Justice pour Théo et les autres victimes de la répression policière

MARCHE POUR LA JUSTICE ET LA DIGNITÉ
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Justice pour Théo et les autres victimes de la répression policière
La dénonciation des violences exercées par des policiers ou des gendarmes et de l’impunité dont ils bénéficient, n’est plus seulement le fait des collectifs, des organisations qui s’en sont toujours occupées : elle est devenue une question politique et sociale.
Ces collectifs ont joué et vont continuer à jouer un grand rôle dans le travail d’information et de mobilisation, dans le travail de soutien aux victimes et aux familles, sans lesquelles, un grand nombre « d’affaires » ne seraient pas sorties du silence. Ils sont là, pour continuer à exiger « justice », pour témoigner de la persistance de ces comportements ignobles, pour empêcher leur banalisation.
Du coup, les victimes sont plus nombreuses à oser porter plainte. Mais rien n’est encore gagné et les autorités gouvernementales, policières et encore bon nombre de magistrats montent au créneau pour « défendre l’honneur de la police ».
Ce n’est pas seulement une question de quelques « brebis galeuses », mais bien d’une gangrène qui touche les appareils de répression d’une société, d’un système, qui ghettoïse des couches entières des milieux populaires et les traite en « classes dangereuses » qu’il faut mater. Les discours sur la « police républicaine » qui serait la réponse à apporter pour rétablir « la paix » dans les cités, embellissent la nature profonde des instruments de domination, de contrôle et de répression, de ce système basé sur l’inégalité sociale et qui la creuse sans cesse. Le parallèle qu’on entend de plus en plus souvent, entre la « justice pour les riches » et l’injustice pour les pauvres, en est une traduction.
Une dimension s’est ajoutée dans la dénonciation de la répression et de l’impunité policière ; le fait que la grande majorité des jeunes et moins jeunes qui en sont victimes vivent dans les quartiers populaires où la proportion de familles immigrées est très élevée. Cela renvoie au passé colonial sous plusieurs aspects, dont le plus immédiat est le comportement, les propos et les insultes racistes quasi systématiques lors des contrôles. Plusieurs travaux de sociologues, d’historiens… montrent que la politique d’encadrement et de répression des forces de police dans les colonies a été « transplantée » en France et appliquée aux populations immigrées. Ce fut notamment le cas durant la guerre d’Algérie et après, vis-à-vis de la communauté algérienne en France.
C’est pourquoi, la phrase de Macron sur la colonisation en tant que crime contre l’humanité, a été immédiatement commentée et reprise par bon nombre de participants aux dernières mobilisations en solidarité à Théo et aux autres victimes des violences policières. Quel que soit le calcul électoral de Macron, et par delà le fait qu’il n’assume pas ses propos, cette question est revenue dans le débat politique.
Les manifestations du 19 mars, notamment à Paris, « pour la justice et la dignité » qui fait précisément le lien entre la politique de répression de l’Etat des différentes formes de la contestation sociale, le contexte de la guerre et de l’état de guerre, la dénonciation du racisme, du colonialisme et du néocolonialisme, est un rendez-vous important auquel nous appelons à participer. »