République Dominicaine : déclaration d’organisations politiques et sociales contre la campagne haineuse vis à vis des Haïtiens

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Déclaration Publique

 

Nous condamnons les attaques haineuses contre les Haïtiens.

 

Des organisations sociales et politiques dominicaines ont condamné les actions et les politiques de haine contre les migrants haïtiens en République dominicaine, comme c’est le cas aujourd’hui à Pedernales, après qu’un couple de dominicains ait prétendument été assassiné par des haïtiens. Elles appellent à ce que cesse ce genre d’actes punissables, qui donnent une très mauvaise image de la République Dominicaine sur le plan international.

 

Elles dénoncent le fait que les migrants n’arrivent pas seuls en République Dominicaine et elles identifient l’existence de réseaux de trafic de personnes “sans-papiers” (des haïtiens et des asiatiques) à travers la frontière avec Haïti, Ceci est impulsé par des directions patronales pour profiter de la main-d’œuvre bon marché et dépourvue de sécurité sociale, tout cela étant permis  parce que le gouvernement dominicain le permet.

 

Le fait qu’un haïtien, ou quelqu’un de n’importe quelle autre nationalité, commette des actes criminels de violation des lois ne doit pas être généralisé contre tous les migrants, comme dans le cas que nous traitons. Ce qu’il faut faire c’est déférer les violeurs devant les instances de justice, car on ne peut jamais justifier la violence ou mettre en danger les vies et la tranquillité d’hommes, de femmes et d’enfants migrants qui s’adonnent à leurs activités pacifiquement et dans le cadre de la loi”, ont elles déclaré.

 

Les organisations sociales et politiques dominicaines font remarquer que ça n’est pas seulement une bonne partie du peuple haïtien qui est migrante, mais aussi que près de 20% de la population dominicaine réside dans d’autres pays, où elle célèbre ses fêtes nationales, carnaval et autres défilés. Là-bas elle y développe ses activités et contribue, par ses devises, au soutien économique de leur pays et de leurs familles. Pourquoi la confrontation et la discrimination de pauvres contre des pauvres et à la fois de peuples migrants ? Quels objectifs sont poursuivis derrière cette promotion ? Ce sont les questions que se posent ces organisations.

 

Actuellement l’Espagne s’est émue de l’implication d’une dominicaine dans le présumé assassinat du fils de son compagnon. Que dirait-on s’il se développait maintenant dans ce pays, et dans d’autres pays d’Europe, une campagne de haine contre toute la communauté dominicaine, qui n’a rien à voir avec ces faits ? Nous refuserions et dénoncerions de tels faits hypothétiques. De la même façon, nous refusons la pression à laquelle est soumise la population haïtienne à Pedernales”.

 

Les organisations politiques et sociales déclarent que le patriotisme dominicain ne pourra jamais être mesuré à l’aune de la haine pour les haïtiens, mais par les actions perverses développées par des hommes politiques et de mauvais dominicains qui, tout au long de l’histoire, ont empêché d’avoir un pays vraiment heureux, indépendant, prospère, et en cela Haïti et les haïtiens n’ont rien à voir.

 

Les organisations appellent à ce que la question de la migration haïtienne et de ses descendants dans le pays ne continue pas d’être considérée comme du matériel de campagne et de disputes politiques. En effet, ce qui doit s’imposer c’est un respect absolu des Droits de l’Homme consignés dans la Déclaration Universelle, dans les Conventions et Pactes ratifiés par le pays. Il faut également que l’État Dominicain reconnaisse l’épouvantail que constitue le jugement 168-13[1] ainsi que le génocide juridique qu’il a constitué pour des centaines de milliers de dominicains d’ascendance haïtienne qui, sans aucune justification, ont été dépouillés de leur nationalité.

 

Pour finir, les organisations appellent le gouvernement dominicain et les forces d’opposition à adopter des discours et des actions cohérents qui ferment le passage à des actions de terreur contre les migrants, en insistant pour que la justice agisse pour garantir la convivialité, la sécurité et les droits des personnes, pour que ne se reproduisent pas des évènements honteux et punissables comme ceux de Pedernales.

 

PARTIDO COMUNISTA DEL TRABAJO (PCT)

FEDERACION DE TRANSPORTE LA NUEVA OPCION, FENATRANO

BLOQUE POPULAR

MOVIMIENTO DE TRABAJADORES INDEPENDIENTES, MTI

CORRIENTE MAGISTERIAL JUAN PABLO DUARTE

FRENTE ESTUDIANTIL FLAVIO SUERO, FEFLAS

JUVENTUD CARIBE

RED URBANO POPULAR

CORRIENTE SINDICAL JUAN PABLO DUARTE

MOVIMIENTO DE MUJERES TRABAJADORES TRABAJADORAS, MMT

MOVIMIENTO REBELDE, MR

BRIGADA DE JÒVENES DEL PCT AMIN ABEL HASBÙN.

 

Saint-Domingue, République Dominicaine

12 mars 2018

[1] En 1929 des centaines de milliers de dominicains d’origine haïtienne sont déchus de leur nationalité dominicaine de façon arbitraire, sous de faux prétextes juridique. La sentence (jugement) 168-13 du Tribunal Constitutionnel en 2013 confirmera cette décision.