2 juillet 1966 : explosion d’une bombe nucléaire à Moruroa.
1 juillet 2016 : tir d’un missile M-51 (sans charge nucléaire) à partir du sous marin Le Triomphant.
Pour rappeler que la France a transformé une partie de la Polynésie en champ de tir des bombes nucléaires, provoquant des irradiations massives des populations, des sols, des plantes, des fonds marins, plusieurs organisations avaient appelé à une action devant le ministère de l’Intérieur, le 30 juin. Sur une grande carte représentant les atolls concernés, des militants se sont allongés (un « die-in ») pendant plus d’une heure, pendant que d’autres diffusaient des tracts.
Cette action s’est déroulée en lien avec celle qui allait avoir lieu à Papeete, sur les mêmes questions et les mêmes exigences : la reconnaissance par les autorités françaises des immenses dégâts provoqués par les 193 essais nucléaires en Polynésie, ce qui implique notamment d’indemniser les victimes, de mener des travaux de dépollution, de mettre en place un suivi et des traitements des personnes exposées aux radiations qui provoquent des maladies à court et à long terme.
La loi Morin, de 2010, sur l’indemnisation des victimes, est totalement inopérante : sur plus de mille dossiers déposés, seuls 20 ont été retenus jusqu’à présent.
Des médias japonais et algériens ont couvert ces actions ; une délégation d’Hiroshima s’est rendue en Polynésie. Le peuple algérien est également concerné : 17 essais nucléaires français ont eu lieu entre 1060 et 1062.
Le tir du missile M-51 est le signe que le gouvernement est engagé dans une politique de développement de l’armement nucléaire et des deux composantes (les avions et les sous-marins) qui en sont équipés.