Bordeaux : les hôpitaux du service public mobilisés pour les conditions de travail, les effectifs…

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Piquet de grève à l’entrée principale de l’hôpital St André de Bordeaux depuis fin décembre, 2 à 4 heures par jour.

Soutenus par leurs organisations syndicales, CGT, Sud et FO, le mardi 16 janvier, les personnels du service des urgences de l’hôpital Saint André et du CHU de Bordeaux ont manifesté depuis leurs sites respectifs en deux cortèges distincts pour se rassembler devant le siège de l’ARS. Pour les premiers, la fermeture des Urgences est programmée pour 2021-2022.

Les personnels soignants n’ont eu cesse de rappeler à la direction la dégradation de leurs conditions de travail à cause du manque d’effectifs. Mais la direction ferme les yeux sur la réalité et les justes revendications du personnel pour mettre un arrêt à:

  • L’insuffisance des effectifs au regard de la constante augmentation de la charge en soins à prodiguer, qui pousse les personnels à diminuer leur temps de repos et d’accepter toujours plus d’heures supplémentaires.
  • Des journées de travail en sous effectifs devenues normales
  • La maltraitance institutionnelle avec des appels à domicile à des heures indues (parfois 6 heures du matin) quotidiennement et de manière culpabilisante en cas de refus de leur part.
  • L’incapacité à accueillir les personnels nouveaux arrivants jamais doublés. Leurs conditions d’arrivée dans le service sont angoissantes pour eux, pour le corps médical et pour le personnel.
  • Un taux d’agents contractuels beaucoup trop important (un peu plus de 20% à l’heure actuelle, mais qui a pu monter à plus de 26%) qui sert de variable d’ajustement afin que le planning puisse « passer » : obligation de travailler la nuit sans la prime, embauche à temps partiel imposé, travail de 12 heures ou plus, 5 week-ends d’affilés…
  • La difficulté d’encadrer les étudiants en soins infirmiers et élèves aide-soignants.
  • Une instabilité chronique du planning (des trames éditées le 15 du mois, n’ayant plus cours le 17) les empêchant d’avoir des conditions de vie normales : les mamans d’enfants en bas âges passent leur temps à jongler avec les structures d’accueil de leurs enfants, ils ne peuvent jamais anticiper leurs vacances, ils ne peuvent pas prendre rendez-vous chez le dentiste ou le gynécologue quand que les délais d’attente sont désormais de 3 mois minimum. (Extraits de la lettre ouverte au maire de Bordeaux)

Pour la direction, les difficultés rencontrées seraient dues à un manque d’organisation.

Ils sont donc en grève depuis le 27 décembre 2017 pour défendre leur profession mais aussi la pérennité et la qualité des soins dans leur service au bénéfice des patients. Il faut rappeler que l’hôpital Saint André est au cœur de Bordeaux où la population a grand besoin d’un centre hospitalier qui lui permette de continuer de se soigner pas loin de chez elle.

Quant aux personnels du CHU de Bordeaux (l’hôpital Pellegrin et l’hôpital Charles Perrens), ils sont en grève depuis plus d’un mois pour protester contre le vol de congés payés lorsqu’ils sont en arrêt maladie.

Voici ce que nous avons appris suite à la sortie de la délégation reçue par l’ARS :

Selon l’agence le nombre d’Équivalent Temps Plein pour le service des Urgences de l’hôpital Saint André correspond à ce qu’il doit être. Le seul problème c’est que ces ETP sont occupés par des CDD, pendant que des postes titulaires vacants restent vides. D’où la revendication de titulariser les CDD.

En ce qui concerne les compensations pendant les congés maladie, le directeur du CHU dit qu’il ne peut pas revenir sur la réponse de la ministre de la Santé.

Sans réponse satisfaisante à leurs revendications, les personnels maintiennent leur mot d’ordre de grève.

Tous les jours de midi à 14 heures, un piquet de grève se tient à l’intérieur de l’hôpital Saint André.

Les personnels du CHU de Bordeaux sont déterminés à engager d’autres actions.

Le Comité de défense de l’Hôpital Robert Picqué, qui prépare une manifestation pour le 27 janvier prochain contre son prochain démantèlement, et l’association Santé Droit pour Tous étaient tous deux présents dans le cortège des grévistes de l’hôpital Saint André. En soutien d’abord, mais aussi pour affirmer que la lutte des personnels soignants rejoint la lutte de ceux et celles qui ont besoin de l’hôpital public pour se soigner dans les meilleures conditions.