Les manifestations du 5/12, contre le chômage, la précarité et la loi « sécurité globale »

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La mobilisation continue, et les émissions de Macron sur des médias « jeunes » n’y changent rien, d’autant qu’il persiste à nier les violences policières, sauf à les attribuer à quelques individus. C’est de plus en plus l’ensemble de cette loi qui est ciblée et c’est son retrait qui est exigé.

Les autorités craignent une « ritualisation » des manifestations les samedis, qui devraient être consacrés uniquement aux « achats » de fin d’année. C’est du mépris pour ces dizaines de milliers de manifestants qui alertent et dénoncent l’Etat policier, les violences policières, la surveillance par drones… Samedi, des manifestations ont eu lieu dans des dizaines de villes: cela va continuer.

Pau

Une mobilisation d’un niveau toujours élevé

Ce samedi 5 décembre, de 800 à 1.000 manifestants ont battu le pavé malgré le mauvais temps. Les syndicats (CGT-FSU) avaient lancé un appel à la mobilisation. Ils ont été accompagnés par un appel commun des partis de gauche pour le retrait de la loi « sécurité globale ».

La manifestation a fait le lien entre les exigences sociales et démocratiques, l’importance de libertés politiques afin de lutter contre ce système et ses conséquences dans la santé, sur les travailleurs, les usines qui ferment, les patrons qui licencient, l’école qui est cassée.

Il est à noter dans le cortège la présence de nombreux jeunes, et aussi un cortège important de travailleurs de Toray, toujours en lutte contre le plan de la honte, qui ont animé la manifestation, mais aussi des ouvriers de Messier et d’autres.

Cette journée de mobilisation a été placée sous le signe de la solidarité. Libertat a organisé un café solidaire pour les grévistes de Toray qui a eu un énorme succès. Nous avons appelé à rejoindre leur table depuis notre stand et avons fait signer une centaine de personnes sur la pétition pour les 3 enseignants poursuivis du lycée Mauriac de Bordeaux.

Nos panneaux « sécurité globale = insécurité totale », Darmanin Lallement démission ! » ont eu un grand succès et ont été largement photographiés.

Strasbourg

Manif du 5 décembre contre la loi de sécurité globale

L’appel de la LDH à la manifestation du 5 décembre a été relayé d’organisations en organisations, syndicales, démocratiques, politiques et gilets jaunes. La manifestation était très bien fournie, une grande variété de panneaux et mots d’ordre. Une grande majorité de jeunes avec pancartes originales exprimant de différentes façons le danger d’un état policier, avec de la musique et une danse contre la répression. Une mobilisation importante qui n’a pas faibli depuis la semaine dernière, au contraire. La volonté de se battre ensemble contre cette loi liberticide mais aussi contre un système qui permet tous les abus, a été la tonalité générale de ce mouvement.

Notre parti était présent, autour de nos mots d’ordre, drapeaux et panneaux. Nos mots d’ordre condamnaient les violences policières et les responsables de la politique répressive. Ils faisaient aussi le lien entre les revendications fondamentales des travailleurs et l’importance de la liberté d’expression pour les défendre.
« Non aux licenciements !
Augmentation des salaires !
Liberté d’expression pour nos revendications !
Retrait de la loi ! »
A un moment donné un drone de surveillance a survolé les manifestants ; notre mot d’ordre a été adapté de suite en « Etat policier, drones policiers, de cette société-là, on n’en veut pas, on la combat » repris par les militants alentours.
Le journal La Forge a été vendu.

Paris

Ce que nous retiendrons de cette manifestation à Paris, c’est qu’il y avait encore beaucoup de monde qui a répondu à l’appel des organisateurs de la « marche des libertés et des justices », à 14h, à la porte des Lilas, pour rejoindre la place de la République. Cette date – le 5 décembre – est celle de la journée nationale contre le chômage et la précarité. CGT, FSU, Solidaires et les syndicats lycéens et étudiants ont mobilisé sur ce thème, en faisant le lien avec la mobilisation contre la loi liberticide, qui, de fait, a donné le ton général de la manifestation.

Nos camarades, présents avec drapeaux et pancartes, témoignent : « Il y avait encore beaucoup de monde mais la manif a très vite été arrêtée avant Gambetta avec des affrontements violents entre la police et de très nombreux jeunes, tout de noir vêtus. Des voitures ont été brûlées, des banques attaquées…

La première partie de la manifestation était passée avant ces affrontements, la manif s’est donc trouvée coupée en deux. Nous sommes restés bloqués à Télégraphe avant d’être obligés de faire demi-tour, sous les gaz lacrymogènes et devoir repasser entre une rangée de CRS. Ce qui était frappant, c’est que le dispositif policier était somme toute « léger », comparativement à ce qui s’est passé dans de nombreuses manifestations, où nous étions carrément « encadrés » par des policiers « robocops ». On peut se demander si les autorités policières n’ont pas voulu qu’il y ait des images de voitures brûlées, de vitrines brisées, pour justifier la nécessité de renforcer les moyens de répression. Beaucoup de personnes, avec lesquelles nous avons pu discuter se posaient cette question ».

Bourges

Ce sont 600 manifestants qui se sont rassemblés à Bourges à l’appel de la LDH. Dans la marche vers une préfecture barricadée sous haute protection policière avec une lance à incendie. Derrière la banderole de la LDH, les syndicalistes de la CGT, les enseignants de la FSU et nombre de jeunes étudiants suivis d’une partie importante et la plus animée du cortège où flottaient les drapeaux des JC, du NPA , de l’UCL  et celui du PCOF porté haut avec ses mots d’ordre. Dans ce pôle plus radical dans sa contestation de l’Etat policier, un collectif local dans la mouvance antinucléaire, contre les grands travaux et pour la désobéissance civile derrière une banderole « de ce monde là on n’en veut pas » animait le cortège en reprenant des chants du groupe des « berruyères vertes » sur l’air du chant des partisans. A l’arrivée, un groupe de femmes de Vierzon a repris des chants révolutionnaires et du Mouvement de Libération des  Femmes réclamant la démission de Darmanin.