(21/01) Hospitaliers, médicaux-sociaux, toujours mobilisés

« Tout le monde déteste le distanciel »
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22 janvier 2021

Paris, Tours, Strasbourg, Toulouse…

Paris

Les personnels de la Santé étaient appelés le 21 janvier par la CGT Santé, services sociaux et Solidaires à une journée de grève et de mobilisations. Des membres des collectifs Inter-hôpitaux/inter-urgences y ont participé, ainsi que de nombreux secteurs du médico-social (services de soins à domicile, équipes spécialisées Alzheimer à domicile, centre d’accueil de jour etc …).

Le rassemblement avait lieu à quelques pas du ministère de la Santé, où se sont tenues les négociations du trop fameux « Ségur ». Tout au long du rassemblement les témoignages des personnels se sont succédé qui des hôpitaux du 94, du 95, du 93, de Paris comme des représentants de la psychiatrie, des aides à domiciles et autres « exclus du Ségur », qui étaient venus nombreux.

Les intervenantes-s ont dénoncé l’aggravation de la politique du gouvernement en matière de santé et qui continue d’être mise en œuvre avec les suppressions de lits, voire la fermeture pure et simple d’établissements en pleine crise sanitaire. Plusieurs intervenant ( e ) s ont fustigé cette politique qui continue de mettre à mal le système de santé public et brade des pans entiers au secteur privé/marchand. Elles ont également fait part de l’épuisement des équipes auquel elles étaient arrivées à force d’enchaîner depuis des mois les vacations et ont fait part de leur hantise face aux semaines qui viennent.

Certaines ont exhorté leurs collègues à ne pas céder à la pression et à respecter la durée légale du temps de travail pour obliger les directions à embaucher. Toutes les interventions sont revenues sur le manque de considération et la nécessité d’augmenter les salaires. Les 183€ du Ségur (pour celles et ceux qui les ont eus) ne venant de toute façon pas compenser la perte salariale subie depuis plusieurs années.

Des représentantes de comité d’usagers sont également intervenues pour appeler à la solidarité avec les personnels soignants. Le représentant de la délégation CGT des travailleurs de la maintenance de la RATP (avec leur banderole) a également pris la parole soulignant « l’évidence de vous soutenir » et remerciant « vous qui nous soignez« .

Une délégation de notre parti était présente avec ses drapeaux et a diffusé le tract mensuel avec au verso exigeant : « de l’argent pour la santé, pas pour les actionnaires, pas pour faire la guerre… au Mali ou ailleurs » et a vendu le journal de janvier.

Tours

200 manifestant.es de la santé, du social et du médicosocial ont bravé la tempête à Tours ce 21 janvier 2021 pour réclamer en particulier la reconnaissance de leurs métiers.
Il y avait les personnels hospitaliers mais aussi des salarié.es du secteur du handicap et des Services de soins à Domicile (SSIAD) qui réclamaient les 183€ des exclu.es du Ségur.
Ces dernières ont réalisé un flash mob pour mettre en avant leur revendication. Il y avait aussi les étudiant.es orthophonistes qui réclament des stages à l’Hôpital et protestent contre la non valorisation de leur profession.
La protection de l’enfance mettait aussi l’accent sur les dangers pour les jeunes de la dégradation de leur profession.
Les personnels d’une association, la fondation Verdier en lutte actuellement contre des licenciements étaient aussi dans le cortège.

Le Collectif 37 Notre Santé en danger a dénoncé la politique de la direction de l’hôpital qui continue les restructurations avec suppression de postes et de lits et qui ose demander à la population son avis sur… l’environnement et l’accessibilité du nouvel hôpital Trousseau qui doit à terme regrouper tous les sites!

Strasbourg

Non à la logique de rentabilité dans le secteur de la santé et du social

Plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel de la CGT MOSAIQUE Santé et action sociale. Les salariés du secteur social et médico-social ont scandé leur refus d’être les « Oubliés du Ségur ».

Beaucoup de jeunes présents, pour certains c’était une première, pour d’autres, ils étaient déjà dans la mobilisation du 3 décembre 2020.

Dans leur tract, ils rappellent qu’en cette période, de par leur profession, ils sont aussi en première ligne. Les salarié-e-s ont connu une perte de 30% de pouvoir d’achat en 20 ans, que c’est un secteur très impacté par les accidents et maladies professionnelles.

Sur leurs banderoles et pancartes :

« Non, ne marchandisons pas le social ! »

« Les oubliés de Ségur sont aussi des soignants »

« Augmentation des rémunérations de 183 euros » à l’instar de leurs collègues du sanitaire (300 euros à terme en augmentant la valeur du point dans les conventions collectives).

« Des moyens financiers à la hauteur des besoins et une amélioration des conditions de travail »

Des délégués d’autres branches, des retraités participaient en soutien

Les camarades présents ont pu partager des discussions notamment sur la distribution d’argent aux grosses entreprises comme SANOFI et qui licencient, comme à Strasbourg où un site de recherche SANOFI a été liquidé, une cinquante d’emplois supprimés. Ils ont également parlé des manœuvres de division du gouvernement entre les travailleurs de la santé, et en général, ils ont échangé autour de l’article de La Forge « Mobilisation des salariés dévoué-e-s à la cause humaine »

Des Journaux ont été diffusés.

Les grévistes se sont donné rendez-vous pour les prochaines mobilisations, notamment le 4 février.

Correspondance Strasbourg

Toulouse

La manifestation qui de 800 personnes à l’appel de CGT CHU et Solidaires a rassemblé des personnels des CHU de Toulouse et des personnels de maisons de soins à domicile venus de Cazères, qui sont exclus du Ségur, Des sages-femmes de l’hôpital Ducuing étaient aussi présentes. Etaient là aussi encore beaucoup de jeunes dont des étudiants qui dénonçaient leur situation. Des salariés de Latécoère avec leur chasuble ont défilé aux cotés des soignants. Tous réclament des augmentations de salaires, des moyens, personnels et lits notamment celles et ceux qui ne font pas partie du Ségur. La manifestation n’a pu se dérouler que sur quelques centaines de mètres car, la veille au soir, le préfet a interdit la manifestation aux prétextes des soldes ! Au prétexte d’un manque de précisions sur les gestes barrières (un comble vis à vis des soignants qui les pratiquent au quotidien) et de la suspicion de « violences »… c’est donc un fort contingent de forces de l’ordre avec camions qui ont arrêté la manifestation. Les personnels de santé constatent, amers et en colère, qu’après les avoir salués comme des héros, aujourd’hui ils se heurtent au mépris. Rendez vous a été donné pour le 4 février journée de mobilisation interprofessionnelle,

Nous y sommes allés avec l’affichette « la santé n’est pas une marchandise, l’hôpital et les Ehpad ne sont pas des entreprises ».

Dans le même temps plusieurs centaines d’étudiants protestaient en organisant un sit-in en centre ville afin de réclamer le retour en présentiel. Sur Blagnac une mobilisation était organisée par les sous-traitants prestataires de l’aéronautique contre le PSE chez AKKA (voir le compte rendu publié sur le site)

Les mobilisations s’enchaînent voire se déroulent en même temps sur plusieurs secteurs d’activités il faut que toutes et tous se retrouvent le 4 février.