Toulouse ; contre la fusion des universités

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Personnels et étudiants se sont fortement mobilisés en cette fin d’année 2017 contre le projet de fusion-intégration des universités toulousaines. Ce projet visait à fusionner l’Université Jean Jaurès (Mirail) de sciences humaines, l’Université Paul Sabatier  (sciences), l’INP et l’INSA.

La fusion des universités est l’aboutissement de l’application de la LRU-Pécresse (2007) et de la loi LRU-Fioraso (2013) qui ont pour but de faire des universités des entités concurrentielles sur le marché de l’éducation, en d’autres termes, d’avancer dans la logique de marchandisation et de démantèlement du service public national d’enseignement supérieur et de recherche. L’objectif est de créer une grande université qui soit bien placée dans les classements internationaux tels celui de Shangaï ; concrètement, récupérer le label IDEX (indice d’excellence) perdu en 2016 et la subvention qui va avec !

Pendant plusieurs mois, organisations syndicales des personnels et étudiants ont alerté sur les dangers de cette fusion ; mutualisations, suppressions de postes, aggravation des conditions de travail, dangers sur les filières et les options considérées comme non utiles ou trop marginales. Quant au CA, il n’y aurait que 16 élus, quatre par université, parmi les 30 membres du Conseil d’administration stratégique ! Et on y trouverait 13 personnalités extérieures !

Le projet a été rejeté par les étudiants et personnels de l’université Jean Jaurès, lors d’une consultation organisée les 6 et 7 décembre. Les 15 % d’étudiants participants – soit un taux de participation certes modeste mais deux fois supérieur à celui des consultations étudiantes habituelles – se sont prononcés à 94 % contre ce projet. Il en est de même pour les personnels de l’université, dont 53 % ont voté, et qui se sont prononcés contre à 62 %.

Lors du CA  organisé le 12 décembre le résultat du vote sur le projet était : 17 voix pour et 17 voix contre. Malgré ce vote et la consultation précédente, le président de l’Université décidait de passer outre !

Le 14 décembre, une AG de personnels  décidait la grève, AG rejointe par les étudiants. Une motion de défiance était aussi adoptée, demandant la démission du président de l’Université.

Les actions organisées par une intersyndicale très large se sont ensuite multipliées pendant une semaine : grève reconductible, manifestations, conseils empêchés, AG, actions solidaires avec les hospitaliers en grève…

Après les vacances, c’est  l’incertitude sur la reprise de la mobilisation. Mais les motifs de colère sont bien là et la conscience doit grandir que cette privatisation de l’université est à mettre en lien avec l’instauration de la sélection et l’exclusion de l’enseignement supérieur d’une partie de la jeunesse.

Correspondance