Algérie : « Non à un cinquième mandat »

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L’annonce de la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel a provoqué une vague de mobilisations sans précédent depuis des années en Algérie. Dans un pays où 54% de la population a moins de 30 ans (chiffres de 2018), ce sont d’abord les jeunes qui sont sortis, le 22 février dans les rues des grandes villes, pour exprimer leur refus du « cinquième mandat », leur colère devant le mépris des clans qui dirigent le pays et qui se « cachent » derrière un homme malade de 81 ans pour garder le pouvoir et à continuer à s’enrichir. Ils ne veulent plus de Bouteflika, ni de son frère Saïd, ni du ministre de l’intérieur qui aspirent à remplacer un président très affaibli.

Cette explosion de colère, qui s’est jusqu’à présent traduite par des manifestations pacifiques, a mis d’autres secteurs de la société dans les rues : la peur de la répression policière a été surmontée, même à Alger, où la police veillait depuis 2001 à ce qu’aucune manifestation ne puisse avoir lieu au centre de la ville. Le chantage au chaos, pratiqué par les caciques politiques et militaires depuis la fin des années 90 (« c’est nous où le retour des années de guerre civile, du terrorisme des groupes armés islamistes ») ne fonctionne plus et la politique de la « paix sociale » à coups d’augmentations de salaires et autres mesures sociales, est grippée. Le mécontentement s’étend dans de larges secteurs, notamment dans la jeunesse frappée par un chômage élevé.

Les opposants politiques, encouragés par cette mobilisation populaire, s’expriment plus ouvertement. Les forces au pouvoir, qui n’ont pas vu venir ce mouvement, cherchent à le juguler, pour éviter qu’il ne gagne les provinces.

Nous exprimons notre soutien à ce mouvement qui traduit les aspirations démocratiques et les exigences sociales d’une grande partie des masses populaires d’Algérie, notamment celles de la jeunesse.