Au MIN de Rungis : 105 travailleurs sans-papiers en grève pour leur régularisation, avec le soutien de la CGT 94, de l’USI, de l’UL CGT de Rungis

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Cette banderole a fait de nombreuses manifestations et a été de toutes les grèves qui ont popularisé le mot d’ordre :

On bosse ici, On vit ici, On reste ici

régularisation des tous les travailleurs, de toutes les travailleuses, sans-papiers !

 

 

C’est à 6 heures ce matin du 15 mars que 105 travailleurs sans papiers travaillant au Marché de Rungis (le MIN) ont investi la tour de la Semmaris, l’organisme qui gère l’ensemble de l’activité du site. Ils étaient accompagnés par les militants de l’Union départementale CGT du 94 dont ceux du Collectif migrants et les militants de l’Union syndicale de l’intérim de la CGT (USI). Ensemble, ils exigent leur régularisation vu qu’ils « bossent ici et vivent ici ». Un grand nombre d’entre eux sont embauchés par les agences d’intérim qui ont leurs locaux sur le site même du Marché de Rungis.

Le fait que la CGT est bien implantée avec son Union locale sur le site a sérieusement contribué au succès de l’opération et a permis de regrouper tous ces travailleurs qui, par obligation, sont obligés du matin au soir, de raser les murs et de s’ignorer les uns les autres dans le cadre de cet immense chantier qu’est le site du MIN.

Comme l’ont dit les militants, ils ont préparé ce moment depuis des semaines, avec les travailleurs, pour aller jusqu’au bout dans la grève, pour obliger la préfecture et les patrons à non seulement les reconnaître comme travailleurs à part entière mais à les… régulariser.

Dans les rangs ce matin, tant parmi les travailleurs eux mêmes que les militants de la CGT, il n’était pas question d’une « opération coup de poing ». Dans les communiqués diffusés par la CGT, la position est claire: « le piquet de grève ne sera levé qu’avec la délivrance d’un récépissé temporaire émanant de la préfecture ouvrant à la carte de séjour… » .

Très tôt et très rapidement ce matin quand l’information est passée sur les antennes de radio, le directeur de cabinet du préfet du Val de Marne annonçait qu’il souhaitait rencontrer la CGT. Première prise de contact comme le dit le communiqué N°2 de la CGT, qui sera suivi d’une deuxième réunion pour préciser le cadre des régularisations à venir. En effet dans la dernière période, autour de la discussion parlementaire et le vote de la loi modifiant le CESEDA (code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile) de façon très restrictive (revenant sur les acquis des mouvement de grève depuis 2006), les relations entre l’UD CGT 94 et la préfecture s’étaient durcies. Il y a nécessité à repréciser le cadre des négociations qui devraient s’engager.

Au moment où nous écrivons ces lignes, les discussions entre la CGT représentant les travailleurs sans papiers, l’Union syndicale de l’intérim d’une part la préfecture, les responsables du MIN d’autre part sont sur le point de reprendre.

Au Min de Rungis, 16 mars 2017

De notre correspondant sur place.

 

Les photos, de gauche à droite

Les interventions sont traduites en Bambara et en Soninké

Intervention du responsable du collectif migrants de l’UD CGT du 94

Les grévistes répondent aux journalistes

l’Union syndicale de l’Interim (USI) participe à la mobilisation

Photos@laforge