Les mobilisations dans l’enseignement

Présentation vidéo de notre document : pour une rupture révolutionnaire
30 novembre 2020
Nouvelles affichettes, à télécharger
4 décembre 2020

photo Echo Républicain

Mouvement des assistants d’éducation : une grève particulièrement suivie, mardi 1er décembre

Mobilisés contre la précarité et le manque de moyens, les AED (assistants d’éducation) ont été fortement en grève, au plan national. Dans de nombreux bahuts, les vies scolaires ont été fermées. Des dizaines d’établissements de l’académie de Versailles ont connu des services d’AED avec 100 % grévistes. De nombreux rassemblements ont été organisés devant les rectorats, en région parisienne, à Lyon, Marseille, Rouen, Caen, Toulouse, Avignon… Des établissements ont même été totalement fermés dans le Morbihan ou dans le Tarn et Garonne.

Les assistants d’éducation voulaient pointer l’absence de moyens, la nécessité d’une revalorisation salariale, d’obtenir les primes lorsqu’ils exercent en éducation prioritaire (REP-REP+), comme les enseignants. Beaucoup mettent en avant l’absence de perspective. Etre AED, c’est avoir un contrat renouvelable 6 fois pour un CDD d’un an, et après… ? Dans le contexte de chômage, de manque de perspectives pour la jeunesse, beaucoup se posent la question de continuer dans ce métier. De plus, les AED sont bien loin d’être tous étudiants. Beaucoup de collèges ou lycées sont d’ailleurs éloignés des centres universitaires.

Enfin, les AED réclament une reconnaissance : « nous ne sommes pas des pions mais des éducateurs ». C’est une réalité, que la crise sanitaire a mis en lumière. Etre AED nécessite une véritable implication et une multiplicité de compétences : ce sont les salariés à tout faire des établissements scolaires. D’ailleurs sur ce point, aucune prime Covid ne leur a été versée alors qu’ils sont les premiers aux contacts des élèves et des familles.

Cette mobilisation massive a eu de l’écho dans la presse nationale et régionale. Déjà, quelques concessions ont été faites : dans l’académie de Toulouse, 245 postes d’AED ont été créés jusqu’au 21 février 2021. C’est ni suffisant, ni pérenne, mais c’est une incitation à poursuivre la lutte.

Les 4 de Melle : des condamnations qui font tâches d’huile

Les sanctions sont tombées ! Et elles sont lourdes. Les quatre enseignants de Melle qui étaient poursuivis par la rectrice pour des faits de grève contre les E3C ont été condamnés. Une mutation d’office, 15 jours sans salaire, une rétrogradation d’échelon, un blâme ; tout le panel des sanctions a été utilisé pour les mêmes faits reprochés.

Ces sanctions sont là pour faire peur, pour intimider les personnels d’éducation qui se mobilisent depuis des années contre des conditions de travail qui se dégradent, contre des réformes néolibérales qui cassent le service public d’éducation.

Ces condamnations servent d’exemple pour déclencher des poursuites contre d’autres collègues grévistes

A peine quelques jours après la condamnation des quatre de Melle, la rectrice de l’académie de Bordeaux s’en prend à son tour au droit de grève et aux libertés syndicales en lançant une procédure disciplinaire contre trois enseignants du lycée Mauriac de Bordeaux. Elle lance cette procédure 9 mois après les faits.

De nombreuses motions syndicales présentées en CA, soutenues par les enseignants, les parents d’élèves et les agents, sont votées, preuve du refus de laisser passer.

Comme l’affirme la motion votée au lycée Gaston-Fébus d’Orthez, « dans de nombreux lycées du pays, les professeurs s’efforcent de trouver les moyens adéquats leur permettant d’assurer une continuité pédagogique pour leurs élèves dans des conditions rendues difficiles par la pandémie, mais le ministre Jean-Michel Blanquer, empêtré dans une affaire liée à une organisation lycéenne dont la proximité avec le pouvoir ne fait plus aucun mystère, a d’autres obsessions: intimider, museler et réprimer toutes contestations dans un contexte global d’atteintes à la démocratie. »