Les discours de Macron et Philippe, Trump en Europe pour le G20 et le 14 juillet à Paris, les licenciements et les fermetures d’entreprises qui se multiplient

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Macron devant le congrès

Le discours de Macron devant les députés et les sénateurs réunis en congrès, se voulait de « haut niveau » : il n’aura été qu’une succession de généralités, de postures, d’envolées, au milieu desquelles il a annoncé des réformes constitutionnelles.

Avec sa majorité parlementaire pléthorique, le dynamitage des partis traditionnels qui continuent à se diviser, Macron veut engager des réformes rapidement – bouclées avant la fin de l’année- visant à transformer encore plus le parlement en chambre d’enregistrement des lois et réformes décidées par l’exécutif. Le maître mot est d’accélérer les débats, se passer le plus possible de votes au parlement et au sénat et réduire le rôle du parlement à un « contrôle » de l’efficacité des lois.

Ce président qui a été mal élu, avec des records d’abstention aux présidentielles, puis aux législatives, veut avoir les mains libres pour mettre en œuvre ce qu’il appelle sa « révolution » qui n’est rien d’autre qu’un libéralisme débridé, une apologie de la « liberté » de chacun qui gomme totalement le fait que la société est une société de classes et que la liberté fondamentale sur laquelle elle est construite, c’est celle de la bourgeoisie qui a la liberté d’exploiter, de s’enrichir sur le dos de l’immense majorité des ouvriers, des travailleurs, des masses populaires. Macron exalte la « liberté individuelle », alors que sa politique –comme celle de ses prédécesseurs – fait retomber la crise exclusivement sur les travailleurs, les masses populaires et les peuples ; cela rend plus indispensable que jamais les mécanismes de protection collective et les actions collectives pour les défendre.

La tache confiée à Philipe c’est précisément de poursuivre la destruction de ces mécanismes, notamment ce qui reste du droit du travail. C’est le but des ordonnances.

Mais les attaques annoncées vont plus loin : reprenant la « règle de plomb » de la réduction des déficits publics à 3% du PIB. Philippe a décidé de la poursuite du gel des salaires des fonctionnaires et annoncé une « économie » de 60 milliards d’euros. C’est la poursuite d’une politique d’austérité renforcée, qui frappe aussi bien les budgets sociaux que les dotations des collectivités qui, à leur tour vont diminuer les services sociaux dont elles ont la charge, réduire le nombre de salariés de la fonction publique territoriale, etc.

Le G-20 à Hambourg

Avant de se rendre au G-20, Macron aura passé plusieurs heures à bord du sous-marin nucléaire, lanceur de missiles nucléaires, le Terrible. Ce président qui ne manque pas une occasion d’afficher sa volonté de pousser la militarisation de la société et de poursuivre la politique de guerre, a tenu à confirmer les engagements de « modernisation » des armes nucléaires, qui entre dans le cadre de l’augmentation générale du budget de guerre.

Le G-20 qui rassemble les « grands » de la planète, est placé sous le signe des tensions entre les différents représentants des grandes puissances. Trump a initié son deuxième voyage en Europe, après celui de mai, lors du sommet de l’Otan à Bruxelles et du G-7 en Italie, par un allié de poids, la Pologne. Ce pays est dirigée par le parti nationaliste PIS, un parti d’extrême droite qui pousse à la confrontation avec la Russie et qui fait constamment pression sur ses alliés de l’Otan pour renforcer le déploiement de forces militaires le long de la frontière avec la Russie. Trump a tenu rassurer les dirigeants polonais de l’attachement des USA à l’Otan, une orientation qu’il décline à chacune de ses rencontres avec les dirigeants des Etats membres de cette alliance belliciste.

Les débats vont se mener dans une ville militarisée depuis plusieurs jours. Plus de 20 000 policiers y sont déployés pour encadrer et réprimer les manifestations que vont se succéder durant tout le sommet. Douze mille manifestants ont ainsi été attaqués, au bout de quelques centaines de mètres, par des policiers lourdement armés, avec notamment les immenses camions munis de canons à eau, dont la puissance est telle qu’ils peuvent projeter des personnes à des dizaines de mètres. Ce sont de véritables armes qui peuvent tuer. D’autres manifestations sont prévues, mais elles risquent elles aussi de se faire attaquer et interdire.

Les licenciements et les fermetures d’entreprises se multiplient

A l’évidence, les patrons ont retardé les annonces de restructurations, de suppressions de postes de travail, de licenciements et de fermetures d’entreprises durant la campagne électorale. Maintenant que le candidat de l’oligarchie a été élu, qu’il a commencé à mettre en œuvre ses contreréformes néolibérales, contre les travailleurs et les syndicats de lutte, le patronat ne se gêne plus et « ouvre les vannes ». Les luttes se multiplient, se radicalisent, comme on le voit chez GM&S, où les ouvriers veulent arracher –à juste titre, les indemnités et les compensations les plus élevées. Le discours du gouvernement évolue : de son « écoute », il passe aux menaces à l’encontre des travailleurs et des syndicalistes.

Ces luttes ont besoin de notre solidarité.

Le 6 juillet 2017