Face à l’épidémie, les peuples des colonies françaises laissés à l’abandon

Les manifestations des hospitaliers, le 30 juin (Paris, Pau, Tours, Toulouse, Strasbourg…)
30 juin 2020
Pau : non à l’annexion des territoires palestiniens par Israël
11 juillet 2020

Alors que le déconfinement est quasi-total dans la métropole impérialiste, la Guyane et Mayotte sombrent dans le chaos sanitaire et social, avec l’explosion de l’épidémie de coronavirus. Si la situation des populations qui vivent dans les bidonvilles de Mayotte est catastrophique, sans eau, sans électricité… elle n’est guère meilleure en Guyane. Les autorités sanitaires et politiques n’ont pas « anticipée » la vague actuelle, au prétexte que les cas étaient peu nombreux au départ, que la population est très jeune, donc supposée plus résistante… alors que l’épidémie fait des ravages au Brésil, frontalier de la Guyane. Depuis le 26 juin, les déplacements y sont très limités, le couvre feu est instauré à partir de 17h et l’activité économique quasiment à l’arrêt, alors qu’une grande partie de la population qui vit de l’économie informelle est exclue de toutes mesures de chômage partiel.

Comme l’a déclaré un médecin de Cayenne, « cette crise met en lumière le problème structurel de l’accès aux soins d’une partie importante des Guyanais ». C’est un euphémisme, quand on sait qu’il n’y a que trois hôpitaux publics pour 300 000 habitants, qui vivent dans un pays de 83 534 km2 (ce qui en fait la deuxième région de la France en superficie). Les zones peuplées d’Amérindiens, les peuples autochtones, sont délaissées, alors qu’elles sont touchées de plein fouet par l’épidémie.

Les mêmes pénuries, en matériel, en personnels, en masques, sur-blouses… ont été identifiées en Guyane, trois mois après le déclenchement de l’épidémie dans la métropole. Les responsables sanitaires envoyés de Paris en ont dressé la liste, en insistant sur les pénuries de personnels. Quand il a été question de faire appel à des médecins ou des infirmier ( e ) s cubains, les réactionnaires et les milieux colonialistes les plus virulents sont montés au créneau pour s’y opposer, car ils craignent, entre autres, que cela ne soit une façon de reconnaître que les peuples de la Guyane, comme ceux de la Martinique et de la Guadeloupe, ont plus de points communs avec les peuples des pays de la Caraïbes qu’avec la métropole impérialiste qui maintient la domination coloniale. Cela ne l’exempte pas de donner tous les moyens pour soigner et protéger toute la population, en particulier les couches déshéritées qui constituent la majorité de la population.

Paris, 1er juillet 2020