Sommet France-Afrique de Bamako Hollande revendique sa politique d’interventions et de guerre

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Pendant qu’Obama faisait sa « tournée d’adieu », avant de laisser la place à Trump, Hollande se rendait à Bamako, du 13 au 14 janvier, pour le 27ème sommet France-Afrique.

Comme toujours, une forte délégation de patrons faisait partie du voyage, sans parler des responsables militaires, et des journalistes… le tout venant s’ajouter aux 35 délégations africaines qui ont tenu à saluer Hollande. Bamako a été quadrillé par des milliers de policiers, soldats maliens et français, pour assurer la « sécurité » de ce sommet.

Le Mali ne connaît ni paix, ni sécurité. Le Nord est toujours le théâtre d’affrontements entre les troupes françaises et des groupes touaregs et/ou djihadistes. Juste avant le début du sommet, un enfant de 10 ans y a été tué par des soldats français qui l’ont pris pour un « guetteur » !

Il y a quatre ans, Hollande lançait l’opération Serval au Mali, pour contrer des groupes djihadistes armés et surtout, pour prendre pied militairement dans la vaste zone sahélienne, avec quelque 4000 hommes, des avions, des hélicoptères, des drones, des blindés… L’opération Barkhane qui a prolongé Serval, devenait la plus importante opération militaire française (hors participation à la guerre d’Irak, d’Afghanistan, de Syrie) depuis la guerre d’Algérie !

Puis, ce fut l’opération Sangaris, en Centrafrique, où la justice écarte des accusations contre des soldats français, alors que de nouvelles accusations de viols se font jour !

A côté des guerres, il y a les opérations plus « ponctuelles », comme celle de l’exfiltration de Compaoré, chassé par le peuple burkinabè fin octobre 2014.

Le quinquennat de Hollande est marqué par sa politique de guerre, qu’il a notamment développée en Afrique. Ces guerres et ces interventions militaires ont remis en selle tous les dictateurs africains, recyclés en meilleurs soutiens militaires contre le « terrorisme islamiste ». Que ce soit Deby (Tchad), Nguesso (Congo), le clan Bongo (Gabon)… ils se sont fait frauduleusement réélire en 2016, avec le soutien de Paris, malgré les tueries d’opposants, les fraudes et les arrestations massives. La Françafrique n’est pas morte, contrairement aux affirmations de Hollande et de ceux qui essaient de travestir la réalité : elle s’est adaptée en enfilant l’habit de la guerre contre le terrorisme.

Les monopoles veulent développer les affaires

La présence patronale, notamment celle de Gattaz, marque l’intérêt des monopoles français pour « le continent africain ». La « chasse gardée » de l’impérialisme français, les pays de l’Afrique subsaharienne, de la zone Franc CFA, de la francophonie… est de plus en plus contestée par les concurrents chinois, étasuniens, brésiliens, turcs, coréens… attirés par les richesses du continent et par les marchés. Les Bolloré, Orange, Veolia, Axa, Carrefour… sont toujours très présents, faisant de ce « formidable continent » leur priorité de développement international.

D’autres veulent y faire des affaires, attirés par les taux de croissance de plus de 6%, comme au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Rwanda, en Ethiopie… Des pays davantage connus comme étant des pays de départ de migrants, femmes et hommes, qui fuient les guerres, la misère…

Comme le disait un spécialiste des investissements, l’Afrique est un « nœud d’intérêts commerciaux, sécuritaires, politiques et migratoires ». Hollande, à la suite de ses prédécesseurs à l’Elysée, a veillé à défendre, par les armes, ce nœud d’intérêts, celui des monopoles français.

La françafrique a trop duré, avec les peuples d’Afrique, solidarité !

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