Meeting en plein air, rassemblements pour dénoncer la loi « sécurité globale ». Paris, Pau, Blois, Bordeaux…

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Paris, place du Trocadéro : meeting en plein air pour dénoncer la loi « sécurité globale »

La place du Trocadéro était noire de monde, ce samedi 21 novembre, pour le rassemblement contre la « loi de sécurité globale ». Ce rassemblement a été appelé par la LDH, les syndicats de journalistes, Amnisty International, Attac, et par plus de 70 organisations. Le parvis des « droits de l’homme » avait été verrouillé par les grilles de la police et toutes les rues débouchant sur la place, à l’exception de deux, étaient fermées par des barrages policiers, formant une immense nasse. Mais ce dispositif n’a aucunement dissuadé les manifestants à venir pour faire masse – il devait y avoir plus de 10000 personnes – et pour écouter les intervenants qui se sont succédé au micro du camion sono de l’Union régionale CGT de l’Ile de France. Ce meeting en plein air s’est tenu au lendemain de l’adoption par les députés de l’amendement 24 qui interdit la diffusion d’images de policiers, au cas où ces images porteraient atteinte à leur intégrité « physique et psychologique ». Seuls 24 députés (sur les 182 présents), ont voté « contre ».

Cette disposition est très largement rejetée par les journalistes, sans parler de toutes celles et ceux qui filment avec leur téléphone portable et qui mettent leurs vidéos sur les réseaux sociaux. Ce sont ces vidéos, prises sur le vif, qui ont permis de donner à voir les violences policières et qui servent de « matière première » à de nombreux journalistes, à des vidéastes sans carte de presse, pour documenter leur travail d’information sur ces questions que les autorités policières et politiques n’ont cessé de vouloir cacher et plus encore interdire de diffusion. Sans ces vidéos « d’amateurs », pas d’affaire Benalla, par exemple. Les différents représentants de syndicats de journalistes, unis dans cette mobilisation, ceux des sociétés de réalisateurs, ont insisté sur le recul des libertés démocratiques que cette loi entraînait, avec les menaces de poursuites judiciaires, assorties d’amendes, qui pourraient entraîner une forme d’autocensure de la presse.

Plusieurs orateurs sont intervenus sur les autres aspects liberticides de cette loi, notamment l’usage des drones, de la reconnaissance faciale, insistant sur la nécessité de poursuivre la mobilisation.

La liste des intervenants est longue et toutes les organisations n’ont pas pu s’exprimer, avant 17h, heure de fin du rassemblement.

Le tract du parti, diffusé par les camarades, est « parti » très vite, notamment auprès des jeunes, très nombreux à ce rassemblement.

La police est intervenue brutalement pour disperser les manifestants qui se trouvaient encore sur la place : comme mardi 17, les canons à eau ont été largement mis en action.

Des rassemblements ont eu lieu dans d’autres villes ce même jour, certains sur le même thème, d’autres sur les questions sociales, dans la santé, l’école, dans les entreprises où les patrons veulent supprimer des emplois… ou sur les violences faites aux femmes, mais partout, dans les tracts ou dans les interventions, était présente la dénonciation de la loi liberticide sur la « sécurité globale ».


Pau : un millier de manifestants

A Pau, ce samedi 21 novembre, un millier de personnes ont manifesté pour exiger davantage de moyens pour la santé, l’éducation, pour dire non aux licenciements, pour dénoncer la loi de « sécurité globale » et pour dire non aux violences sexistes et sexuelles.

Une grande détermination s’est fait sentir dans les différentes interventions. Les enseignants ont dénoncé le manque de moyens et de protection sanitaire et la répression inacceptable des lycéens. Des délégués syndicaux de la santé ont mis en avant le manque de moyens chroniques dans la santé, les conditions de travail inacceptables dans ce secteur. La CGT Toray a dénoncé les suppressions d’emplois dans l’entreprise et défendu la revendication de zéro licenciement et l’arrêt de la répression antisyndicale contre les trois syndicalistes poursuivis par la direction. A la préfecture, le syndicat des avocats de France a dénoncé la loi de « sécurité globale ».

Malgré les mesures de restrictions des libertés, de nombreux manifestants étaient présents, la colère est forte pour contester les conséquences sanitaires et économiques dont le capitalisme a la responsabilité.

C’est toutes ces injustices de plus en plus visibles que sont venues dénoncer les manifestations. Plus que jamais le mot d’ordre de rupture révolutionnaire doit être au cœur du débat.

Notre parti est intervenu dans la manif en diffusant ses journaux, ses tracts, en intervenant publiquement au mégaphone. Il a tenu une caisse de grève pour les ouvriers de Toray qui a récolté 250 euros.

Blois: 300 manifestants devant la préfecture

Samedi 21 Novembre, 300 personnes se sont rassemblées devant la préfecture du Loir et Cher (41) à l’appel de plusieurs organisations syndicales, associations et de partis politiques, dont notre parti, pour dénoncer la loi dite «sécurité globale», votée en première lecture le vendredi 20 novembre

Les organisations syndicales ont pris la parole et ont fait le lien entre les violences policières, l’impunité conférée aux forces de l’ordre et la volonté de museler la contestation sociale. Tous les intervenants ont dénoncé l’atteinte à la liberté d’expression que peut représenter cette loi en pénalisant la diffusion d’images des forces de l’ordre, comme l’encadrement du travail des journalistes lors des manifestations. C’est ce que dénoncera aussi le journal La Nouvelle République dans son édition de dimanche 22 Novembre.

Lors des prises de parole, il a aussi été souligné la nécessité de ce contre-pouvoir face à cet Etat policier. Prendre des photos ou filmer c’est aussi le moyen de faire la vérité sur les violences policières.

Lors de la diffusion du tract national, nous avons pu discuter avec de jeunes skateurs qui nous ont raconté que les forces de l’ordre aiment bien venir faire un tour au Skate-parc pour les contrôler, les fouiller et les provoquer. Mais leur équipement en caméra Go-Pro pour filmer leurs « exploits », leur servait de bouclier contre d’éventuels dérapages. Avec cette loi, ils ne pourront plus filmer les policiers lorsqu’ils interviendront au Skate-parc, l’inquiétude de ces jeunes était palpable, ce samedi.

Parmi les manifestants était présente la sœur d’Angelo Garand abattu par le GIPN à Seur (41) en 2017. Aujourd’hui, les recours contre l’arbitraire policier sont épuisés, mais la famille continue de lutter pour faire éclater la vérité et compte porter l’affaire devant la Cour européenne de justice.

Sur les pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire, entre autres, « police partout, images nulle part », « le grand floutage de gueule ». Le premier des droits fondamentaux est bien celui de pouvoir manifester librement.

Il faut faire grandir la nécessité de mettre en échec cette loi «sécurité globale» avec tout son arsenal réactionnaire dans le prolongement de la loi «anti-casseur» du 10 avril 2019 qui punit le fait de se dissimuler totalement ou partiellement le visage!

Correspondance

Bordeaux

Entre 1.500 et 2.000 personnes, dont beaucoup de jeunes, à Bordeaux, ce 24 novembre 2020, au rassemblement contre la loi « sécurité globale »!

Le parti est apparu avec son drapeau et son tract. Nombreux furent les jeunes entre 20 et 35 ans à prendre notre tract, que nous avions accompagné d’une affichette A4 plastifiée recto-verso avec nos mots d’ordre. Une trentaine est partie en moins d’un quart d’heure!