Rassemblements contre les violences policières et en hommage à G Flyod

Le mardi 8 juin, en soutien aux hospitaliers, à Pau
10 juin 2020
Halte à la répression anti-syndicale à la RATP
11 juin 2020

Les rassemblements se multiplient dans les différentes villes.

A Paris, 6 juin

Plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes, ont manifesté notamment au Trocadéro et au Champ de Mars. Témoignage de nos camarades : « Les deux manifs étaient « interdites » ou « prohibées » selon le moment où passait l’info. Le rassemblement de la Concorde a fait le plein et la déambulation dans le Champ de Mars a également réuni quelque 5000 personnes. Beaucoup de jeunes notamment lycéens et étudiants et des jeunes travailleurs, de toutes origines, venus par petits groupes d’amis. Beaucoup de pancartes sur le thème de « justice pour Adama ».

Nous avons diffusé le communiqué sur les violences policières et l’accueil a été très bon notamment parmi les jeunes. Au niveau des militants politiques, des militants du Npa, de Lo, d’Ensemble, des libertaires, mais il y avait surtout les associations des parents de victimes policières, comme le comité « Lumières pour Sabri ». Les jeunes de l’UJR avaient un panneau, leur journal, le Fil rouge, le flyer pour le prochain camp, et des badges. »

Bourges, le 9 juin, devant le monument, à 18h devant le monument de la résistance

Quelques 200 personnes au rassemblement contre les crimes racistes de la police et en hommage à George Floyd.

Le rassemblement, organisé notamment par l’UD CGT, était interdit mais il s’est tenu quand même, sans présence policière sur place. Un commando de jeunes d’extrême droite a essayé d’attaquer le rassemblement. La police n’est « intervenue » qu’après ce coup de force. Le Parti, qui avait a appelé à ce rassemblement était présent, avec son drapeau et a mobilisé des amis.

A Grenoble, le 9 juin, quelque 800 personnes : un rassemblement dynamique.

Malgré une pluie battante, beaucoup de jeunes et de militants, à Grenoble, le 9 juin

600 personnes à Pau : « Pas de justice, pas de paix »

A l’initiative de Libertat, soutenu par des partis et organisations politiques de gauche (PCOF-Ensemble-PCF-NPA), des gilets jaunes, un rassemblement a eu lieu à partir de la place Peyrolet, à proximité du quartier Saragosse. Cette manifestation, qui réclame justice pour la mort de George Floyd et d’Adama Traoré, a rencontré un succès certain.

Des centaines de jeunes du quartier, de lycéens, d’étudiants sont venus avec leurs propres panneaux et mots d’ordres.

Après les discours prononcés par Libertat, Ensemble, le PCOF, et le PCF, le cortège s’est élancé en centre-ville de Pau au cri de « pas de justice, pas de paix ». Les jeunes ont pris en main la manifestation lançant les slogans, rythmant la manif, avançant à marche forcée vers le tribunal sous les applaudissements des habitants du quartier Saragosse et du centre-ville de Pau. Nous avons pu mesurer la popularité de ce mouvement contre le racisme et les violences policières.

Arrivée au tribunal, des jeunes ont pris la parole pour rappeler que nous serons-là tant qu’Adama Traoré et George Floyd n’auront pas obtenu justice, tant que des Noirs continueront à tomber sous les coups de la police. Puis la manifestation s’est poursuivie dans le centre de Pau.

Alors que depuis le départ, la manifestation se déroule sans aucune présence policière, dans le calme et dans une ambiance chaleureuse, la police fait son apparition avec une dizaine de policiers, boucliers, matraque, mortier au poing. Une véritable provocation. Les manifestants ne s’en laissent pas compter et avancent calmement devant la police qui est contrainte de reculer et de partir. La manifestation continue sa déambulation pour revenir à son point de départ où les organisateurs et les jeunes remercient tout le monde. De l’aveu de tous, cette manifestation est un véritable succès et donne de l’espoir pour la suite de la mobilisation.

Une date est lancée : samedi 13 juin à 14 heures, place Verdun. A nous de mobiliser encore plus autour de nous pour en faire une grande marche populaire contre les violences policières et le racisme.


Intervention de notre camarade, porte-parole du Parti à Pau

Bonjour à tous,

Si on est tous réunis aujourd’hui, c’est pour dénoncer les violences policières.

Si nous sommes aussi nombreux partout en France, aux Etats-Unis et dans le Monde, c’est parce que peuples se reconnaissent dans les violences qu’ont subi Georges Floyd, Adama Traoré. C’est parce qu’au plus profond de nous, nous sommes en colère parce qu’il n’y a jamais de justice pour les victimes des violences policières. C’est parce que c’est toujours nous qui subissons les injustices de ce système : le chômage, les salaires de misère, les licenciements, les discriminations, et puis bien entendu les violences policières.

Jeunes des quartiers populaires discriminés, subissant le harcèlement policier, le racisme ordinaire, les préjugés et discriminations.

Jeune lycéen de Mantes-La-Jolie parqués à genoux pendant des heures en décembre 2019. Syndicalistes, travailleurs grévistes, gazés et nassés durant la lutte de 2016 contre la loi travail, travailleurs d’Air France, de Goodyear condamnés à de la prison ferme ou avec sursis pour s’être simplement battus pour garder leur travail leur permettant de faire vivre leur famille. Gilets jaunes, gazés, éborgnés, matraqués, condamnés à de la prison, simplement pour réclamer leur dû, une vie digne et décente

Nous nous retrouvons tous ici dans le rejet de ces violences parce qu’elles étouffent nos vies et nos exigences de justice sociale.

Nous nous retrouvons tous ici parce que nous ne supportons pas le racisme et la xénophobie, que ce système entretient pour nous diviser.

Parce qu’en réalité ces violences policières font système. Mises ensemble, elles ne sont pas un accident, une bavure, une erreur ; elles sont approuvés par les dirigeants de ce pays qui nient ces violences. « Il n’y a pas de violences policières » disent Macron la droite ou l’extrême droite.

Le système capitaliste est donc clairement relié aux violences policières, aux violences raciales et aux violences contre les mouvements sociaux. Ce sont en fait des violences d’Etat. Elles sont dans l’ADN même du capitalisme qui est impérialiste envers les peuples, agressif envers les jeunes, les travailleurs qui se révoltent  pour changer de monde car son seul objectif est de fabriquer du profit pour une poignée de riches. C’est ce système qui laisse prospérer les idées réactionnaires et le poison raciste afin de diviser le peuple.

Mais cela ne marche plus, qu’importe notre couleur de peau nous sommes tous unis pour STOP AUX VIOLENCES POLICIERE ET AUX VIOLENCES D’ETAT.

Ce n’est donc que par notre seule mobilisation que nous obtiendrons JUSTICE pour les ADAMA TRAORE, les GEORGE FLOYD, mais aussi les REMI FRAYSSE, les CEDRIC CHOUVIAT et bien d’autres qui sont morts sous les coups des matraques, des flashballs, des balles perdues. C’est pour cela que nous encourageons les mobilisations à s’amplifier.

C’est aussi pour cela que nous réclamons la levée de « l’état d’urgence sanitaire » qui permet le recours systématique à la répression policière contre toutes les formes de contestation; la levée de l’interdiction de manifester et l’annulation de toutes les amendes dressées à ce sujet.

Je voudrais terminer par un court texte de Mumia Abou Jamal, ce journaliste US noir qui croupit dans les prisons US pour un meurtre qu’il n’a pas commis : « Eric Garner a été tué par une escouade de police après qu’un commerçant s’est plaint qu’il vendait des cigarettes à l’unité. Floyd a été tué par plusieurs flics après qu’un commerçant a affirmé qu’il avait refilé un faux billet de 20 dollars. Réfléchissez-y. Deux hommes, deux pères, étouffés à mort parce que des commerçants se plaignent à propos de cigarettes à l’unité et d’un faux billet de 20 dollars. Prétendument. C’est la démonstration que, dans une société capitaliste, la marchandise est plus importante que la vie noire. »

Cela doit changer.