Le gouvernement a envoyé le 22 février, eu petit matin, des escadrons de gendarmes pour déloger les occupants du « village » du bois Lejuc, près de Bure.
Le ministre de l’intérieur, Collomb, auteur d’un projet de loi largement contesté sur l’immigration, ajoute donc à son « palmarès » celui de la répression de la contestation du choix d’enfouir les déchets nucléaires les plus dangereux dans un site sous terrain. Il justifie sa décision par le « respect de la loi » et se retranche derrière un jugement du tribunal qui avait ordonné l’expulsion du campement du bois Lejuc, jugement qui fait l’objet d’une procédure de contestation.
Cette décision est dictée par la volonté d’empêcher que l’action des opposants au projet de « poubelle nucléaire » ne prenne de l’ampleur et ne gagne de nouveaux soutiens. De toute évidence, le gouvernement et Macron veulent éviter que l’expérience de la mobilisation contre la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes, près de Nantes, qui a obligé le gouvernement à y renoncer, ne se reproduise.
L’opération des gendarmes mobiles, des militaires, s’est soldée par la destructions de nombreuses cabanes et par des arrestations. La « maison de la résistance », occupée en toute légalité par des opposants, n’est pour le moment pas évacuée, mais les autorités ont déjà annoncé que la présence des gendarmes allait durer.
Le secrétaire d’Etat auprès de Hulot, était annoncé pour les 22 et 23 février, pour rencontrer des élus et même des opposants qui lui auraient rappelé, entre autres, que l’Andra avait émis de sérieuses réserves sur la sécurité de ce site d’enfouissement. Bien évidemment, l’intervention qui vient d’avoir lieu, met un terme à ces « discussions ».
Des rassemblements de protestation ont eu lieu.
La contestation de ce projet va se poursuivre et s’élargir, étant donné les incertitudes et les risques touchant à la construction de ce site d’enfouissement et à son « chargement » en matières très dangereuses, ne vont pas disparaître.
Notre parti soutient cette contestation populaire qui cible un des maillons de la filière nucléaire ; celui de la gestion non résolue des déchets, aussi bien civils que ceux qui sont liés à la fabrication et à la modernisation des armes nucléaires.
Nous dénonçons la répression de cette contestation, le « passage en force » qui devient de plus en plus la méthode de Macron et de son gouvernement, comme vient de le confirmer le ministre qui parle de recourir aux ordonnances pour accélérer l’adoption de la réforme de la SNCF, largement contestée.
Nous réaffirmons notre position sur la nécessité de la sortie du nucléaire.
Voir notre article dans le journal de février : Anti-nucléaire. A Bure, le combat se poursuit.