L’assassinat du dirigeant iranien : un acte de guerre des USA

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Un assassinat qui est un acte de guerre

L’année 2020 commence avec une brusque montée des tensions entre les USA et l’Iran, suite à l’assassinat à l’aéroport de Bagdad du général iranien Qassem Soleimani, responsable des forces spéciales des gardiens de la révolution ainsi que de la coalition des forces armées sous contrôle de l’Iran qui font partie des forces de sécurité irakienne. Cet attentat, qui a eu le feu vert de Trump, est avant tout un acte de guerre qui ne dit pas son nom. Il est aussi une provocation contre l’Irak dont les autorités n’ont visiblement pas été informées, a fortiori consultées.

Cet assassinat porte un coup sévère au régime iranien, vu l’importance de ce général, aussi bien au niveau militaire que diplomatique et politique. Il a été la cible de nombreux attentats et tentatives d’assassinat de la part des services israéliens et étasuniens. Les dirigeants iraniens promettent une vengeance à la hauteur de ce coup et la colère du peuple iranien est grande.

Trump, Pompeo et les autres hauts responsables de l’administration US ont justifié cet assassinat en prétendant qu’il allait « éviter la guerre », tout en envoyant des milliers de soldats dans le Golfe, où stationnent déjà une armada US, avec porte-avions, bateaux de guerre, avions de chasse, drones, bombardiers lourds (des B 52)… Il a averti qu’une liste de 52 sites à bombarder, situés en Iran, comprenant des « sites historiques » était établie et qu’il n’hésiterait pas à les ordonner, en cas d’agression de la part de l’Iran contre les intérêts US. C’est une grossière manière de rejeter le déclenchement d’une guerre sur le dos de l’agressé !

Depuis son arrivée au pouvoir, Trump a multiplié les décisions et les actes d’hostilité vis-à-vis de l’Iran : depuis le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, en passant par les sanctions économiques et les opérations de déstabilisation, il n’a cessé d’accuser et de menacer l’Iran pour ses ingérences en Syrie, au Liban, en Irak… tout en apportant un soutien aussi massif que constant aux puissances régionales en conflit avec l’Iran, à commencer par l’Arabie saoudite et Israël, dont les dirigeants ne cachent pas leur volonté d’abattre le régime iranien.

En Irak, l’impérialisme US avait accepté la mise en place d’un gouvernement et d’une coalition gouvernementale dans lesquels participaient des forces pro-iraniennes, tant que ce gouvernement menait une politique conforme aux intérêts stratégiques US. Parmi ces intérêts, il y a le pétrole irakien, exploité par des compagnies US, il y a la présence d’une importante force militaire US qui n’a de compte à rendre qu’au Pentagone et qui se comporte comme une force d’occupation.

Cet accord plus ou moins tacite avec les dirigeants iraniens avait été scellé dans la guerre contre l’Etat islamique (EI) en Irak, puis en Syrie, dans laquelle le général iranien Soleimani avait joué un rôle de premier plan.

Les gouvernements irakiens qui ont accepté cette double tutelle, américaine et iranienne, ont développé une politique de division, sur la base des appartenances religieuses, assortie d’une politique de pillage des richesses du pays dévasté par les années de guerre. Les systèmes de santé, d’éducation, de transports publics, de fourniture d’eau et d’électricité sont délabrés. Les couches populaires en sont les premières victimes et de nombreuses révoltes ont eu lieu. Le mouvement de protestation a pris une grande ampleur depuis la fin 2019, portant des exigences sociales pressantes, comme le pain, du travail, des services publics qui fonctionnent…, la fin de la division orchestrée et alimentée par les différentes factions politico-religieuses et leurs groupes armés. Ce mouvement qui n’a pas cessé, a mis dans les rues des centaines de milliers d’Irakiens, qui brandissent le drapeau national comme symbole d’unité et d’aspiration à vivre sans les ingérences étrangères, notamment celle de l’Iran. La répression par le régime et par les milices pro-iraniennes a été très violente.

Trump a certainement cru que le moment était propice pour liquider un général iranien, très impliqué en Irak, en spéculant sur le rejet de l’ingérence iranienne par une partie de la population irakienne. Mais ce calcul peut se retourner contre lui, car la colère est très forte contre cet assassinat perpétré par les USA sur le sol irakien. L’exigence de retrait des forces militaires US ne peut que se propager.

Nous condamnons cet assassinat qui est un acte de guerre de la part de l’impérialisme US, qui menace la paix et les peuples partout où il envoie ses troupes.

Nous continuons à affirmer haut et fort « bas les pattes de l’Iran » !

Nous exigeons de la part des autorités françaises qu’elles cessent de soutenir le cours belliciste de l’impérialisme US au Moyen-Orient, notamment contre l’Iran. Nous exigeons aussi qu’elles cessent de vendre des armes aux monarchies du Golfe qui veulent les utiliser contre l’Iran.

Paris, 5 janvier 2020

Parti Communiste des Ouvriers de France