Déclaration des partis et organisations marxistes léninistes sur la situation en Amérique latine et les taches qui en découlent – juin 2021

Notre analyse des résultats du premier tour des régionales et notre consigne pour le second
21 juin 2021
Le journal de juillet-août est en vente et en téléchargement
7 juillet 2021

Conclusions de la réunion des partis et organisations marxistes-léninistes d’Amérique latine et des Caraïbes, membres de la CIPOML – juin 2021

  1. Il se développe dans la majorité des pays d’Amérique Latine d’importantes expressions de la lutte des masses travailleuses et de la jeunesse.
  2. Parmi les acteurs de ces luttes se distingue la classe ouvrière, comme en Equateur en 2019 où les centrales syndicales de classe firent partie de la direction, et dans les expressions suivantes de la lutte générale en Colombie, de façon particulière de la grève de 2021. Dans les autres pays, la classe ouvrière ne joue pas de rôle significatif.
  3. Dans ces luttes s’expriment de façon importante les femmes et la jeunesse, en posant leurs revendications propres mais aussi en prenant leur place dans la lutte et la confrontation politique, en reprenant les revendications générales.
  4. En Equateur, au Chili et en Colombie, un des acteurs de premier plan est le mouvement indigène qui, en plus de poser ses propres revendications spécifiques, s’empare des mots d’ordre généraux.
  5. Ces mobilisations des mases visent les politiques néolibérales (« paquets » de mesures imposés par le FMI, impôts, suppressions de subventions) ; elles deviennent plus générales, regroupent les mécontents ; elles deviennent massives, prennent un caractère politique, s’affrontent aux gouvernements.
  6. Objectivement, le mouvement des masses se développe de façon soutenue dans tous les pays du continent, mais elle s’exprime à différents niveaux. La perspective est que le mouvement social et politique des travailleurs et des peuples atteigne un niveau supérieur, jusqu’à un nouvel essor de la lutte, et que, probablement, dans quelques pays, cela débouche sur une nouvelle vague révolutionnaire.
  7. La nature et les objectifs du mouvement de masses ciblent le capitalisme. Par contre, dans les propositions générales, dans les mots d’ordre et les banderoles, l’objectif du changement social, la lutte pour la révolution et le socialisme ne sont pas posés.
  8. Nos partis sont présents dans ce mouvement mais notre présence est limitée ; elle se heurte à des difficultés à surmonter et des problèmes à résoudre.
  9. Les dirigeants populaires les plus remarqués dans ces combats ne viennent pas de nos rangs.
  10. Dans la construction des programmes de lutte, dans le déroulement des combats des masses se forge l’unité des masses travailleuses et des peuples, des femmes et de la jeunesse. Nos Partis assument la responsabilité de s’y intégrer avec leurs forces, en levant les drapeaux unitaires et en se montrant combattifs et conséquentes. Nous devons travailler à ce que l’unité dans l’action aille vers l’unité politique et de programme ; qu’elle amène les « journées de mobilisation dans les rues » à la confrontation politique quotidienne contre le capitalisme et ses représentants. Le mot d’ordre léniniste d’aller là où luttent les masses devient pour nos partis une obligation immédiate.
  11. Les moments de lutte directe, d’affrontement de la répression, que nous gagnions la victoire ou que nous subissions des revers, doivent devenir des espaces pour le débat, pour y démasquer l’ennemi de classe, pour l’affirmation de notre plateforme, pour le renforcement de l’unité, pour la diffusion des idées, pour des propositions et des voies en direction de la révolution et du socialisme. Ils doivent devenir permettre d’avancer pour forger un projet politique démocratique, populaire et révolutionnaire.
  12. Dans la lutte politique électorale qui se développe dans plusieurs pays, on assiste en général à l’affrontement entre les positions libérales et les politiques des forces du progressisme. C’est une confrontation politique électorale dans laquelle participent les travailleurs et les peuples, en recherche d’alternatives. En l’absence d’une force significative des positions de gauche, ce sont les politiques du progressisme qui attirent les expressions de l’insatisfaction, du mécontentement et de l’aspiration des masses au changement.

Ces situations doivent être analysées par les marxistes-léninistes à partir des positions de classe, en prenant en compte l’analyse concrète de la situation concrète. L’indépendance de classe qui caractérise nos propositions et nos actions doit être la marque des positions de nos partis dans les élections et les fronts anti-libéraux en action.

  1. Nous devons travailler en tant que partis à construire des instruments politiques et organisationnels qui ouvrent la perspective de la construction de blocs électoraux alternatifs, populaires et de gauche.
  2. Ce nouveau stade de la lutte populaire constitue un grand défi pour les partis marxistes-léninistes.
  3. Comment nous impliquer dans le mouvement de masses pour y mener la politique révolutionnaire ?
  4. Comment gagner des positions dans la direction du mouvement populaire ?
  5. Comment démasquer les positions de la social-démocratie et l’opportunisme au sein du mouvement de masse ?
  6. Comment faire reconnaitre, dans le mouvement de masse et dans la lutte politique, des dirigeants politiques révolutionnaires qui disputeront le leadership social ?
  7. Les outils de la communication et la propagande révolutionnaire doivent être rationnalisés et renforcés.
  8. Le journal du Parti doit sortir régulière et assurer, dans les faits, le rôle de propagandiste, d’agitateur et d’organisateur.
  9. Le Parti doit apporter la politique révolutionnaire à la classe ouvrière, aux masses travailleuses, à la jeunesse et aux femmes.
  10. Les tracts, les manifestes, les peintures sont toujours valables et doivent être utilisés.
  11. Les réseaux sociaux sont un espace et doivent devenir des instruments pour la propagande révolutionnaire. Il faut insister dans l’utilisation de ces différents mécanismes et outils : pages Web, blogs, journaux digitaux, etc.
  12. Il faut prendre en compte les nouveaux éléments de la technologie et les utiliser.

Nos bannières

Nous mettre en mode offensif pour la promotion des drapeaux de la révolution et du socialisme au sein du mouvement ouvrier et populaire.

La lutte idéologique et politique contre l’impérialisme et le capitalisme, contre la réaction : dénoncer les fléaux du capitalisme : le chômage, la misère, les politiques d’agression de l’impérialisme, particulièrement nord-américain ; la pénétration de l’impérialisme chinois. Comprendre que les contradictions inter impérialistes ne sont pas au bénéfice des peuples et encore moins de la révolution mais qu’elles doivent être prises en compte dans l’élaboration de la politique.

La lutte pour la démocratie, l’existence des libertés publiques, la répression et l’autoritarisme, la dénonciation et le combat contre les politiques fascisantes.

Démasquer les positions et les différentes expressions idéologiques qui influent dans le mouvement ouvrier populaire : la social-démocratie, les différentes manifestations de l’opportunisme, le socialisme du XXIème siècle, le progressisme. Concernant les positions et propositions de secteurs de la petite bourgeoisie révolutionnaire, nous devons nous efforcer de comprendre leur nature et, par le débat, travailler pour qu’avancent nos positions conséquentes.

Combattre les politiques néolibérales : les réajustements proposés par le FMI : les privatisations, la flexibilisation du travail, la suppression des subventions, les traités de libre-échange.

Combattre l’extractivisme, l’exploitation des ressources naturelles développée par les monopoles internationaux.

Soulever l’opposition à la dette extérieure.

Appui aux luttes populaires dans et hors de nos pays.

Impulser la solidarité entre les militants sociaux, les peuples d’Amérique Latine et le reste du monde.