18 mars 1979 : fondation de notre parti

La réponse au coup de force du 49.3
17 mars 2023
Rassemblement de soutien au peuple palestinien, cible des colons et des fascistes
19 mars 2023

La période est une période de grande effervescence sociale. Les colères accumulées derrière le refus des 64 ans nourrissent une contestation plus globale. Des millions de femmes et d’hommes de tous âges, disent non à l’exploitation poussée de plus en plus loin pour produire toujours plus, plus vite des richesses accaparées par une minorité de possédants.

Dans un tel contexte, beaucoup de questions sont mises sur la table. Pourquoi cet acharnement du gouvernement à faire passer cette réforme ? De quoi la surexploitation, la dureté de la vie et des conditions de travail, les salaires insuffisants, la précarité à tous les âges sont-ils le produit ?

L’effervescence est donc aussi politique. Les interrogations portent sur les moyens de gagner les batailles engagées, mais pas seulement. Si cette société que l’on combat à un nom : le capitalisme, comment en sortir ?

La fondation du PCOF, le 18 mars 1979

Si le capitalisme s’est imposé il y a plus de 200 ans et que, durant cette période très courte à l’échelle de l’Histoire, il s’est rapidement transformé en un système destructeur, parasitaire et réactionnaire sur toute la ligne, le mouvement ouvrier a dans la même période accumulé une énorme expérience.

C’est cette expérience, celle de la Commune de Paris, de la révolution socialiste d’Octobre 1917, de la création des partis communistes affilés à la IIIe Internationales dans les années 20, qui nous fait dire que la classe ouvrière a besoin d’un programme et d’un parti révolutionnaire.

C’est ce qui nous a conduit à créer le PCOF, Parti Communiste des Ouvriers de France, le 18 mars 1979.

Un parti pour une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste-impérialiste

Au fil des contre-réformes et tout particulièrement dans le cadre du mouvement contre celle des retraites, l’idée qu’il ne s’agit pas seulement de mauvais « choix » politiques fait son chemin et ceux qui veulent faire croire qu’il suffira de bien voter aux prochaines élections ont de plus en plus de mal à convaincre. 

Nommer le système et faire grandir la conscience qu’une révolution est nécessaire pour arracher le pouvoir à la bourgeoisie et construire une société nouvelle, libérée de la propriété privée de moyen de production et d’échange, fait partie du travail que notre parti mène depuis sa création contre le réformisme et l’électoralisme.

Dans une plaquette du 18 mars 2009 « 30 ans de lutte du PCOF », nous revenons sur cette « grande divergence » des années 60 qui a fondé ce que nous appelons aujourd’hui le mouvement marxiste-léniniste : « Cette démarcation des années 60 fut une démarcation fondamentale, celle qui opposaient les tenants du passage pacifique au socialisme, ceux qui abandonnaient l’idée de se préparer à et de préparer les masses à un affrontement violent avec l’Etat bourgeois et son appareil répressif, à ceux qui refusaient de céder aux sirènes de la démocratie bourgeoise. Cette première trahison de fond, inscrite dans le programme du PCF à son congrès de 1956, fut, on le sait, suivie par beaucoup d’autres […]. Nous ne pouvons que saluer la clairvoyance et le courage de ceux qui, dès 1956, ont mené la lutte en son sein et qui, en 1964, ont pris la décision difficile de rompre avec un parti qui avait définitivement trahi son engagement révolutionnaire. Ce sont ces communistes qui fondèrent, en décembre 1967, le PCMLF (Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France). Les militants qui sont à l’origine du PCOF sont leurs enfants, comme ils sont aussi ceux de Mai 68. C’est à l’occasion de ce grand mouvement qu’ils se sont liés au mouvement communiste et ouvrier international alors que celui-ci venait d’opérer une rupture capitale et salutaire avec le révisionnisme khrouchtchévien. C’est dans ce combat contre la révision du marxisme-léninisme par Khrouchtchev et sa clique, et dans la lutte concrète contre les positions politiques opportunistes que cette trahison à entraînées pour le PCF, qu’ils se sont forgés. »

Ces camarades qui sont à l’origine du PCOF ont dû très rapidement mener une autre lutte, quand le PCMLF a remplacé le marxisme-léninisme par le maoïsme et adopté la funeste « théorie des 3 mondes », qui l’a conduit à abandonner la lutte de classes et à se rallier à l’impérialisme français. Le comité de Strasbourg du PCMLF a été la base organisée de l’opposition à cette ligne réactionnaire et ses militants ont été le noyau d’une nouvelle organisation créée en 1976 pour réunir les conditions nécessaires à la reconstruction d’un parti communiste : l’ORPCF qui a conduit à la création du PCOF.

Le Parti communiste des Ouvriers de France

L’implantation du Parti dans la classe ouvrière est un souci permanent depuis sa création et beaucoup de camarades en sont issus, même si tous ne sont pas ouvriers. Le Manifeste du parti communiste qui définit la classe ouvrière comme « la classe des ouvriers salariés modernes, qui ne possèdent pas de moyens de production et en sont réduits à vendre leur force de travail pour pouvoir subsister », souligne que c’est elle qui a le plus intérêt à renverser le capitalisme, quelle est la force décisive pour en être le « fossoyeur » et qu’elle est la seule à pouvoir unir autour d’elle tous les exploités et les opprimés pour réussir cette tâche historique. Parce qu’elle a changé de physionomie au cours des évolutions du capitalisme et qu’elle continue à le faire en lien avec les transformations de plus en plus rapides dans l’appareil de production, nous nous sommes attachés à les analyser pour nourrir notre conviction que la révolution est non seulement nécessaire, mais qu’elle est possible.

L’internationalisme, par principe et en actes

Membre de la Conférence Internationale des Partis et Organisations Marxistes-Léninistes, l’internationalisme n’est pas pour nous un plus, mais un élément constitutif de sa personnalité communiste. Et cela à des implications très concrètes : pour nous positionner sur les délocalisations et les relocalisations, sur les fermetures d’entreprises et la réindustrialisation, notre critère n’est pas la défense de la production française, de l’économie française, etc., mais la défense et l’unité des travailleurs, quel que soit le pays où sévissent les grands groupes monopolistes qui les mettent en concurrence. Notre boussole, c’est la défense des intérêts de la classe ouvrière et du peuple dans toutes ses composantes, natifs et migrants, que ces derniers aient ou non des papiers : des intérêts inconciliables avec ceux de la bourgeoisie française, des monopoles, du Capital en général.

Être communistes en France implique de prendre en compte le fait que notre pays est une puissance impérialiste. C’est pourquoi l’histoire de notre parti est marquée par un engagement sans faille aux côté des peuples qui veulent se libérer du joug que l’impérialisme français continue à faire peser sur eux, malgré les indépendances formelles des années 60. Nous les soutenons quand ils se battent contre des monopoles français -– les mêmes qui nous exploitent ici – et qu’ils exigent le départ des bases et des « soldats français. C’est pour les mêmes raisons que nous soutenons le droit inaliénable à l’indépendance des dernières colonies françaises des Antilles, du Pacifique ou de l’océan Indien.  Parce qu’il n’y a pas de bons impérialistes, nous avons dénoncé hier les guerres impérialistes de repartage que la France mène ou a mené, en son nom en Afrique, ou en participant à des coalitions impérialistes. C’est encore un fois avec ce critère que nous qualifions la guerre en Ukraine de guerre impérialiste, que nous dénonçons tous les protagonistes de cette guerre (Etats-Unis, OTAN, UE au même titre que l’impérialisme russe) et que nous nous opposons à la livraison d’armes au gouvernement ukrainien.

Alors que ce 18 mars nous donne l’occasion de mettre en exergue quelques grands traits de la personnalité de notre parti, nous nous souvenons de l’engagement pris lors de son congrès de fondation qui prit le nom de « Congrès Commune de Paris » : être un parti de l’action révolutionnaire, un parti pour la révolution. Nous appelons toutes celles et ceux qui veulent y travailler dès maintenant à venir renforcer cet outil indispensable est précieux.