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Des annonces très loin de nos exigences

L’intervention de Macron, le 10 décembre, confirme qu’il reste plus que jamais le « président des riches et des patrons » qui sont une fois de plus totalement exonérés de toute contribution financière ou fiscale.
Les concessions sociales se limitent à quatre mesures :
Une augmentation de la prime d’activité, versée par l’Etat aux salariés au smic, faussement présentée comme une hausse de 100 euros du smic ;
La défiscalisation des heures supplémentaires (la mesure phare de Sarkozy) ;
La suppression de la hausse de la CSG sur les retraites inférieures à 2000 euros ;
Une éventuelle prime exceptionnelle, défiscalisée, laissée à l’appréciation des entreprises « qui le peuvent ».

Par contre, il a réaffirmé qu’il ne rétablirait pas l’ISF et ne remettrait pas en cause le CICE ni aucune des mesures fiscales pour les riches et les grandes entreprises.
Il n’a pas parlé d’augmenter les minimum sociaux, ni les retraites, ni les indemnités chômage, pas plus qu’il n’envisage de revenir sur la baisse des APL. Il n’a pas davantage parlé de défendre les services publics qui se dégradent de jour en jour.
On est très, très, loin des exigences en matière d’augmentation réelle du pouvoir d’achat mises en avant par les gilets jaunes, des exigences des travailleurs du privé et du public, des chômeurs et des précaires, des jeunes et de leurs organisations de lutte.

Pour la troisième fois, Macron a dit « qu’il avait pu blesser » et qu’il s’en excusait. Qu’il avait entendu la colère légitime, pour se lancer dans une attaque en règle contre la violence des manifestants et de ceux qui les encourage. Pas un mot sur les violences policières, sur la répression et les arrestations « préventives », rendues possibles par la transcription dans la loi des mesures liberticides de l’état d’urgence. Tout ce que les organisations démocratiques avaient dénoncé à l’époque, en termes de moyens supplémentaires donnés à la police et la justice pour criminaliser la contestation sociale, est en train de se vérifier et de s’appliquer.

Macron se raccroche aujourd’hui aux « corps intermédiaires » qu’il a voulu ignorer, notamment les maires, pour leur demander de calmer la colère « dans les territoires », pour engager un dialogue, dont il a toutefois fixé les limites : pas touche aux intérêts des possédants, des entreprises, des actionnaires.

Mais il a aussi réaffirmé le cap de ses réformes anti sociales, en matière de retraites, d’assurance chômage, de réduction des dépenses de l’Etat… et son ministre maintient les réformes du lycée, du bac et de l’université, contestées aujourd’hui par un nombre croissant de lycéens, d’étudiants… contestation soutenue par de plus en plus d’enseignants. Dans l’éducation, là aussi, c’est la poursuite de la politique de sélection, de liquidation de l’enseignement secondaire et universitaire ouvert à tous les élèves, notamment à ceux des milieux populaires.
Macron veut diviser le mouvement des gilets jaunes et éviter que le mouvement ouvrier et syndical ne s’empare de la question de l’augmentation des salaires, des pensions, des minima sociaux, du rétablissement de l’ISF et plus généralement de la taxation du capital… Il espère que le grand patronat obtiendra une « paix sociale » dans les entreprises, en contre partie de primes.
S’il s’obstine de la sorte, c’est parce qu’il défend bec et ongles un système, le système capitaliste, et qu’il veut nous faire payer la crise de ce système.

Il n’y a rien à négocier dans ses annonces et rien à attendre de ses propositions de dialogue.
Maintenant que le mouvement ouvrier et syndical de lutte se mobilise, il faut travailler à le renforcer, à gagner les travailleurs à la grève pour l’augmentation des salaires, les retraités pour l’augmentation des pensions, les jeunes pour combattre et faire annuler les réformes Blanquer, les chômeurs et précaires, pour l’augmentation des allocations et empêcher la mise en place de la réforme anti-chômeurs.

Le 14 décembre est un moment de mobilisation, de grève, de manifestation : il faut travailler à son succès et il en faudra d’autres !

 

Parti Communiste des Ouvriers de France

Le 12 décembre 2018