Les manifestations du 1er décembre

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Manif 1er décembre 2018 – Strasbourg

Situation particulière du marché de Noël à Strasbourg, où tout le centre-ville a été bloqué depuis une semaine. Des « check-points » sur tous les ponts de Strasbourg, où les gens qui veulent pénétrer au centre-ville sont filtrés et fouillés au niveau des sacs, les bus sont détournés, etc. La manif n’a pas eu le droit de pénétrer dans le centre. Elle a fait le tour des ponts, depuis la Bourse, le pont du Corbeau jusqu’au pont du Tribunal. 1500 à 2000 personnes dans le cortège CGT et des groupes de gilets jaunes qui se sont joints depuis le départ de la manif. Il y a eu une séparation au pont du Corbeau où des gilets jaunes ont traversé le pont. Puis un peu plus loin, les gilets jaunes sont partis rejoindre d’autres endroits de rassemblement. Un certain nombre sont restés dans le cortège CGT jusqu’au bout, car ils voulaient l’unité pour la lutte. Il n’y a pas eu d’échauffourées. Certains ont regretté cette « séparation ».

Au moment du rassemblement des manifestations place de la Bourse, des jeunes étudiants, venus nombreux, ont pris la parole. Des étudiants étrangers ont dénoncé l’augmentation de 16% des frais d’inscription : « Nous ne sommes pas riches, nos familles sont pauvres, nous avons dépensé beaucoup d’argent pour venir faire des études en France. L’augmentation des frais d’inscription est insupportable pour nous. Seuls les fils de riches ou de diplomates n’ont pas de problèmes ». L’UNEF était présente. Les étudiants auront une AG lundi prochain pour savoir comment combattre ces mesures. Une jeune étudiante a aussi dénoncé l’Arabie Saoudite qui massacre le peuple yéménite. A un moment de la prise de parole, nous avons lancé un mot d’ordre : « les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société là on n’en veut pas, on la combat. » et « de l’argent pour l’éducation et les facs, pas pour les financiers, ni pour faire la guerre ». Des étudiants sont venus discuter avec nous. L’un d’eux a demandé un mot d’ordre pour dire que les étrangers étaient bienvenus dans les facs, car il craignait que l’extrême-droite serait présente parmi les gilets jaunes. Un des mots d’ordre qu’ils ont lancé par la suite « Facs ouvertes aux étrangers ». Dans la manifestation, il y avait un carré jeune bien dynamique.

Les revendications de la manifestation offraient un panel très large, qui dépassait largement la question des taxes : Salaires et retraites étaient mis en avant, des moyens pour l’éducation, le social, les services publics. Le rétablissement de l’ISF a été scandé. Dans la discussion après la manifestation, une amie nous disait qu’il y a énormément de choses à dire : La suppression des cotisations chômage pose la question du comment seront pris en charge les chômeurs par la suite – Il faut remettre l’ISF et finir avec les CICE – Il faut embaucher dans les EHPAD – Il ne faut pas accepter la diminution des pensions de réversion – il faut aussi parler des luttes qu’il y a à la Réunion….

Les camarades ont distribué le tract et vendu le journal. Ils ont beaucoup discuté, interpelés par les manifestants. Des camarades ont animé une partie du cortège syndical avec méga et mots d’ordre. Ils ont été écoutés et suivis. Des discussions ont eu lieu. Les mots d’ordre ont été repris par les jeunes. A un moment donné, une discussion a eu lieu entre un camarade et des jeunes. Ces derniers scandaient le mot d’ordre de « Tout est à nous, rien n’est à eux, ils nous ont volé. Partage des richesses ». Le camarade proposait REPRISE des richesses, car ce sont les travailleurs qui ont tout créé. Les jeunes ont repris cette formulation, l’un d’eux a répondu que c’était mieux, car il trouvait que « partage » faisait très social-démocrate.

Les mots d’ordre étaient bien concrets et parlaient à beaucoup.

La manifestation s’est dissoute, mais les discussions se sont poursuivies un long moment devant une boisson chaude.

Nos camarades au mégaphone

Les étudiants dénoncent la sélection par l’argent qui frappe les étudiants étrangers

 

 

Les mots d’ordre que nous avons lancés :

Augmentation des pensions,
Augmentation des minima sociaux,
Le SMIC à 1800 euros

C’est les financiers – qu’il faut imposer,
C’est les profits – qu’il faut taxer,
C’est l’I-S-F – qu’il faut restaurer

Détaxez – Détaxez,
Les produits de première nécessité

De l’argent pour se loger,  pas pour les financiers
De l’argent pour se soigner, pas pour les financiers
De l’argent pour étudier, pas pour les financiers

Les frais de transport
C’est aux patrons de les payer

De l’argent pour nos retraites et nos salaires,
Pas pour les actionnaires, pas pour faire la guerre

Les jeunes dans la galère,
Les femmes dans le précaire,
Les vieux dans la misère,
De cette société là on n’en veut pas: on la combat!

Actifs, Chômeurs, Jeunes, Retraités … :
Tous méprisés, tous attaqués!
Tous ensemble, il faut lutter !

RÉSISTANCE ! RÉSISTANCE !

 

Paris

 

 

 

Pau

La manifestation de la CGT

Plus de 1000 personnes se sont mobilisées à l’appel de l’union locale CGT de Pau pour un rassemblement devant la préfecture. Une mobilisation qui a permis de rassembler les secteurs mobilisés (les retraités de l’USR qui combattent la fermeture de la Poste de Billère, de nombreux gilets jaunes qui sont venus à la manifestation).
La CGT a souligné l’importance de la lutte pour les salaires, pour l’augmentation du SMIC et de la lutte contre la précarité et le chômage.
Le parti a manifesté avec ses drapeaux et a diffusé le tract.
Des motards gilets jaunes ont convergé avec le cortège de la CGT, un cortège de gilets jaunes (une centaine environ) a aussi rejoint le rassemblement.

Les gilets jaunes

Nous avons ensuite suivi un groupe de gilets jaunes qui avaient participé à la manifestation de la CGT. D’autres (lutte ouvrière, syndicalistes CGT) ont suivi avec nous. Nous avons manifesté dans Pau. Le mouvement manque d’organisation (aucun méga, peu de slogans), mais les participants venaient de milieux populaires. Dans toutes les discussions que nous avons eues avec ceux que nous avons croisés, tous étaient dans l’optique de se mobiliser en liaison avec les syndicats et notamment la CGT.
Le groupe avec qui nous avons manifesté était populaire ; femmes avec leurs gamins venant des quartiers populaires de Pau.

La lutte contre la ferme aux 20 000 porcs à Escoubès (64)

A l’appel de la confédération paysanne et d’un collectif de citoyens, une autre manifestation avait lieu à Pau. Nous y avons participé avec des militants politiques (FI, PCF, Générations), des associations (Greenpeace) et un groupe de gilets jaunes (ceux avec qui on était le matin).
Ce sont 300 à 500 manifestants qui se sont mobilisés dans les rues de Pau pour dire non à l’agrobusiness. Il s’agissait de dénoncer ce projet de ferme au 20 000 porcs, créée pour assurer les profits des grandes entreprises de l’agroalimentaire (FIPSO, EURALIS) et défendre une agriculture paysanne.
Des paysans, des riverains d’Escoubès étaient mobilisés pour dénoncer ce projet.

 

Le 1er décembre à Bordeaux

Rassemblés à l’appel syndical contre la précarité, le chômage et pour le pouvoir d’achat et les moyens de vivre dignement de son travail (AC ! Gironde, CGT33, SudSolidaire, etc…) plus d’un millier de personnes ont répondu présent, ce qui est plus que les autres années. Ce cortège s’est gonflé une fois parti en manifestation, vers le centre ville, avoisinant les 2.000 manifestants. Beaucoup de jeunes étudiants étaient présents au cortège syndical.
De leur côté, les « gilets jaunes » s’étaient donné rdv Place de la Bourse sur les quais, puis sont remonté jusqu’à la place Peyberland, proche de l’hôtel de ville et Juppé. Leur nombre important était environ 5.000, venus de tout le département.
Le cortège syndical est donc arrivé, à mi-parcours, à hauteur de Peyberland, au moment où la police venait de bloquer les « gilets jaunes » les empêchant de progresser vers la mairie.
Une situation nouvelle s’est développée lorsque les CRS ont lancé des grenades assourdissantes, puis des lacrymos vers les gilets jaunes, puis sur nous.
A ce moment, la quantité de manifestants pouvait atteindre les 8.000 personnes dans un espace relativement serré, verrouillé par les CRS. Cette situation n’a fait qu’exacerber les colères populaires.

 

2500 personnes à Grenoble samedi 1er

C’est donc plutôt une bonne mobilisation. Beaucoup de syndicalistes de la CGT et de Solidaires, mais aussi de la FSU.  Des militants politiques. Quelques chasubles jaunes, mais surtout beaucoup de rouge ! Une tonalité plutôt combative. Des revendications sur l’augmentation des salaires, des pensions, des allocations chômage… Dénonciation d’une politique au service exclusif des riches et les grands patrons. Enormément de discussions.  Pour certains le mouvement des « gilets jaunes » est ressenti comme une bouffée d’oxygène et impressionne par sa combativité. Mais ce que beaucoup disent c’est qu’il faut se battre dans les entreprises pour « construire un puissant mouvement de grève et de mobilisation »

Manifestation du 1er décembre à Grenoble