Un Premier Mai empreint de gravité et de détermination

Interview des deux animateurs de la grève des travailleurs sans-papiers du Min de Rungis
16 avril 2017
Avignon : pour la défense du service public de la poste, on continue !
12 mai 2017

(En bas de page : photos et commentaires de nos correspondants à Paris, Toulouse, Strasbourg, St Dié, Tours, Bordeaux, Bourges, Avignon, Grenoble )

 

La journée internationale de lutte des travailleurs, pour leurs droits et leur émancipation, a été fortement impactée cette année par l’échéance du deuxième tour des présidentielles. Les têtes étaient visiblement prises par cette question. D’où l’ambiance d’une certaine gravité qu’ont soulignée tous nos camarades dans les différentes villes. Mais une gravité associée à une volonté de lutter.

Les cortèges syndicaux, notamment ceux de la CGT, étaient fournis et combatifs, pour signifier que les revendications et les exigences étaient toujours là, et qu’il y a nécessité de poursuivre le combat pour les imposer, quelle que soit l’issue du scrutin. Les cortèges dans lesquels se trouvaient des travailleurs qui ont lutté et qui luttent, étaient particulièrement combatifs, comme celui à Paris, de l’UD 94 qui avait dans ses rangs les travailleurs du MIM de Rungis, qui viennent de gagner leur régularisation.

Une autre caractéristique qui s’est retrouvée dans plusieurs villes, c’est l’accueil très positif des manifestants aux appels à la solidarité internationale.

C’est ce que nous avons exprimé à travers les mots d’ordre :

Pa-les-tine, Solidarité !

Peuples de Turquie Solidarité !

Peuple Saharoui, Solidarité,

Peuples d’Afrique et des colonies, Solidarité

So-So-So-li-da-ri-té internationale des peuples

 

Il en est de même sur la dénonciation des guerres et des politiques de guerre, qui, traduites en mots d’ordre, sont écoutés avec attention et adhésion.

De l’argent pour les salaires,

les chômeurs et les retraites… 

Pas pour les actionnaires

Pas pour faire-la-guerre

 

De l’argent pour se loger,

pour se soigner, pour étudier…

Pas pour les actionnaires, pas pour faire-la-guerre

 

Le mot d’ordre qui fait désormais partie des mots d’ordre largement repris, notamment depuis les mobilisations contre la loi El Khomri :

« Les jeunes dans la galère, les femmes dans le précaire, les vieux dans la misère 

De cette société-là, on n’en veut pas : on la combat ! »

introduisait, en quelque sorte, les mots d’ordre qui ont suscité le plus d’intérêt et de réactions :

Ni Le Pen – Ni Macron

Non à l’Etat des patrons, à l’Etat policier

C’est tous ensemble qu’il faut lutter !

 

Ni Le Pen – Ni Macron

Dans les usines et les quartiers,

dans les facs et les cités 

C’est tous ensemble qu’il faut lutter!

Des réactions qui ont été également nombreuses à la diffusion de notre position pour le deuxième tour, l’appel à l’abstention, avec de nombreuses marques d’accord. Et beaucoup de ceux et celles qui veulent voter Macron, se sont arrêtés, ont discuté et, en général, l’accord se faisait sur la nécessité de se préparer à se battre ensemble et certains d’ajouter « Il est temps que cela finisse », parlant de cette longue séquence électorale.

 

A Paris, à Strasbourg, le parti a défilé derrière une nouvelle banderole :

« Contre la réaction et la guerre, pour une rupture révolutionnaire ».

Elle a été beaucoup photographiée et des manifestants ont tenu à faire un bout de manif derrière cette banderole.

A Paris, notre tract avait, au recto, la position pour le premier tour et au verso, l’Appel pour le 1er Mai de la Conférence Internationale de Partis et Organisations Marxistes Léninistes. Ce texte, diffusé par nos camarades dans plusieurs villes a été bien accueilli, signe de l’intérêt pour des prises de positions ayant un caractère clairement internationaliste.

 

Strasbourg

 

Le 1er mai a réuni plus de 2000 personnes dans deux cortèges, syndicats en tête, suivis du cortège politique. Le cortège syndical à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, l’UNEF et CNT défilait derrière la banderole de tête : « Résistance ». Les slogans anti FN fusaient, mais également des slogans anti-Macron.

 

Bordeaux

3000 manifestants à Bordeaux.

Les discussions ont toutes tourné autour de la situation présente et à venir. Une chose certaine en est ressortie : les luttes seront plus nécessaires que jamais après !

La consigne du parti « Ni Le Pen Ni Macron; Contre la réaction et la guerre, Pour une rupture révolutionnaire! » a reçu un accueil favorable. La question de Le Pen et du FN est vécue comme un piège dont il faudra sortir par le haut, et non par des « tripatouillages » …

Cette année encore la présence internationaliste de la résistance des peuples de Turquie aura été marquante, et une banderole en soutien aux peuples latino-américains.

 

 

Tours

1500 manifestants dans les rues de Tours

La manifestation avait été appelée par l’intersyndicale CGT FO, FSU et Solidaires avec pour la première fois des discours et un pot en commun au point d’arrivée, signe de la volonté de resserrer les rangs  et de repartir vers des mobilisations unitaires  comme lors du mouvement contre la loi El Khomri! « La banderole de tête : 1er mai de lutte de solidarité et de fraternité contre toutes les formes d’exclusion » Les revendications portaient notamment sur la suppression de la loi travail de la loi Macron et de la loi santé. Le personnel hospitalier faisait signer la pétition pour la défense de l’hôpital menacé par une restructuration de grande ampleur avec un plan social à la clé de centaines de postes et de lits

Le Parti distribuait le tract avec la consigne de l’abstention au deuxième tour et avait des affichettes ce qui entraînait des discussions

Le fait d’avoir ce mot d’ordre affiché était remarqué: prise de photo et manifestants contents de « se retrouver » dans ce mot d’ordre : « moi aussi, c’est pareil  » malgré la culpabilisation. C’était nécessaire de l’afficher pour déculpabiliser.

L’ambiance n’était pas à la résignation, avec la volonté de se retrouver dans la rue. Le PS a été hué pour sa responsabilité dans cette situation et le député socialiste Jean –Patrick Gilles a été enfariné.

 

Bourges

La mobilisation du 1er Mai dans le Cher a été militante et fortement marquée par le rejet de Le Pen et de Macron. 500 manifestants à Bourges, 450 à Vierzon, 80 à St Amand, St Florent. La journée a débuté par l’hommage traditionnel de l’UD CGT aux militants victimes du nazisme, devant la maison des syndicats qui arbore en façade une banderole permanente pour la Paix, contre les guerres.

Dans sa prise de parole, le responsable de l’UD n’a pas appelé à voter Macron et a appelé à une riposte du mouvement social.

L’UD répond à la venue de Hollande aux établissements MBDA system, à Bourges (un groupe contrôlé par Airbus, BAE et Leonardo, spécialisé dans l’aéronautique, le spatial et l’armement) pour conforter la politique de guerre, en faisant une priorité de la Cgt la lutte pour le désarmement et la Paix, le retrait et de la France de l’Otan et sa dissolution.

Dans la manifestation à Bourges, un regroupement politique s’est formé autour du « ni Le Pen ni Macron » avec nombre de drapeaux rouge portés par des électeurs de Mélenchon, des militants d’Attac, de la France Insoumise, des membres du PCF et avec des jeunes antifascistes abstentionnistes et une association pour l accueil des migrants. On y voyait les drapeaux de LO, ceux d’organisations anarchistes et ceux de notre Parti.

Nous avons diffusé le tract d’appel au 1er Mai de la Conférence Internationale des partis et organisations ML : il a été bien reçu et a permis des discussions et des prises de contact.

 

Avignon

Un 1er Mai pour la défense des services publics, des libertés et des conquêtes sociales

Près de 2000 manifestants pour ce 1er mai inhabituel car marqué par les présidentielles en France et par une atmosphère pesante liée à une situation internationale tendue.

Nous avons lutté avant les élections contre la loi El Khomri ; pendant la campagne, les luttes n’ont pas cessé, après, il faudra continuer à se battre dans des conditions certainement plus difficiles et qui exigeront un plus grand niveau d’unité et de solidarité autour de la classe ouvrière. Ce discours était celui de l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires et des partis politiques présents dans la manifestation (Avignon insoumis, PCF, PCOF, NPA…). Ce n’est pas la voie choisie par la CFDT qui appelle à marcher derrière Macron et par FO qui manifestait séparément.

C’est par contre celle mise en pratique par les agents des bureaux de poste de Saint-Ruf et des Olivades, promis à la fermeture pour le premier et à la réduction des effectifs et des heures d’ouverture pour le second. Pour les postiers et les usagers, la présence de la moitié des personnels des 2 bureaux dans la manifestation du 1er Mai  a été un temps fort dans la mobilisation pour le service public de la Poste. Cette forte mobilisation des postiers et des usagers, le 25 avril puis le 1er Mai est un encouragement à continuer et à amplifier la lutte pour le maintien de bureaux de plein exercice. Dans la mobilisation du 1er Mai le mot d’ordre le plus scandé a été « Postiers, usagers, même combat ».

 

St Dié dans les Vosges

Près de 200 personnes ont manifestées ce 1er mai, à l’appel de la CGT et de FSU. Les débats ont forcément portés sur le 2éme tour des présidentielles.

C’est au mot d’ordre « Ni Le Pen, ni Macron, contre la réaction et la guerre, construisons le front pour une rupture révolutionnaire », que le Parti a défilé. Une position qui a suscité bien des débats.

Tous sont bien conscients que quelque soit le résultat, il va falloir se préparer à lutter et battre le pavé.

 

Toulouse

C’est un cortège très fourni d’environ 15000 personnes qui a défilé à Toulouse. Les plus gros cortèges étaient constitués de la CGT et des Insoumis venus en nombre (*). Beaucoup de jeunes étaient présents. Une manifestation où étaient représentés des associations comme DAL, LDH, présents en nombre également les intermittents du spectacle, les associations Kurdes et les organisations politiques, PCF, Ensemble, NPA, LO. Nous avons diffusé notre position pour le 2em tour en début de cortège et avons défilé avec  pancarte, drapeau et journal.

(*) JLM placé en tête des candidats et meeting de 70 000 personnes)

Grenoble 

Environ 5000 manifestants.

Le 2eme tour des présidentielles a nourri beaucoup d’échanges. La direction de l’UD penchait pour le « Battre le FN d’abord et préparer la riposte contre Emmanuel Macron », mais beaucoup de manifestants (syndicalistes, jeunes, militants associatifs…) étaient pour l’abstention ou le vote blanc (colère noire, peur bleue, vote blanc »)

Le parti était présent avec drapeaux et mots d’ordre (affichettes et flyers). Nous avons mis l’accent sur la promotion de la Forge (vente du dernier numéro et distribution d’anciens numéros (pour faire connaître le journal et les » RDV mensuel de La Forge »).