Le 16 juin, tous les personnels de la santé étaient dans la rue pour exiger des augmentations de salaires de 300 euros, des moyens, maintenant !

Un discours d’autopromotion et de relance sur le dos des travailleurs
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Plus de 200 rassemblements, manifestations, en France, à la Réunion, en Martinique, en Guadeloupe… réunissant des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs de la santé, pour exiger des décisions concrètes et immédiates, en matière d’augmentation des salaires – 300 euros pour tous les personnels de l’hôpital public et des EHPAD – l’arrêt des suppressions de lits, des embauches…

Le moment n’est ni au « constat » : il est fait depuis longtemps et il a été mis en lumière par la pandémie, ni aux palabres qui ne visent qu’à gagner du temps, diviser, noyer les exigences portées par toutes et tous. Ces « palabres » – le Ségur de la santé – ne font qu’augmenter la colère, car il y urgence. Urgence en matière de salaires, urgence en matière de conditions de travail qui continuent à s’aggraver et urgence à ne pas « revenir à l’anormal », c’est à dire, à la gestion comptable de la santé, à la recherche de la rentabilité…

Il est important de notre que des travailleuses et des travailleurs du privé étaient présents dans cette mobilisation, et que l’intersyndicale y ait appelé ensemble. Il est aussi important de souligner que des collectifs d’usagers aient également mobilisé.

Les hospitaliers n’étaient pas seuls à manifester : beaucoup de ceux et celles qui les ont soutenus durant la bataille contre la pandémie, que les hospitaliers ont gagnée au prix très fort, étaient dans les rassemblements et les manifestations, en tant que syndicalistes, en tant qu’usagers de la santé. avec les drapeaux ou les chasubles de leur syndicat.

Le 16 juin, c’était aux côtés des personnels de la santé qu’il fallait être, car leur combat s’inscrit dans le combat des travailleurs et des masses populaires, pour refuser de payer la crise, pour exiger « de l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital »!

Paris

Des milliers d’hospitaliers bien souvent d’un même service, d’un même hôpital, des personnels de tous les métiers de la santé, ceux des Ehpad, les différentes fédérations syndicales, les collectifs inter-hôpitaux et inter-urgence…mais aussi des milliers de militants-es de travailleurs de toute profession, individuellement ou regroupés derrière les camionnettes des syndicats, de la CGT, de Solidaires ou de FO… ont répondu présents devant le siège du ministère de la Santé pour partir en manifestation jusqu’au Champ de Mars.

Une foule importante, joyeuse et contente de se compter aussi nombreuse après des mois d’intense labeur, dans des conditions bien souvent pas possibles, fière aussi de tout ce qui a été fait, de l’engagement sans limite de l’ensemble des personnels qui a permis à ce que le système de santé durant ces longues semaines ne se soit pas écroulé et que des milliers de vies aient pu être sauvées.

Combien d’infirmières, d’aides-soignantes au moment où nous leur tendions le tract du parti ont raconté qu’elles n’avaient pas de masques pas de gants… quand il a fallu s’attaquer au coronavirus?

« Ni oubli, ni pardon, on les fera payer »; « trions les dettes, pas les gens »; « ni nonnes, ni putes, ni soumises, augmentation »; « la santé n’a pas de prix » ; « je n’ai pas eu le covid, vous m’avez transmis la rage »; « on ne demande plus, on exige » ; « hôpital public, des lits, du matériel, du personnel MAINTENANT » ou « agir contre la pandémie du capitalisme » ou encore: « pas de retour à l’anormal »; « quand tout sera privatisé, nous serons privés de tout »…

Quelques-uns des slogans au feutre sur les blouses ou sur des cartons brandis à bout de bras qui ont donné le ton à cette importante mobilisation qui petit à petit a envahi la pelouse des Invalides.

Avec des camarades de la région parisienne le tract « augmentation de 300€ pour TOUS les personnels hospitaliers et des EHPAD » a été largement diffusé tant lors du rassemblement qu’au cours de la manifestation.

Une puissante mobilisation dans les Pyrénées-Atlantiques

2.000 à Pau, 2.000 à Bayonne, 400 à Oloron, du monde à Orthez. Les personnels soignants, des hôpitaux, des EHPAD, des cliniques privées sont largement sortis dans la rue. 

Le rassemblement initialement prévu s’est transformé en manifestation pour aller devant la mairie où le maire Bayrou a été copieusement hué car il tente de s’approprier le versement des primes en faveur des soignants. La déléguée du personnel CGT a rappelé l’absence de réponse du maire lorsque les syndicats lui demandaient de soutenir leurs luttes.

Les soignants ont ensuite entonnés une chanson pour décrire leurs conditions de travail, leur épuisement, face au manque de moyens. La manif est repartie sous les applaudissements des riverains, des passants illustrant le soutien populaire à cette manifestation et aux exigences qu’elle porte.

La manifestation est ensuite repartie à la préfecture où la CFDT avait rassemblé une centaine de personnes, surtout issues des cliniques privées. Mais ce sont les slogans portés par la manifestation CGT qui ont été mis en avant, aux cris de tous ensembles, de la dénonciation du manque de moyens, et des exigences de salaires.

De nombreuses délégations étaient présents, notamment la CGT Mines-Energies, la CGT Territoriaux, des personnels d’éducation de la FSU mais aussi d’une école d’Amou (40) à 100 % grévistes et beaucoup d’autres usagers ou syndicalistes du bassin de Lacq, de Turbomeca venus soutenir les revendications.

Le Parti a été très présent et prêté sa sono aux syndicalistes de la santé. Il a distribué plus de 400 tracts très bien accueillis. De nombreux panneaux du PCOF ont été portés par des manifestants. On nous a pris des journaux. Certains nous ont dit qu’ils les mettraient dans les salles des personnels soignants.

De l’avis, de tous, une mobilisation dynamique, populaire mais aussi déterminée ! 

Argenteuil – 95

Bonne mobilisation des travailleurs et travailleuses de l’hôpital d’Argenteuil, à l’appel du syndicat CGT , de l’UL d’Argenteuil qui a appelé les militants de la ville à venir soutenir le combat des hospitaliers. Et ils ont été nombreux à répondre présent, notamment les pompiers venus en nombre, des enseignants, dont les représentants de la CGT et de la FSU ont pris la parole et de très nombreux usagers, des personnes qui ont été soignés à l’hôpital… et les militants politiques qui font campagne pour les municipales. Les responsables syndicaux de l’hôpital se sont succédé au micro, ainsi qu’un médecin qui participe au combat pour la défense de l’hôpital public, une infirmière libérale qui a dénoncé les tarifs qui n’ont pas bougé depuis des années et a insisté sur le combat commun à mener. La CGT a également donné la parole à la représentante du syndicat autonome. Dans les discussions avec les infirmières, aides soignantes… ce qui revenait souvent, c’était la satisfaction qu’autant de leurs collègues soient sorties aujourd’hui et que les soutiens étaient aussi nombreux, avec une exigence qu’ils et elles ne lâchent pas, à savoir l’augmentation des salaires. Le Ségur ne satisfait personne.

Les camarades du parti ont diffusé le tract.

Lorraine

Vosges.

Faute d’autorisation de manifester, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes des Vosges. Ce fut le cas le matin devant l’Hôpital de Saint Dié et d’Epinal. Côté revendications, salaires, conditions de travail, arrêt des suppressions de lits et des fermetures d’hôpitaux. A 14h00, le rassemblement devant la préfecture d’Epinal a mobilisé environ 500 personnes. La Santé CGT faisait le gros des troupes. Les retraités des Vosges étaient également bien représentés, ainsi qu’une délégation de l’UNAFAM 88 (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) pour exiger une réelle politique de santé avec une prise en charge psychiatrique qui réponde aux besoins, des moyens en personnel, notamment en psychiatres et pédopsychiatres. Par ailleurs, 1700 manifestants à Metz, 1000 personnes à Nancy et des manifestations dans d’autres villes comme Sarreguemines, Commercy….

Bordeaux

Véritable succès populaire et professionnel à Bordeaux où près de 5.000 manifestantEs (dont une grosse majorité de professionnels de santé) ont marché dans la solidarité, l’unité et la détermination pour qu’enfin leurs demandes légitimes d’avant covid, de pendant covid et d’après covid soient toutes entendues, comprises et honorées par le gouvernement. Aucune force de police hostile aux alentours, pas de voltigeurs, ni de CRS, pas non plus de BAC

Pour beaucoup de manifestants, le « Ségur de la Santé » n’est en fait que du blabla. Les pancartes par dizaines, les banderoles de chaque établissement ou syndicales, les blouses devenues cahiers de doléance, bref tout dans cette manifestation respirait la colère et les exigences du moment ! Le message donné : les soignants, les premiers de corvée et tout le système paramédical autour de la médecine et de la santé sont au bord de l’implosion.

Les primes pour touTEs les agents qui ont lutté contre la pandémie sont attendues, mais c’est avant tout les 300 euros pour tous et l’arrêt des fermetures de lits qui sont exigés.

A Bordeaux, 3 cliniques privées étaient représentées pour manifester leur solidarité tout en résistant aux attaques de patrons rapaces (famille Guichard notamment). Idem pour quelques EHPAD représentées ainsi que le syndicat CGT de l’aide à la personne et AVS.

Le tract du parti a été bien accueilli et nous avons pu vérifier qu’il y avait chez beaucoup une recherche de réponses à des questions plus profondes, portant sur le système et la société toute entière, parmi lesquels de nombreux jeunes travailleur-se-s. Et nombreux furent les pancartes individuelles à poser pour la photo !

Le final de la manif est parlant : un parterre de banderoles sur les marches du célèbre grand Théâtre montrait en fait la grande solidarité de tous les personnels hospitaliers, publics, privés face aux attaques des néolibéraux au pouvoir.

Grenoble

« Blouses blanches, colère noire », « Pas encore infirmière, mais déjà en colère », infirmiers, aides-soignantes, médecins, kinés, « agents en colère » … Venus du CHU, des hôpitaux locaux, des établissements privés, des EHPAD…, tous les travailleurs de la santé au sens large sont venus le dire avec une multitude de pancartes : « Ni prime ni médaille : revalorisation salariale », « Moins de promesses, plus d’actions », « Nos métiers valent plus que leurs profits », « Arrêtez de saigner les soignants »… Peu d’illusions sur le  « Ségur = imposture ». Ils l’ont affiché sur « les terres de Veran » sur les portes de l’hôpital où il exerçait avant d’être ministre : « Veran ne nous prends pas pour des glands » ! Parce qu’il paraît clair qu’il « n’y a pas de soignants magiques », au-delà du ministre, ce sont les politiques globales de santé que de multiples panneaux ou banderoles remettent en cause : « De l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital », « Vive l’hôpital, mort au capital » !

Le message était sans ambiguïté : « on n’a pas attrapé le Covid, mais la rage de nous battre ». Une colère et une détermination partagées par des milliers de manifestants :  « hier au balcon pour les applaudir, aujourd’hui dans la rue pour les soutenir », comme l’indique le tract diffusé par Femmes Egalité. Au total, se sont plus de 5000 personnes qui ont défilé de l’Hôpital de la Tronche jusqu’au centre-ville de Grenoble ce mardi après- midi. Notre parti a diffusé notre tract qui met en avant la revendication de 300 euros, maintenant et pour tous : « c’est bien ! »

Photo Edouard Schoene Le Travailleur Alpin

Dans le Rhône

13 000 à Lyon. Plusieurs centaines dans des villes moyennes : Albigny, Vaugneray, Ecully, Villefranche…

Tours

Très grosse manifestation à Tours; on n’avait pas vu une telle manifestation dans la santé depuis des décennies! 2400 selon la police et 3000 selon les organisateurs. Il y avait tous les secteurs de la santé, hôpitaux de Tours, Chinon, Loches, EHPAD, infirmiers libéraux, psychiatrie, l’Assad HAD, des salariées des Services de soins à domicile de la mutualité et de nombreux usagers appelés par  les syndicats CGT, FO, SUD santé sociaux et aussi le « Collectif 37 Notre santé en danger » qui a fait un gros travail de propagande avec les syndicats ou seul, en son nom. La Convergence des services publics était aussi présente.

Le taux de gréviste était important, 800 sur le CHU mais aussi dans des EHPAD comme celui de Beaune appartenant à la Mutualité où le personnel a rencontré la direction générale le matin.
Les inspecteurs et contrôleurs du travail de la CGT travail 37 participaient également. Ils  avaient auparavant fait un rassemblement le midi  pour dénoncer la suspension depuis le 15 avril d’un inspecteur du travail, Anthony Smith, sanctionné pour avoir voulu imposer des protections face au covid pour des aides à domicile.
Concernant les  pompiers, le SDIS CFTC  a lancé un appel à la grève à partir du 17 juin jusqu’au 31 juillet pour leurs conditions de travail, l’avancement  et le respect d’un protocole d’accord signé il y a 6 mois avec la direction.

Cher

Les rassemblements et manifestations se sont donné rendez vous devant les hôpitaux et Ephad du Cher en grève.

A Bourges à l’hôpital Jacques Cœur c’est un millier de manifestants pour soutenir la Santé en lutte pour les 300 euros et des moyens, avec les blouses blanches en nombre rejointes par l’hôpital psy Georges Sand, des délégations syndicales de nombreux secteurs, des usagers qui passent des applaudissements à une solidarité active, les drapeaux de partis politiques, PCF, LO, NPA, UCL et le PCOF avec 400 tracts qui ont reçu un bon accueil. Après les prises de paroles de la CGT de l’hôpital, et du Mouvement de la Paix sur les milliards pour l’armement et la guerre et rien pour la santé, le rassemblement est parti en manifestation. A Vierzon ce sont 700 manifestants à l’appel de l’intersyndicale qui se sont rassemblés à l’hôpital sauvé de vive lutte autours des blouses blanches mobilisées en présence du maire. A l’appel de la CGT du centre hospitalier de Saint Amand-Montrond une manifestation de 150 personnes a défilé dans la ville. Des rassemblements de grévistes ont eu lieu pour la première fois dans des EPHAD et hôpitaux de Sancerre.

Toulouse

20 000 personnes ont répondu à l’appel de la journée de mobilisation autour des revendications des personnels hospitaliers. Des soignants en très grand nombre, infirmières, aides-soignantes, techniciens des laboratoires, sage femmes, psychologues, personnel radiologie… Beaucoup d’anonymes aussi venus les soutenir après les avoir applaudis pendant le confinement. Bien sûr des retraités mais aussi beaucoup de jeunes. Le plaisir pour beaucoup de militants de se retrouver. Une manifestation ponctuée de salves d’applaudissements pour les soignants. Le crédo très largement partagé à travers les panneaux et banderoles tourne autour de la revendication « la santé n’est pas une marchandise et l’hôpital n’est pas une entreprise ». « Nous ne sommes pas des héros mais nous voulons les moyens pour soigner les patients » et la revalorisation des salaires ; « Du fric pour l’hôpital ».

En plein Ségur de la santé et alors que des milliards ont été distribués à plusieurs secteurs industriels ou commerçants, cafetiers etc…, toujours rien pour l’hôpital, pour les soignants cela montre toute l’hypocrisie et le mensonge du gouvernement plus prompt à « mettre sous perfusion » les entreprises pour garantir les profits que de répondre aux exigences du secteur de la santé.

Tout l’arc politique était présent dans la manifestation, quelques chasubles ou drapeaux d’entreprises marquaient la présence de l’inter pro : CGT éduc (qui avait appelé à la grève), FSU, Tisséo, territoriaux, La poste, Télécom, Téléperformance, SNCF, Airbus… Le collectif femme mixité a reproduit la chorégraphie des femmes « les Rosies » comme durant les manifestations retraites.

La mobilisation s’est terminée par une AG des soignants avec prises de paroles et témoignages.

Il faudra bien sûr d’autres mobilisations pour imposer de l’argent pour l’hôpital pas pour le capital

Nous avions mobilisé des amis pour manifester et nous avons diffusé le tract du Parti et le journal.

Une nouvelle mobilisation est d’ores et déjà programmée le 30 juin.

Manif Santé à Strasbourg : Un grand succès.

Trois cortèges importants de soignants ont convergé vers la place Kléber où la manifestation était prévue à 14h. Vers 13h30, il y avait déjà beaucoup de monde notamment des personnels des hôpitaux. Tous attendaient l’arrivée des 3 cortèges. Celui des hospitaliers du NHC (Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, faisant parti des HUS), parti de la place de l’Hôpital, celui des soignants de la clinique Toussaint, groupe St Vincent, et celui de la clinique Rhena (un tiers des 800 salariés) qui venait à pied du port du Rhin, à plus de 7 km et qui a mis plus d’une heure de marche. D’autres se sont joints, de l’hôpital de Hautepierre, de Lauterbourg, de la clinique Ste Barbe, des délégations de Haguenau, Wissembourg, et même Colmar où avait eu lieu une manifestation le matin, .… Soignants, infirmier-e-s de tous services, administratifs, ambulanciers, médecins, Samu, psychiatrie, travailleurs des Ehpad et du social, employés de l’UMS 67 (Transport de produits biologiques), etc… Impossible de faire toute la liste des secteurs représentés. Et beaucoup de soignants ont été réquisitionnés et n’ont pas pu venir défiler pour exprimer leur colère.

Santé publique et privée étaient réunies côte à côte pour les mêmes revendications, la même colère. Le secteur privé n’est pas concerné par les négociations du Ségur ; ainsi que le secteur paramédical. Pour eux, pas question d’augmentation de salaire et ils revendiquaient pour la plupart la « prime Covid » et des revalorisations de salaires.

Quand le cortège a enfin démarré vers 14h30 la place était noire de monde et c’était difficile d’annoncer un chiffre, d’autant plus que la manifestation s’est étoffée au fur et à mesure de son avancée. Des milliers de soignants et leur soutien ont défilé dans les rues de Strasbourg pour aller à la Krutenau devant l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Tous les syndicats étaient représentés. Des syndicalistes de différentes entreprises, des militants associatifs, politiques, les retraités et la population ont défilé en soutien avec eux. Les inspecteurs du travail en action le matin devant la DIRECCTE pour défendre un de leur collègue suspendu et le contenu de leur mission, sont venus rejoindre les soignants. La jeunesse était très représentée : élèves-infirmières, jeunes soignants de tous les secteurs, jeunes travailleurs et travailleuses et jeunes étudiants, à côté de leurs « ainés », solidaires. Autre constatation, c’était une manifestation majoritairement de travailleuses et travailleurs et non de militants, même si ces derniers étaient bien présents. C’est ce qui a donné le climat général.

La manifestation était dynamique. Une ambiance forte, bruyante, cris et applaudissements, chansons et coups de gueules et coups de sirènes d’ambulance. Des milliers de manifestants qui applaudissent et font du bruit au même moment, cela s’entend et suscite des réactions. Les applaudissements par milliers qui faisaient le lien avec ceux du 20h lors du confinement. La solidarité s’est exprimée : dans les rues, les passants ou les habitants aux fenêtres applaudissaient avec eux. « Descendez avec nous ! » leur demandait-on. A un moment donné, une fenêtre du rez-de chaussée s’est ouverte et une femme de ménage à son travail s’est adressée aux manifestants et applaudi à tout rompre. Le dialogue s’est engagé.

Des centaines de panneaux, souvent faits à la main sur du carton, exprimaient le ras le bol et la contestation de la politique de santé du gouvernement, contre la casse de l’hôpital, réclamant des moyens pour l’hôpital, des augmentations de salaires pour le personnel. « Héros hier, Oubliés aujourd’hui » et surtout le « Pas de retour à l’anormal » avec « La casse de l’hôpital se poursuit ». La revendication essentielle portait sur les moyens et les salaires.

Arrivés devant l’ARS dans le quartier de la Krutenau, les manifestants ont occupé la rue pendant un long moment. Le centre administratif dans lequel se situe l’ARS avait fermé toutes les issues. Mais les manifestants ont grimpé sur les murs en brandissant drapeaux et banderoles ; les grilles ont été décorées de mots d’ordre et de nombreux panneaux et banderoles ont été disposés le long des clôtures. Des groupes de percussion ont rythmé les mots d’ordre et chansons. Et les discussions se sont poursuivies. Tous étaient contents du succès de la manifestation et de l’expression de solidarité. Pour certains jeunes travailleurs, et moins jeunes aussi, c’était une première manifestation ; pour Rhéna, c’était leur première action et grève importante depuis l’ouverture de la clinique.

Notre Parti a diffusé le tract réclamant 300 € d’augmentation pour le personnel soignant et des Ehpad. Le tract a été bien accueilli et La Forge a été vendue à des personnes qui ne la connaissait pas. Nous avons scandé « De l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital, pas pour les actionnaires, pas pour faire la guerre » et « C’est le système qu’il faut virer, c’est la santé qu’il faut relancer« .

De nombreuses discussions avec des soignants portaient sur le contenu des différentes pancartes et banderoles et leurs revendications. La discussion autour de la UNE de La Forge, sur la relance capitaliste a permis de poser la question de la rupture avec le système et de susciter de l’intérêt pour le journal. A un moment donné, une jeune femme qui travaillait dans le secteur du social a interpelé une camarade sur la base du tract en lui disant que l’augmentation des salaires ne concernait pas que les soignants, et que d’autres secteurs étaient aussi impliqués par la lutte contre l’épidémie. Nous avons parlé de notre action des derniers mois et de nos mots d’ordre du 1er mai sur les premiers de corvée. La jeune femme a acheté La Forge et a déclaré visiter le site du parti.

Manifestants contents d’avoir pu se retrouver très nombreux ENSEMBLE, d’être sortis du carcan du confinement. Mais aussi conscients que les choses ne vont pas se résoudre toutes seules. La lutte doit continuer et s’amplifier.

Manifestation importante à Mulhouse également

L’épicentre de l’épidémie. Des soignants en première ligne, sans moyens au départ.

Ce sont près de 3000 personnes qui ont manifesté et occupé la place de la Réunion. Colère, rejet de la politique gouvernementale de la santé, revendications salariales et courroux contre la non prise en compte de leur travail et de leur dévouement, contre le fait de « devoir travailler sans tenir compte de l’humain ». Le mouvement de grève était important, du « jamais vu à Mulhouse » selon les dires d’un syndicaliste. De nombreux panneaux : « Qui va me soigner quand l’hôpital sera mort ? ». Le secteur privé des cliniques était également présent « Tout le monde dans la même galère ». Des délégations de soignants de la région se sont jointes au cortège.

A Colmar, ce sont près de 1000 personnes qui ont défilé dans les rues.

Plusieurs actions ont eu lieu au courant de la journée et tous se sont rejoints devant l’Hôpital en chaîne humaine avant de partir en manifestation. De nombreux panneaux exprimaient les mêmes revendications, la même colère que dans toutes les autres villes. La colère qui coulait effectivement dans les cathéters !

Dans les petites villes d’Alsace, d’autres actions ont eu lieu, comme à Ste Marie aux Mines où les soignants ont défilé pour la prime Covid et des augmentations de salaires. Dans les établissements, cliniques, Ehpad, les personnels sont sortis sur le parvis de l’établissement ou se sont mis aux fenêtres de leur établissement avec des pancartes. A Schirmeck, à la clinique St Luc, dans le Sundgau, à Rouffach, à Guebwiller (plus d’une centaine devant l’hôpital), à Molsheim, …

BELFORT

Une belle manifestation ce 16 juin, avec un rassemblement à 10 heures, parking Robespierre à Belfort pour un départ en cortège bruyant, animé et applaudi, vers l’hôpital de Trévenans, après un arrêt en ville devant l’ARS.

Etaient présents, une importante masse de travailleurs de la santé dont beaucoup de jeunes du public comme du privé, de Belfort et de Montbéliard, des gilets jaunes locaux en nombre, rejoints par d’autres gilets jaunes d’Alsace, de nombreux militants CGT, des retraités, des chômeurs, des militants FO, FSU, de LO, du NPA, du PCF et de la France Insoumise, mais aussi des aides à domicile, des salariés de petites entreprises, et d’autres encore, comme des travailleurs d’Enedis, EDF/GDF, … et quelques travailleurs des grandes entreprises du secteur, telles que GE, Alsthom, Peugeot, ou encore les cheminots.

Au retour à midi, place Corbis, prise de parole par le syndicat CGT de l’hôpital de Trévenans sur la situation dans les hôpitaux, les revendications des personnels, ainsi que sur les besoins nécessaires pour la santé, en faisant le lien avec les milliards octroyés à l’aéronautique, ou encore à l’automobile. A suivi l’intervention d’un soignant CGT très revendicatif lui aussi, puis du syndicat FO de l’hôpital, d’une manifestante et d’un gilet jaune venu d’Alsace, qui ont fait un petit rappel des différentes politiques de santé menées depuis plusieurs décennies ; des salariées de différentes structures privées sont également intervenues, expliquant que dans le privé, la situation n’était pas brillante non plus, pour les personnels.

Une intervention, bien appréciée aussi, pour remercier toutes les couturières qui ont pallié à la défection de l’Etat, en termes de moyens de protection.

La manifestation s’est terminée vers 14 heures avec l’accrochage aux grilles de la préfecture, par la CGT Santé, d’une banderole reprenant les principales revendications des personnels.

La Forge a été vendue.

Mobilisations en Martinique, à la Guadeloupe, à la Réunion