Une vague de mobilisations contre la loi d’insécurité globale

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La République, le 28 novembre

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues des grandes villes, contre la loi rebaptisée « insécurité globale ». La succession des violences policières qui ont été filmées depuis le dépôt de la loi devant le parlement, ont amplement démontré que l’article 24 de la loi visait précisément à faire disparaître du champ public toute trace de ces violences. Elles se sont amplifiées encore, dès le 17 novembre, date du rassemblement devant l’assemblée nationale. L’intervention très brutale des policiers sur la place de la République pour chasser les migrants qui avaient installé des tentes, avec le soutien d’organisations démocratiques, d’avocats, de responsables politiques et de militants, intervention filmée là aussi par des vidéastes et des photographes, a encore fait monter d’un cran la dénonciation des violences policières et de l’impunité dont bénéficient leurs auteurs. Le jeudi 26, était révélée une nouvelle intervention policière (qui avait eu lieu le samedi), grâce à des enregistrements vidéo de caméras privées. Sans elles, la victime serait poursuivie pour « outrages » et les policiers seraient certainement indemnisés pour les préjudices qu’ils ont prétendus avoir subis !

Cette intervention d’une grande violence, sur fond de propos ouvertement racistes, a immédiatement suscité une profonde émotion dans l’opinion publique et une profonde colère contre celui qui se présente comme le ministre des policiers, G Darmanin. Parlant de ces policiers, il s’est contenté de dire qu’ils avaient « déconné » et a continué à justifier le renforcement des moyens donnés à la police pour surveiller et réprimer, et pour empêcher de la filmer en train de tabasser jeunes et moins jeunes… Dans la même veine, le préfet de police de Paris, D. Lallemant, a voulu interdire la manifestation parisienne du samedi 28.

C’est dans ce contexte qu’ont eu lieu ces manifestations.

Les manifestations ont été appelées par un grand nombre d’organisations, autour d’un « noyau » constitué par tous les syndicats des journalistes, la LDH, les associations et collectifs qui dénoncent les violences policières… à l’origine de la « coordinationStopLoiSecuriteGlobale », à laquelle se sont jointes les centrales syndicales, les partis politiques…

La mobilisation a été réellement massive, entraînant beaucoup de jeunes, des personnes venues « parce qu’il fallait manifester », dire « non à l’Etat policier », dire haut et fort, que c’est la police qui nous menace, qui crée un climat d’insécurité.

Macron a réagi, pour essayer de sortir de cette contestation qui prend pour cible l’appareil de répression – l’Etat policier – et qui vient s’ajouter à toutes les contestations sociales qui s’accumulent. Ca ne suffira pas.

Une première exigence est largement portée par le mouvement, celle du retrait de la loi.

Nous y ajoutons une deuxième : Darmanin, Lallement, démission. Comme nous le disons dans le texte que nous publions ci-dessous, après les comptes-rendus des mobilisations, « bien sûr, cela ne suffira pas, mais ce serait déjà un signal politique, imposé par la mobilisation ».

Paris

Une vague humaine a occupé tout le trajet de République à la Bastille, avec des centaines de personnes en plus, dans toutes les rues adjacentes.

Le début du cortège était matérialisé par les « ballons » des centrales syndicales -CGT, FSU, Solidaires- qui avançaient à très petite vitesse, entourés de manifestants venus en groupes, qui avec un panneau, qui avec une pancarte… Une manifestation grave, mais qui exprimait la volonté de ne pas se taire, de ne pas se laisser intimider par la police associée à la répression, à l’usage systématique de la violence, à l’arrogance de se savoir impunie… Dans cette masse, beaucoup de jeunes, de militants, de personnes venues pour « être là », pour qui c’était une première manif depuis des mois, ou pour qui, « on ne peut pas rester en-dehors de ce qui se passe, il faut s’organiser ». Le sentiment de la gravité et de la dangerosité de la situation est fort chez les plus anciens.

Les échauffourées de fin de manifestation ont fait dire à beaucoup : « c’est cela que les médias aux ordres vont largement diffuser et Darmanin dira qu’il a raison de mener cette politique répressive ». Il ne convaincra pas !

Les camarades et amis du parti ont manifesté avec drapeaux et pancartes portant les mots d’ordre qui ont été beacoup pris en photos.

Strasbourg

Plus de 3000 personnes se sont retrouvées place de la République à l’appel du collectif pour la défense des libertés soutenu par l’UD CGT67 et des gilets jaunes. Le rassemblement a débuté à 11h30 par une assemblée générale des Gilets Jaunes puis par des prises de paroles des militants et organisations présentes. A 13h00, la manifestation a démarré derrière la banderole de tête « Tous ensemble contre la loi sécurité globale ». Il y avait les syndicats CGT, Solidaires ; FSU,SNJ, Force ouvrière, ainsi que des collectifs étudiants, des associations (LDH, MRAP, etc.) et des organisations politiques, PCOF, NPA, PCF, FI, PG.

Pendant le trajet, il y a eu des provocations contre les manifestants. Mais la manifestation s’est poursuivie, combattive et animée, avec des slogans et des chants. Les forces de l’ordre avaient bloqué le centre-ville de manière musclée. Cette interdiction a suscité beaucoup de colère. Cette colère s’est surtout exprimée à la fin de la manifestation, arrivée place de l’Etoile, où, les « forces de l’ordre » ont formé une nasse pour bloquer les ponts vers la ville et refouler les manifestants vers les faubourgs. Ils ont utilisé les gaz lacrymogènes contre les manifestants pour les disperser.

Malgré le confinement, la mobilisation ne faiblit, au contraire, les initiatives vont croissantes.

Le 13 novembre a eu lieu devant le palais du Rhin (siège de la DRAC) une action « Urgence Spectacle et Urgence Culture » rassemblant nombre d’intermittents et travailleurs de la culture et du spectacle.

Le 17 novembre, un premier rassemblement avait réuni plus de 200 personnes contre le projet de loi liberticide.

Les camarades ont participé aux différentes mobilisations.

Prochain rendez-vous a été pris pour samedi 5 décembre, à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme.

Bordeaux

Comme dans tout le pays, Bordeaux a vu autour de 10.000 manifestants sur un parcours centre ville.

A l’appel de la LDH de Gironde, près de 60 associations-organisations-syndicats et partis ont apporté leur soutien, ont mobilisé, et sont venus en ce samedi ensoleillé tout comme les visages heureux de voir tant monde réuni pour dire NON à la fascisation rampante, ferme et constante de ce pouvoir au service du capital, contre les travailleurs.

Parmi elles, la petite asso ASSIST-VC, que le parti a soutenue contre le ministère de Castaner, est ressortie de sa veille d’une année car la main bionique de travail du blessé est presque prête pour une mise à l’épreuve finale. Le but pour Frédéric est de prouver sa capacité à retravailler après amputation par grenade GLI-F4 en manifestation à Bordeaux, le 1er décembre 2018.« La main », qui fut un succès de la solidarité ouvrière et populaire en 2019 (syndicats + citoyens + GJ ensemble) est revenue en mémoire de beaucoup de manifestantEs qui suivre l’évolution sur la page Fb @MainReparee33

Un très large éventail de forces était là, pour dénoncer la machine de répression policière. Dans les différentes interventions, le retrait de cette loi a été longuement, fermement et unanimement exigé. Cette exigence unit l’ensemble des signataires et la majorité des manifestants dont beaucoup portaient qui une pancarte, qui une affichette, qui un déguisement,…

Au départ, nous étions près de 3.000 place de la Bourse presque remplie… et au fil d’une heure de prises de parole, cette masse s’est densifiée pour presque tripler pendant la marche elle-même qui a duré une heure elle aussi. Une très forte présence de la jeunesse, avec de jeunes lycéens (15-20 ans), venue par groupes de 5-6. A l’arrivée nous étions près ou plus de 10.000 devant l’Hôtel de ville.

Le parti y a diffusé son tract contre la loi « sécurité globale » en offrant quelques dessins/caricatures A4 plastifiés illustrant bien les dangers, signé pcof.net pour mieux le faire connaître : plusieurs personnes sont venues parler et questionner avec grand intérêt.

Dans les jours à venir, des réunions-visio sont prévues pour les associations signataires de l’Appel pour ancrer cet élan dans un socle solide face à la détermination de Macron et son gouvernement.

Correspondance Cellule Sanz-Baena-Bravo

Pau

Une énorme mobilisation pour dire non à la sécurité globale !!

Malgré la multiplication des dates, la nécessité de justifier son déplacement par une attestation, 1.500 Palois et Béarnais ont manifesté pour dire non à la loi de « sécurité globale ». Des militants politiques (de toutes les organisations et partis de gauche), des militants syndicaux, associatifs, mais aussi de nombreux jeunes étaient présents.

La manifestation était déterminée. Les récents événements (le tabassage de Michel Zegler et l’expulsion violente des migrants de la place de la République) ont incontestablement fait prendre conscience à de larges couches de la population de la nécessité de s’opposer à ce texte de loi qui va donner plus de pouvoirs aux forces de répression. Plus de pouvoir pour réprimer, moins pour manifester et faire valoir ses revendications. Voila pourquoi la manifestation a rallié largement.

Nous avions signé l’appel collectif pour ce rassemblement et nous avons distribué 300 tracts et vendu quelques journaux.

Tours

Le samedi 28 novembre à Tours, la manifestation contre la loi sécurité globale a rassemblé 3500 à 5000 personnes à la mesure de la colère suscitée par les agressions racistes commises par des  policiers et la loi sécurité globale. Elle était appelée par les organisations démocratiques, syndicales et relayées par les organisations politiques de gauche dont notre Parti. La jeunesse était particulièrement remontée contre un état policier qu’elle ne veut pas se laisser imposer. Les mobilisations ne vont pas s’arrêter là…

Voici le texte de l’intervention que nous avions prévu de faire à la manifestation de Paris.

Depuis le 17 novembre, nous sommes des dizaines de milliers à manifester, à nous rassembler, dans toutes les villes, contre la loi d’insécurité globale.

La dénonciation de son contenu, notamment les article 21, 22 et 24 fait partie des mots d’ordre des mobilisations sociales qui se succèdent, que ce soit celles des chercheurs, des étudiants, des enseignants, des personnels de santé, mais aussi les mobilisations contre le licenciements. De plus en plus l’exigence de son abrogation pure et simple s’impose comme une nécessité pour mettre un frein à l’Etat policier, aux violences policières qui se banalisent.

Ces violences policières se sont encore accrues ces derniers jours.

Au mouvement contre cette loi qui veut interdire de filmer, répondent les tabassages, les nassages et arrestations de migrants, de militants, de journalistes, de personnes qui ont croisé des policiers. C’est comme si, pour de nombreux policiers, la loi était déjà en vigueur. Ils sont encouragés par les propos du ministre de l’intérieur qui affirme que sa première mission est de « protéger les policiers » et qui parle de « conneries » quand on lui montre les images de violences policières.

Ce ministre est dangereux : Darmanin, démission ! et dans la foulée, que le préfet de Paris en fasse de même.

Bien sûr, cela ne suffira pas, mais ce serait déjà un signal politique, imposé par la mobilisation.

Ce gouvernement veut nous intimider, nous faire peur. Nous dissuader de lutter.

Ça suffit !

Nous saluons la réponse unitaire des journalistes, de leurs organisations syndicales, des organisations démocratiques, des associations qui luttent depuis des années contre le flicage, la surveillance généralisée, les états d’exception, les états d’urgence, celles qui combattent les violences policières, celles des partis politiques qui s’opposent à cette loi.

Il faut continuer à nous battre ensemble, pour le retrait de cette loi liberticide, contre les violences policières et l’Etat policier.

Non à la loi d’insécurité globale

Darmanin démission