Les manifestations exigent toujours le retrait de la loi travail

ATTAQUES CONTRE LES SYNDICATS, LE DROIT DE MANIFESTER ET LE DROIT DU TRAVAIL : UNI-ES POUR DIRE NON
20 mai 2016

Les manifestations du 17 mai ont encore une fois démontré la détermination de dizaines de milliers de travailleurs, syndicalistes, jeunes… descendus dans les rues pour exiger le retrait de la loi El Khomri. Le mot d’ordre de « retrait » a sans cesse été lancé et largement repris.
Les mouvements de grève ont commencé chez les chauffeurs routiers, qui risquent, avec cette loi, de perdre une grande partie des heures supplémentaires majorées. Or, ces heures supplémentaires majorées sont indispensables pour les chauffeurs routiers dont les salaires de base sont proches du smic.
Les travailleurs des raffineries ont également engagé la grève, bloquant les principales raffineries (Donge, Fos, Dunkerque…) et les dockers bloquent le port de Nantes-St Nazaire, du Havre.
Le 18 les cheminots ont engagé une grève qui sera reconduite la semaine prochaine.
Les manifestations seront mises sous la pression constante des forces de police qui imposeront leur rythme et interviendront violemment dans plusieurs villes.
Les tirs de grenades lacrymogènes et les grenades de désencerclement, deviennent systématiques, sur fond d’affrontements avec des groupes de manifestants.
Hollande a annoncé, la veille de la manifestation, qu’il ne retirerait pas la loi travail.
En même temps, la machine politico médiatique se met en marche pour focaliser l’attention sur les « violences » de certains manifestants.
Une nouvelle journée de manifestation a été appelée par les neuf organisations syndicales et les organisations de jeunes.

Strasbourg
La mobilisation continue pour le retrait de la loi El Khomri
« Nous aussi on passera en force !!! comme le gouvernement avec son 49,3 ! »
Ce nouveau slogan a été scandé et repris par plus de 200 manifestants dans le cadre d’une opération coup de poing. Rendez-vous était donné par CGT , FSU, FO, SOLIDAIRES, UNEF près de la bourse du travail le 17 mai.
Blocage d’un croisement sensible, sortie d’autoroute, Tram, RN4 et voies de circulation place de l’Etoile à Strasbourg. Puis les manifestants sont allés devant une entreprise de transport (HEPPNER), mais les patrons routiers du département avaient confiné leurs chauffeurs dans les entreprises.

Décision fut prise de bloquer la RN4, voie rapide juste à côté. Gros moment de panique des forces de l’ordre qui n’ont eu d’autres choix que de bloquer complètement la circulation. Sur la voie inverse, concert de klaxons en soutien à notre mobilisation contre la loi. Les jeunes étaient avec les syndicalistes avec la présence de retraités. Beaucoup de mots d’ordre des jeunes tel que P comme pourri et S comme salaud… les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, les femmes dans le précaire, de la loi Khomri, on en veut pas, on la combat, ni négociable, ni amendable, retrait de la loi travail, ah ha , Anti, anti-capitaliste… se sont succédé sur cette autoroute.
Bloquée un temps par la police sur un pont, exigeant de savoir où on allait, la manifestation s’est poursuivie jusqu’au centre-ville. Les policiers ont été obligés de laisser passer, avec beaucoup de slogans contre la police…. police nationale, police du capital …
Sur la place Kléber, après un appel à intensifier la mobilisation dans les entreprises, un nouveau rendez-vous a été fixé à jeudi 19 mai à 14 heures.

blocage de l’autoroute

En route pour bloquer l’entreprise de transport Heppner

BORDEAUX
C’est toujours NON  à la loi « travail »
Ce mardi de reprise, après un long week-end férié, a vu les cortèges syndicaux ouvriers, employés, étudiants et lycéens rassembler encore de nombreux manifestants : de 8 à 10.000.
Cette manifestation a montré la grande détermination contre le gouvernement social-démocrate au service du patronat, avec les mots d’ordre qui reviennent sana cesse : « ni négociable, ni amendable : retrait, retrait du projet de loi Travail ! », « De l’argent il y en a dans les caisses du patronat », « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société-là, on n’en veut pas : on la combat ! » La présence en force des dockers de Bordeaux est venue renforcer la détermination des manifestants.
La dénonciation de la répression policière est d’autant plus forte que la présence policière est omniprésente. Plusieurs parties du cortège ont repris le mot-d’ordre : « La police partout, la justice nulle part ! » chaque fois que les forces policières se montraient provoquantes notamment au début du circuit et dans le dernier quart du parcours.
Les ventes de La Forge ont été multipliées ! Et des syndicalistes CGT nous a fait don d’un mégaphone pour aider le Parti à s’exprimer car nous leur avions donné, aux précédentes manif’, la liste de nos mots-d’ordre.
Les discussions ont évolué par rapport à janvier-février. La question du pouvoir de classe, de la justice et de la police de classe est posée par de très nombreux manifestants. Le souvenir et l’idée de Mai 68 sont plus présents. Des initiatives ont été prises pour bloquer tel ou tel dépôt de marchandises quelques heures.
Les actions se sont développées dans 2 points névralgiques de la métropole bordelaise : depuis 04h30 ce matin, une cinquantaine de routiers ont bloqué une société de transport de carburant et matières dangereuses à Ambés, en Gironde. Quelques heures plus tôt, ils bloquaient la plateforme de centrale d’achat de Leclerc, à Cestas, et le 28 avril c’était le dépôt d’Auchan, route de Libourne.
Rendez-vous est pris pour jeudi prochain
On ne lâche rien !
Jeudi 19 mai 2016
11H00 Départ Place de la République

Les dockers de Bordeaux

Avignon

Manifestations et répression

Ce 12 mai nous étions un bon millier à nous rassembler devant la permanence de la députée PS du Vaucluse, Mme Fournier-Armand. Ce n’est pas, loin s’en faut, une « frondeuse ». Elle vote les yeux fermés tout ce que propose ce gouvernement. Après avoir fait croire qu’elle n’était pas présente, elle a fini par accepter de recevoir une délégation syndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU). Des membres de la Nuit debout vauclusienne n’ont pas été admis.
Les délégués lui ont dit tout le mal qu’ils pensaient de la loi El Khomri sur un ton ferme mais poli et n’ont eu aucune peine à démonter les pauvres arguments de la députée cherchant à justifier l’injustifiable.
Il se trouve que Mme Fournier-Armand s’est dite incommodée par la présence, dans et devant sa permanence, de centaines de syndicalistes très en colère exigeant le retrait de la loi travail et scandant des mots d’ordre du genre : « la loi El-Khomri c’est la loi du patronat ». Elle n’a pas apprécié que des badges soient collés à l’entrée de son local et qu’une coupure d’électricité survienne pendant l’exposé des syndicalistes. Rien de bien méchant à côté de ce que vont subir les ouvriers et les jeunes si la loi passe.
Ce n’est pas l’avis du PS vauclusien. Son premier secrétaire a monté ces petits incidents en épingle et conformément à la politique répressive menée par les autorités nationales, il a promis qu’il allait porter plainte. Dans ce cas-là le PS tient parole : le secrétaire du syndicat CGT mines- énergie est convoqué le 19 mai au commissariat de police d’Avignon.
La solidarité avec ce syndicaliste a été un des temps forts de la manifestation du 17 mai qui n’a pas eu lieu sur le parcours habituel,(centre ville) mais dans une zone industrielle de Sorgues, une ville du Grand Avignon. La manifestation a fait halte devant l’usine de la Société européenne de produits réfractaires (SEPR), une filiale de Saint-Gobain, puis devant la papeterie Alpha du groupe irlandais Smurfit Kappa, enfin devant l’usine Eurenco premier producteur européen d’explosifs pour l’armée. Toutes ces usines ont connu et connaissent encore de nombreux licenciements économiques suite à des restructurations.
Le lieu de  la manifestation  lui a donné un caractère ouvrier, un caractère de classe. Les délégués syndicaux CGT et Solidaires ont taclé le PS qui n’a plus rien d’un parti de gauche et appelé à poursuivre le combat en l’élargissant toujours plus. Ils ont dénoncé la politique de criminalisation des syndicalistes combatifs et rappelé les luttes et la répression des Conti, d’Air France, de Goodyear et tant d’autres. Ils ont appelé concrètement à accompagner le délégué syndical convoqué au commissariat le 19 mai pour dénoncer cette nouvelle provocation des complices vauclusiens de la collaboration avec le Medef et pour montrer la solidarité de classe ?


Paris

Les « ballons » se mettent en place, près de l’école militaire.

Le cortège juste derrière la tête de la manifestation
Des centaines de manifestants, dont une majorité de jeunes.
C’est ce cortège qui sera particulièrement ciblé par la police.

C’est FO qui ouvrait le cortège.
A quelques centaines de mètres de la place Denfert Rochereau, la
manifestation a été arrêtée à plusieurs reprises. Les tirs de grenades
se succèdent : les nuages de gaz vont se répandre à plusieurs reprises
sur le cortège. Mais les manifestants ne bougent pas.

Des syndicats, les UD et des fédérations ont manifesté derrière leurs
banderoles. Les salarié(e)s du commerce se sont retrouvés à quelque
300, le matin, place de la Nation. Ils ont fait le tour des magasins installés
tout autour de la place, lançant des mots d’ordre, distribuant des tracts.
L’acceuil a été positif, de la part des salariés des magasins.
Les syndicalistes ont rejoint en début d’après midi la manifestation qui est
partie de l’école militaire (dont la station était fermée) et qui a pris la direction
de Denfert Rochereau. Le dispositif policier était très important, tout au long du parcours.

Trois banderoles du bloc du commerce, côte à côte

Les salariés de la CGT Carrefour Market, avec leur banderole qui aura fait
toutes les manifestations contre la loi El Khomri.

Les militantes de « femmes égalité »

Cortège du 94

L’UL CGT de Massy, avec sa grande banderole « retrait »

Le long du cortège, des travailleurs en grève, comme ici, les postiers
du 92, qui appelent à la solidarité.

Solidaires santé

Toutes les rues débouchant sur l’avenue où avançaient les manifestants
étaient bouchées par des « murs » de ce type, abritant des policiers en tenue
équipés de masques à gaz.

La fin de la manifestation se déroulera dans les nuages de gaz lacrymogènes
et au milieu d’affrontements. L’évacuation de la place, totalement cernée par la
police, se fera entre les rangées de CRS et de gendarmes.