Le mouvement de grève dans la chimie

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Depuis le 5 décembre de nombreuses usines chimiques, du caoutchouc, pétrolières ainsi que les autres branches des industries chimiques, mènent la lutte avec pugnacité ! Dès le premier jour, la FNIC CGT appelle à la grève reconductible sous toutes les formes possibles, et les appels à la grève dans les boites sont nombreux : plus de 200 pour le 5/12 sont remontés à la Fédération, un record !

Ce qui change des mobilisations traditionnelles

L’organisation d’assemblées générales afin de préparer le mouvement est d’une ampleur inédite pour une mobilisation nationale ;

La re-conductibilité de la grève sur de nombreux sites avec des arrêts de travail dépassant parfois la semaine, comme sur le site Michelin à Blanzy, ainsi que dans certaines raffineries ou comme chez Sanofi Sisteron et Mourenx, etc. La reconduction de la grève ne prend pas toujours la forme d’une grève totale mais dans beaucoup d’entreprises les grèves sont reconduites par des débrayages de plusieurs heures tous les jours comme dans les industries Arkema ou Toray. Ainsi, les dates inter-confédérales restent des temps forts mais pas uniquement ;

Beaucoup de syndicats incorporent des revendications propres à leur site sur les questions de salaires, de conditions de travail ou du temps de travail ;

La grève rime aussi avec l’occupation des lieux de travail par les grévistes comme par exemple à Lacq dans le 64 où la plateforme était occupée durant trois jours par les salariés des usines en grève, à Carling en Moselle ou encore dans la raffinerie de Grandpuits en Seine et Marne ainsi que sur de nombreux autres sites.

Il est certain qu’en ce mois de décembre, les salariés des industries chimiques se sont fortement mobilisés, avec de nombreux piquets de grèves sur plusieurs semaines chez de grands noms de l’industrie en France : Sanofi, Arkema, Air Liquide, Total, Solvay, Michelin, etc. Pour une première fois, il y a eu des arrêts d’installation dans des usines qui ne le sont jamais, dans des mobilisations nationales, comme à Toray dans le 64 à l’arrêt pendant plus de trois jours grâce aux grèves des salariés en production.

Une mobilisation qui se veut forte dans les raffineries

Sur les huit raffineries présentes en France, elles sont presque toutes touchées par les grèves lors des temps forts de la mobilisation (5, 10, 12, 17 décembre), deux raffineries sont en reconductible : à Grandpuits en Seine et Marne et Lavera dans les Bouches du Rhône. Mais en ce début janvier les syndicats Cgt des raffineries avec le soutien de la FNIC CGT lancent un appel à la grève reconductible et à aucune production dans les installations du 7 au 10 janvier. D’ores et déjà, les assemblées générales à la raffinerie de Donges en Loire-Atlantique se multiplient et les appels à la grève sont lancés. L’addition d’une grève dans les raffineries, qui sont productrice mais qui font aussi office de stokage des plus gros stocks de produits raffinés, avec celle des trois ports faisant entrer les importations de produits raffinés (Dunkerque, Le Havre, Marseille) font planer l’ombre d’une pénurie dans les stations-services. Paralysant un peu plus le pays avec les grèves des cheminots et des travailleurs de la RATP.

Il est dans tous les cas certain que les travailleurs et travailleuses des industries chimiques (comprenant douze branches de métiers) sont largement mobilisés dans la bagarre contre la réforme des retraites. Ce qui est bien compris par les salariés c’est que seule la grève reconductible avec occupation de son lieu de travail permettra d’élever le rapport de force à un niveau suffisant afin de contraindre le gouvernement au retrait de son projet réactionnaire.

Correspondance cellule Fernand Yveton