A Schiltigheim (67) les agents territoriaux sont en lutte

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Ils refusent la mise en place par la maire écologiste de la nouvelle loi de transformation de la fonction publique qui « prévoit une perte de 9,5 jours de congés au sein de la collectivité ». Ils ont appelé à une grève le 18 novembre, reconduite le 25. Ils réclament entre autres « une compensation financière digne ».

Le 18 novembre, plus de 220 personnes se sont rassemblent devant la Mairie de Schiltigheim et ont bloquer en partie la circulation. Drapeaux, panneaux, slogans, cris de colère contre cette mesure injuste et antisociale. Etaient présents les agents des espaces verts et des services techniques, le personnel de cantine et de ménage, des Atsem, des animatrices petite enfance, des agents du service culture… Majorité de petits salaires, de temps partiels, principalement des femmes. La colère s’exprime très fortement et souvent les mots manquent. Ce sont des cris et des huées contre la Maire. Certains panneaux sont explicites : « Les agents en colère », « Métiers formidables, salaires misérables ». Agents, syndicalistes et militants venus soutenir, de l’UL de Schiltigheim et de la CSD (Coordination syndicale départementale de la fonction publique territoriale CGT). Des camarades du parti étaient également présents en solidarité. Lors de la manifestation qui a lieu ensuite, nous avons proposé de compléter le mot d’ordre « Métiers formidables, salaires misérables » avec « de ces conditions-là, on n’en veut pas, on les combat ! » Nous avons été invités à le scander au micro.

Les agents ont réitéré leur mouvement le 25 novembre, alors que les négociations s’enlisent et que la Maire de Schiltigheim se retranche derrière l’excuse : « cette réforme ne me convient pas non plus, mais je suis employeur et je suis tenue d’appliquer la loi… ». Face à la revendication des agents qui demandent 1000 euros de compensation annuelle, elle propose 230 €, prétextant les contraintes budgétaires de la commune.

La colère et la détermination demeurent, même si les agents sont un peu moins nombreux. « Faire deux jours de grève dans le même mois, pour des petits salaires, c’est difficile », dit un militant. Pour le moment, les agents ont obtenu un report de 3 mois de la mise en place de la réforme. Mais ils restent vigilants et ne veulent pas lâcher sur la compensation financière. Une nouvelle action sera prévue en décembre si les négociations n’aboutissent pas.

« Personne n’a baissé les bras. Ça fait du bien, cette lutte » !

Ce sont les commentaires d’une syndicaliste CGT venue apporter son soutien actif aux agents de Schiltigheim. En tant qu’ATSEM elle a vécu la même chose dans sa commune avant l’adoption de la loi. Présente dans la mobilisation, elle souligne l’importance de la combativité et de la solidarité. « Dans notre commune, nous avons perdu 7 jours de congés. Nous avons fait au mieux, mobilisé 150 personnes sur les 300 agents, fait des rassemblements devant la Mairie. La Cour des Comptes avait interpelé la mairie sur ses comptes, stigmatisant des dépenses trop importantes selon elle. Le maire de droite en a profité pour réduire le nombre de jours de congés du personnel. Nous n’avons pas eu de compensation financière. C’est pourquoi le combat de Schiltigheim est important. La leçon qu’on peut en tirer est l’importance de la solidarité. Notre lutte n’a pas été très visible du public. »