, qui, après deux semaines de luttes incessantes, a contraint le gouverneur Ricky Rosselló, représentant du pouvoir colonial usurpateur imposé par l’impérialisme étasunien, à démissionner. Cette victoire constitue une page brillante dans la lutte sans relâche pour vaincre le colonialisme et conquérir son indépendance. Cette lutte a regroupé de larges secteurs du vaillant peuple portoricain et a mis en évidence la participation d’intellectuels patriotes et de leaders internationaux de la culture, qui confirment l’importance de ce front dans la cause émancipatrice.

Nous, déléguées/és au 23ème SIPRAL, déclarons que leçons tirées des précieuses expériences acquises au cours des luttes de résistance et de combat contre les gouvernements bourgeois et l’impérialisme permettent de relever les nouveaux défis, de renforcer les convictions révolutionnaires, de mieux élaborer les objectifs et les programmes, d’améliorer le travail d’éducation et de direction des masses et de mener de façon plus pertinente et efficace les nouveaux combats

Pour cela, il est essentiel de renforcer les partis et les organisations révolutionnaires et de gauche, de consolider les organisations syndicales et les mouvements de lutte de classe sur tous les fronts sociaux, pour qu’ils deviennent des noyaux vraiment exemplaires, servant de référence pour l’ensemble de la classe ouvrière et des autres classes laborieuses.

Le séminaire a également insisté sur la nécessité de promouvoir et de diriger des processus en vue d’une large unité d’action avec toutes les couches de la population et les secteurs de petits producteurs, qui sont, eux aussi, affectés par les politiques néolibérales des bourgeoisies industrielles, commerciales et agraires, et de l’impérialisme, en travaillant pour que la classe ouvrière, au moyen de ses politiques, lutte, conquière et maintienne son hégémonie dans le cadre de ces processus.

C’est dans cette perspective que des propositions ont été émises sur le besoin urgent de travailler pour une politique de développement de larges fronts démocratiques, antifascistes et anti-impérialistes dans la région.

La nécessité révolutionnaire de recourir à toutes les formes de lutte pour combattre des ennemis communs des travailleurs et des peuples a été évoquée, ainsi que celle de multiplier les fronts de lutte qui, en rassemblant les revendications les plus ressenties et les plus immédiates des masses, font progresser les objectifs politiques stratégiques de l’émancipation sociale.

Nous, participantes/ants au 23èmeSIPRAL, en réaffirmant l’esprit et l’engagement de solidarité de la classe ouvrière et des peuples, dénonçons et combattons l’intervention de l’impérialisme étasunien au Venezuela et réaffirmons notre soutien à la lutte de la classe ouvrière et des peuples du Venezuela. Ce sont les seuls qui ont le droit de prendre en main leur avenir et de de sortir de la crise qui les accable.

Nous réitérons notre soutien au vaillant peuple de Porto Rico, qui, après sa victoire, entreprendra l’une après l’autre, de nouvelles batailles jusqu’à ce qu’il obtienne son indépendance définitive. Nous ratifions, de la même manière, notre totale solidarité avec la lutte persistante du peuple haïtien, qui interpelle et confronte les gouvernements corrompus et fantoches de l’impérialisme, luttant pour un réel changement pour ses propres intérêts.

Engagés dans la lutte révolutionnaire contre la droite et le fascisme, nous affirmons que la seule véritable solution pour sortir de la crise qui affecte le monde capitaliste et se développe sauvagement sur le dos des travailleuses/eurs et des peuples se trouve dans le changement véritable, la révolution sociale, la conquête du pouvoir politique et la construction du socialisme.

Notre engagement est inscrit dans toutes les luttes qui s’opposent et défient le système capitaliste impérialiste.

Vive les luttes des travailleurs et des peuples d’Amérique latine et du monde!

Vive le23èmeSéminaire international Problèmes de la Révolution en Amérique latine!

Liste des signataires :

Parti communiste révolutionnaire de l’Argentine

Parti communiste révolutionnaire de Bolivie

Parti communiste révolutionnaire du Brésil – PCR

Unité populaire pour le socialisme. Brésil

Union de la jeunesse en rébellion – UJR du Brésil

Mouvement des quartiers, des villes et des favelas – MLB – Brésil

Cercle Jaques Roumain de Montréal – Canada

Parti communiste de la Colombie (Marxiste-Léniniste)

Organisation communiste Recabarren du Chili

Parti communiste marxiste-léniniste marxiste de l’Équateur – PCMLE

Jeunesse révolutionnaire de l’Équateur – JRE

Union générale des travailleurs de l’Équateur – UGTE

Femmes pour le changement – Équateur

Fédération des étudiants universitaires de l’Équateur – FEUE

Fédération des étudiants du secondaire d’Equateur – FESE

Unité populaire – Équateur

Avant-garde de l’Université technique de Cotopaxi – Équateur

Peuple Noir – Équateur

Parti du Travail des États-Unis

Éditions Étoile Rouge – États-Unis

Parti communiste du Mexique (marxiste-léniniste).

Front populaire révolutionnaire du Mexique – FPR

Front ouvrier, paysan, étudiant et populaire – FOCEP. Pérou

Parti socialiste révolutionnaire – PSR – Pérou

Parti marxiste-léniniste du Pérou – PMLP

Parti communiste péruvien marxiste-léniniste – PCP (ML)

Jeunesses communistes péruviennes marxistes-léninistes – JCP (M-L)

Mouvement des femmes pour la libération sociale – MMLS

Mouvement du 26 avril – Porto Rico

Parti communiste du travail – PCT – République dominicaine

Parti front large – République Dominicaine

Courant des enseignantes/antsJuan Pablo Duarte – République Dominicaine

Front étudiant Flavio Suero – FEFLAS- République Dominicaine

Parti du Travail (Tunisie)

Parti du Travail (EMEP) – Turquie

Mouvement Gayones – Venezuela

Quito, le 26 juillet 2019


Déclaration politique de la Réunion des partis et organisations marxistes-léninistes d’Amérique latine et des Caraïbes


Quito, Équateur, le 29 juillet 2019

(Traduction)

La plénière latino-américaine de la Conférence Internationale des Partis et Organisations Marxistes-Léninistes (CIPOML) a été consacrée à l’analyse de la situation économique, politique et sociale du continent américain, aux méthodes que doivent adopter les marxistes-léninistes pour faire l’analyse de la réalité concrète et à la définition des tâches et des lignes d’action permettant de faire avancer le processus d’organisation de la révolution sociale du prolétariat.

Nous, membres des partis participants, comptant avec la présence de nos camarades turcs et tunisiens, nous avons eu de fructueux débats, qui nous ont permis de mieux connaître et comprendre la situation politico-sociale dans lequel les travailleurs et les peuples agissent et se battent.

Nous constatons l’approfondissement des processus entamés il y a des années, qui entraînent des changements des rapports entre les forces politiques au niveau de plusieurs gouvernements et dans le domaine social. Dans plusieurs pays, des régimes qualifiés de « progressistes », d’ »alternatifs », de « socialistes du XXIe siècle » avaient été mis en place; ils étaient parrainés par des secteurs bourgeois ayant des positions en faveur du développement capitaliste. Mais ces secteurs ont perdu de leur influence et ont été supplantés par des secteurs traditionnels de la bourgeoisie ayant ouvertement des positions politiques de droite.

Ce phénomène ouvre la porte à l’impérialisme étasunien, qui vise à récupérer les domaines disputés par la Chine, particulièrement dans les pays où se sont établis les soi-disant gouvernements progressistes.

Les États-Unis n’ont pas perdu leur hégémonie dans la région : ils n’ont pas cessé d’être le principal centre du commerce de l’hémisphère et le point de départ des plus importants investissements vers la région. L’Amérique latine, comme toutes les régions de la planète, est le théâtre de disputes inter-impérialistes pour le contrôle de marchés. Les États-Unis et la Chine ne sont pas les seuls pays à avoir des intérêts particuliers et à les défendre : des puissances impérialistes tels que le Canada, les pays d’Europe et la Russie sont également entrées dans ce jeu.

La situation actuelle dans la région se caractérise par l’application des politiques néolibérales. Les différences d’application de celles-ci d’un pays à l’autre sont minimes, mais les mesures et les objectifs adoptés sont les mêmes partout: augmenter les taux d’exploitation capitaliste en adoptant des mesures et des lois qui précarisent les emplois, restreignent et éliminent les droits syndicaux, réduisent les budgets de l’État dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la sécurité sociale, privatisent les entreprises d’État au moyen de termes et de chiffres qui essaient de dissimuler cette réalité. Ces politiques visent, en substance, à enrichir encore plus certains secteurs de la grande bourgeoisie locale, à favoriser le capital financier impérialiste et à accroître la dépendance par rapport à l’étranger.

Nous soulignons l’exacerbation des problèmes sociaux. La migration a des conséquences et des proportions jamais vues auparavant dans notre hémisphère. L’exode vers les États-Unis se heurte aux mesures réactionnaires mises en œuvre par le gouvernement de Donald Trump (et reprises par certains gouvernements d’Amérique centrale). Elles mettent en évidence la pensée xénophobe, nationaliste et de défense de la suprématie blanche de celui-ci. La pauvreté, le chômage et le sous-emploi, le nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’éducation, à la santé, au logement, ainsi que la violence à l’égard des femmes ont augmenté et ont atteint des niveaux jamais vus auparavant. Les politiques extractivistes imposées à nos pays aggravent les conséquences sur l’environnement.

Ces problèmes graves ne peuvent être compris si l’on ne saisit pas comment le capitalisme organise la vie de la société et se reproduit.

Ces phénomènes renforcent notre conviction que ces problèmes ne peuvent être réglés dans le cadre du système en vigueur. Non seulement le social-réformisme, le néolibéralisme, le « progressisme » et les autres courants politiques bourgeois ont échoué quand ils ont été appliqués par les gouvernements, mais ces systèmes sont directement responsables de ce qui se passe. Seule la révolution sociale du prolétariat a la capacité historique de résoudre les graves problèmes qui affectent les travailleurs et les peuples. Seule la venue au pouvoir de la classe ouvrière peut émanciper l’humanité de l’exploitation capitaliste, mettre fin à l’oppression étrangère et à la dépendance. C’est en nous orientant selon ces perspectives que nous déterminons les activités de nos partis, et que nous déployons tous nos efforts pour améliorer nos liens et notre influence parmi les travailleurs, les paysans, les jeunes, les femmes.

Nous affirmons que le mécontentement et la lutte des masses s’intensifient face aux politiques anti-populaires des gouvernements et aux déclarations et aux actions agressives de l’impérialisme. En tant qu’organisations révolutionnaires, nous participons à toutes ces luttes et nous agissons de façon à mieux en assurer la direction.

Nous portons une attention particulière à certains phénomènes politiques actuels qui se distinguent par leur complexité.

Au Venezuela, les travailleurs et le peuple continuent d’être les victimes de la politique interventionniste agressive de l’impérialisme des États-Unis, de l’Union européenne et des dirigeants des pays qui acceptent de se soumettre à leurs diktats. La grave crise économique, politique et sociale qui règne dans ce pays est due au blocus impérialiste, au boycott de la droite, à l’incapacité du gouvernement du Parti socialiste uni du Venezuela de Maduro de prendre en mains et de résoudre les problèmes des masses. En son sein existe une tendance néolibérale qui propose la privatisation. Les intérêts d’autres puissances, telles que la Chine et la Russie, interviennent dans le développement de cette crise. Seule une politique d’indépendance de classe permettra à la classe ouvrière et au peuple de déterminer une solution véritablement souveraine et populaire pour mettre fin à la crise actuelle. Nous appelons les travailleurs et les peuples d’Amérique latine et du monde à organiser des actions de solidarité selon le mot d’ordre : «Le peuple vénézuélien résiste et lutte contre l’agression impérialiste».

Au Brésil, la victoire électorale de Jair Bolsonaro, fervent propagandiste d’idées ultra réactionnaires et fascistes, et partisan de l’utilisation de moyens répressifs et de groupes paramilitaires pour assurer le contrôle social, a conduit certains secteurs à affirmer l’arrivée du fascisme dans ce pays et dans le continent. Bien que Bolsonaro dispose de l’appui du pouvoir judiciaire, des forces armées et de la grande bourgeoisie, il n’a pas réussi à réaliser son objectif parce que les travailleurs, la jeunesse et les peuples du Brésil ont su réagir en manifestant dans la rue contre les mesures anti populaires du régime et en dévoilant clairement la contradiction qui oppose le mouvement populaire aux forces fascistes.

Il est clair que les idées ultra réactionnaires se répandent dans le monde entier, et que leur influence se développe dans certains pays. Il est de notre devoir de les démasquer, de les extirper du mouvement de masse où elles apparaissent.

Nous faisons face à la droite, aux défenseurs du capital en mobilisant les travailleurs et les peuples. Nous devons donc continuer de proposer le développement de l’unité au sein des forces et des mouvements de la gauche et du mouvement social et populaire, de l’unité des travailleurs et des peuples en défense de leurs droits, de la démocratie, de l’amélioration des conditions de vie matérielles, et contre les plans d’ajustement néolibéraux, contre l’impérialisme et contre la droite. Nous nous engageons à mettre en œuvre ces propositions, qui correspondent à la nécessité actuelle de développer le processus d’organisation de la révolution sociale du prolétariat. La lutte contre l’impérialisme implique également la nécessité de démasquer les propositions et les actions du social-réformisme et de l’opportunisme, et de lutter contre la droitisation et la fascisation.

Dans tous les continents, les peuples luttent pour réaliser un changement social et bâtir un monde nouveau. Récemment, l’Algérie et le Soudan ont été le théâtre de rébellions populaires combatives, qui ont renversé des gouvernements réactionnaires et répressifs. Dans ces pays, la lutte se poursuit pour défendre la démocratie, les droits politiques et la réalisation des revendications populaires. D’autre part ces jours-ci, le peuple portoricain a forcé le gouverneur corrompu Ricardo Roselló à démissionner au terme d’une lutte qui visait également le combat pour l’indépendance nationale. Nous sommes solidaires de ces peuples, entre autres du peuple haïtien, qui lutte jour après jour contre la faim, le chômage, la corruption, ainsi que contre l’oubli auquel on essaie de le soumettre. Nous sommes solidaires des peuples des Antilles, qui vivent encore soumis au colonialisme.

La Réunion des partis et des organisations marxistes léninistes d’Amérique latine et des Caraïbes a rendu hommage au camarade Osman, révolutionnaire internationaliste turc, récemment décédé, et a exprimé sa solidarité avec les camarades d’EMEP, le Parti du travail de Turquie. La réunion a également commémoré la fondation de l’Internationale communiste par Lénine il y a cent ans.

Liste des partis et organisations marxistes léninistes signataires

Parti communiste révolutionnaire de Bolivie

Parti communiste révolutionnaire – Brésil

Parti communiste de Colombie (Marxiste-Léniniste)

Parti communiste marxiste léniniste de l’Équateur

Parti du travail des États-Unis

Parti communiste du Mexique (marxiste-léniniste)

Parti communiste péruvien (marxiste-léniniste)

Parti communiste du travail – République Dominicaine

Parti communiste marxiste-léniniste de l’Uruguay

Parti communiste marxiste léniniste du Venezuela

Parti des travailleurs de Tunisie

Parti du travail de Turquie – EMEP