Déclaration politique des Partis et Organisations Marxistes Léninistes d’Europe

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Déclaration politique des Partis et Organisations Marxistes Léninistes d’Europe

Membres de la Conférence Internationale de Partis et Organisations Marxistes Léninistes (CIPOML)

Une réunion des partis et organisations d’Europe, membres de la Conférence internationale de partis et organisations marxistes léninistes (CIPOML), s’est tenue récemment. Notre parti y a participé.
Ci-dessous, le texte de la déclaration politique.
Les échanges entre les délégations ont permis de mettre en évidence les grandes tendances à l’œuvre au niveau des politiques des bourgeoisies des différents pays, ainsi que de celle qui est impulsée au niveau de l’UE. Les discussions ont surtout porté sur les développements du mouvement ouvrier et populaire, à partir du travail mené par les partis et les organisations. En effet, il y a de nouvelles questions politiques qui surgissent des combats et il est important de pouvoir échanger les expériences, approfondir ensemble les réponses à y apporter et les propositions politiques à développer pour faire avancer la conscience de la nécessité de la rupture révolutionnaire avec le système capitaliste impérialiste.
De la discussion sur la situation économique, il ressort que les différentes mesures prises, au niveau européen, pour essayer de surmonter la crise de 2008, à grands coups de milliards d’euros, n’ont pas réussi à relancer l’économie, y compris celle des puissances impérialistes dominantes en Europe. Les principales puissances impérialistes ont des taux de croissance très faibles, qui risquent de déboucher à termes sur une stagnation. C’est pourquoi, les partis parlent d’une nouvelle crise qui se dessine. Après avoir lancé partout une offensive contre les mécanismes de protection sociale (au nom de la lutte contre les déficits publics), de flexibilisation du marché du travail, de baisse des salaires et en matière de licenciements (avec notamment le traité Merkel-Sarkozy sur la compétitivité des entreprises), l’offensive actuelle porte plus particulièrement sur les règles concernant le droit du travail, les mécanismes de « négociation ». C’est dans ce contexte qu’il faut placer l’actuelle offensive contre le code du travail contenu dans la loi El Khomri, mais aussi la remise en cause des négociations nationales des conventions collectives, comme cela se passe dans plusieurs pays.
Nous avons ainsi pu vérifier que ce sont les mêmes plans, avec les mêmes objectifs, qui sont appliqués de façon différenciée, dans les différents pays de l’UE. Cela pose notamment la nécessité de la solidarité à développer avec les luttes que mènent les travailleurs contre ces contre-réformes, et de réfléchir aux initiatives à prendre pour aller vers des luttes coordonnées.
L’autre caractéristique de la politique actuelle, c’est la mise en place d’États policiers.
Partout, on voit le renforcement du contrôle, de la surveillance, de la répression policière, au nom de la « lutte contre le terrorisme ». Cela s’accompagne aussi du développement de partis d’extrême droite qui reprennent un discours « social » pour tromper les masses. C’est notamment ce qui se passe en Allemagne, avec la montée du parti AfD (voir La Forge d’avril). Cela nous oblige à préciser la nature de ces partis et les intérêts de classe qu’ils défendent, qu’un qualificatif comme « populiste » ne permet pas. Il est clair qu’il y a une bataille idéologique à mener sur les termes et les concepts utilisés, dans ce domaine comme dans d’autres.
Les guerres impérialistes menées par les puissances dominantes, sous leurs drapeaux et sous celui de l’UE et de l’Otan, touchent aussi bien le Moyen- Orient, l’Europe que l’Afrique. Ce sont ces guerres qui provoquent les grandes vagues de réfugiés et de migrants, qui se heurtent à l’Europe forteresse. Les camarades d’Italie, de Grèce, d’Allemagne, ont insisté sur l’immense élan de solidarité qui s’est développé dans leurs pays, pour accueillir les réfugiés. Le peuple grec, soumis depuis des années au diktat de la troïka, fait preuve d’une solidarité exemplaire, malgré les terribles conditions de vie dans lesquelles il est lui-même plongé. La solidarité spontanée des démocrates, des progressistes, des simples gens, en Allemagne, est aussi une réponse au discours de haine, à la xénophobie des partis réactionnaires, racistes et fascistes, promotionnés par les médias. Les accords passés entre l’UE, sous l’impulsion de Merkel, avec le régime de plus en plus autoritaire d’Erdogan, payé pour mettre les réfugiés dans des camps et les expulser, suscitent une profonde vague de protestation.
La politique de guerre s’accompagne aussi d’une militarisation accélérée en Europe. Les grandes puissances impérialistes multiplient les ventes d’armes, les gouvernements des pays frontaliers de la Russie accroissent leurs capacités militaires, acceptant avec enthousiasme le renforcement de la présence militaire de l’Otan. Dans plusieurs pays, des mouvements se développent pour dénoncer ces achats d’armes, qui engloutissent des milliards, au moment où les coupes dans les budgets sociaux s’accentuent. La rencontre a également discuté des initiatives à prendre dans le cadre du centième anniversaire de la révolution socialiste d’Octobre, en 2017.
Notre parti a eu de nombreuses discussions, notamment sur le bilan que nous tirons de notre expérience dans le front de gauche et sur les orientations que nous traçons dans le contexte de la montée de la contestation politique et sociale actuelle. Les interrogations sont nombreuses, sur le mouvement de mobilisation contre la loi « travail », avec notamment le phénomène « Nuit debout ». L’intérêt montré par les partis et organisations pour l’avancée de notre travail est un encouragement précieux. Cette réunion a été saluée par tous comme une réunion très fructueuse et enrichissante. ★

Article paru dans La Forge de mai 2016

Développons la résistance à l’offensive du capital, de la réaction et à la politique de guerre

La situation en Europe s’est extrêmement aggravée sur une période très courte.
Alors que les conditions pour un développement économique capitaliste étaient favorables, avec un crédit bon marché, un taux de change bas pour l’Euro, un bas prix de pétrole, des milliards d’euros mis en circulation par la BCE, l’économie continue à stagner et une nouvelle crise se profile, du fait des contradictions insurmontables du capitalisme. Cela fait qu’une poignée de riches est de plus en plus riches alors que les pauvres deviennent toujours plus pauvres. Il y a beaucoup d’argent pour les armes et la guerre, alors qu’il y a de moins en moins d’argent pour les besoins sociaux.
Dans cette situation, la classe dominante, ses partis, qu’ils soient conservateurs, ou sociaux démocrates, et leurs gouvernements, attaquent les acquis de la classe ouvrière, comme les négociations collectives nationales et veulent pouvoir licencier plus facilement. Cela s’accompagne de baisses des salaires, des dépenses sociales, des retraites et par l’allongement de la durée de cotisation. Cela conduit à une défiance croissante vis-à-vis de l’Etat, de ses institutions et des différents partis bourgeois, que ce soit la droite traditionnelle, les conservateurs, les sociaux démocrates ou les libéraux.
Dans ce contexte, les Etats se transforment pas à pas en Etats policiers, avec des gouvernements autoritaires, un processus qui s’accompagne de la montée de mouvement et de partis d’extrême droite, nationalistes, racistes, et, dans certains cas, de partis et des mouvements fascistes, qui tiennent un discours démagogique « social » et qui soutiennent ce processus d’état policier. Sous le prétexte de la « lutte contre le terrorisme » les droits démocratiques sont piétinés.
Parallèlement se développe la politique de guerre. Sous la direction de l’Otan et dans le cadre de l’Otan, l’UE et ses Etats membres, en particulier le Royaume Uni, la France et l’Allemagne, interviennent militairement en Syrie, Libye, Irak, Afghanistan, Somalie, Mali, etc …

C’est la principale cause au grand nombre de réfugiés qui essaient de venir en Europe. Les puissances impérialistes utilisent les conséquences de leur propre politique impérialiste agressive comme prétexte pour intervenir davantage encore et pour renforcer l’Europe forteresse, pour empêcher les victimes de leur politique de trouver un lieu sûr, où elles peuvent survivre et vivre.

C’est dans ce contexte qu’est intervenu l’accord entre la Turquie et l’UE. C’est un accord inhumain. C’est un accord passé avec un régime qui foule au pied les droits et les libertés démocratiques fondamentaux, qui combat et écrase toute opposition démocratique et qui essaie d’écraser par les moyens militaires, la lutte de libération nationale du peuple kurde.

La question des réfugiés a mis en lumière et a approfondi les contradictions à l’intérieur de l’UE et entre les classes dirigeantes qui ont des intérêts et des objectifs différents. Cela renforce la crise politique de l’UE et de ses institutions.

Les puissances impérialistes utilisent la question des réfugiés pour intensifier et développer les Etats policiers, sous le prétexte de « lutter contre le terrorisme ». Cela ouvre un espace aux forces d’extrême droite et aux mouvements fascistes, qui bénéficie d’un certain soutien de la bourgeoise, de l’Etat bourgeois et des médias. Tous ces mouvements d’extrême droite aident la bourgeoisie à diviser les travailleurs et le mouvement populaire, à pousser à la lutte de tous contre tous, au lieu de lutter ensemble contre la classe dominante et son gouvernement.

Mais tous ces mesures de la bourgeoise ne résolvent aucun des problèmes, bien au contraire, elles en font que les aiguiser.

La résistance de la classe ouvrière et des masses populaires

La résistance de la classe ouvrière et des masses travailleuses contre les attaques du patronat et des gouvernements, quels qu’ils soient (de droite, sociaux démocrates, seuls ou en alliance…) se développent dans tous les pays.

Les attaques actuelles se concentrent sur les lois du travail, le code du travail, comme on le voit actuellement en France. Un vaste mouvement mobilise des centaines de milliers de travailleurs, de syndicalistes, de jeunes… qui luttent pour le retrait de ce projet, à travers des grèves et des manifestations, au niveau local et national. Il s’agit d’une contre réforme qui vient après une série d’autres, qui ont traduites les principales exigences des patrons ; faciliter les licenciements, imposer plus de flexibilité, imposer la baisse des salaires, accroître l’exploitation.

Les mêmes attaques se mènent dans d’autres pays, comme en Italie, en Allemagne, en Norvège, en Espagne, où les droits des travailleurs et les négociations collectives sont sapés, voire carrément supprimés. Le patronat veut limiter par là, la possibilité pour les travailleurs d’agir de façon unie.
La résistance se développe également contre la criminalisation des grèves, des syndicalistes combattifs, surtout quand ceux ci opposent la violence de classe à la violence du Capitale et de son Etat. Le nombre de syndicalistes jetés en prison ne cesse d’augmenter. Des mouvements de solidarité se sont développées, sur le plan international, en particulier quand il s’agit de répression dans des monopoles qui ont des entreprises dans différents pays. Ce type de solidarité, encore limitée, doit être amplifié.*

L’impérialisme et le capital monopoliste attaquent et passent outre la souveraineté nationale, aux institutions élues. Cela ne concerne pas seulement les pays les moins développés économiquement, mais même des pays impérialistes.

La résistance et la lutte contre l’UE et sa politique néolibérale, sa politique réactionnaire et inhumaine contre les réfugiés et les migrants, sa politique de guerre, de tension accrue contre la Russie, en lien étroit avec l’Otan, se développent dans les différents pays.

L’opposition à l’UE se renforce au Danemark, en Hollande, où des référendums, en lien avec la question de l’UE, ont été organisés. A chaque fois, le rejet de l’UE s’y est renforcé et est devenu majoritaire au sein des populations, en particulier parmi les ouvriers et les masses populaires.

Le référendum au Royaume Uni en sera la prochaine occasion : la perspective du « brexit » (sortie du Royaume Uni de l’UE) est concrète été cela met en rage l’oligarchie financière, les leaders des partis de droite et sociaux démocrates, le grand patronat, les dirigeants pro-UE des autres pays et même Obama qui s’est immiscé et a pris position en faveur du maintien du Royaume Unie dans l’UE. Nous soutenons sans hésitation les forces démocratiques et progressistes qui font campagne en faveur de la sortie du Brexit. Si le référendum se prononce en faveur de la sortie, cela créera une nouvelle situation politique, aggravant la crise politique de l’UE, et va stimuler l’opposition à l’UE dans les autres pays.
Nous soutenons avec force le droit des peuples à sortir de l’UE. Nous soutenons les peuples qui exigent un référendum pour dire « non » à l’UE.

Plusieurs traités internationaux sont actuellement discutés et négociés en secret, entre des représentants de l’UE et les USA : le Traité de libre commerce (TAFTA) est l’un de ces traités aux conséquences sont considérables et dangereuses. Il renforcer la pouvoir des monopoles, qu’ils soient étasuniens ou européens, contre les travailleurs et les peuples. Il ya  d’autres traités comme le TiSa (accord sur le commerce des services), qui est un projet anti démocratique qui vise à rendre les privatisations des services et des ressources publiques irréversibles. Tous ces traités qui portent sur des aspects spécifiques, visant le même objectif : ouvrir les marchés aux monopoles et accroître la concurrence entre les travailleurs, au bénéfice du capital, imposer le diktat des monopoles, en utilisant les Etats comme les meilleurs défenseurs de leurs intérêts privés.

De grandes manifestations se développent, à l’occasion des derniers rounds des négociations du TAFTA. Rien n’est joué : une victoire pour le mouvement populaire est possible. Nous devons renforcer la mobilisation pour stopper les négociations et les faire échouer.

La politique agressive de l’Otan se heurte à un mouvement de résistance croissant qui dit « non » à la guerre, non à l’Otan », qui exige la dissolution de l’Otan et qui dit « sortons de l’Otan » dans les pays membres de cette alliance politico militaire sous commandement de l’impérialisme US. Ce mouvement dénonce aussi les liens entre l’UE et l’Otan.

Un autre volet de la politique de l’OTAN, est la pression exercée sur les gouvernements pour augmenter les budgets de guerre, pour acheter plus d’armes produits par les monopoles européens et US qui se livrent une féroce concurrence sur ces marchés.

Nous joignons nos voix pour  dénoncer la militarisation croissante des Etats de toute la société, le pouvoir politique et économique grandissant  des monopoles du complexe militaro industriel.
Nous joignons nos vais au mouvement qui exige « de l’argent pour l’éducation et la santé, pas pour les armes, pas pour la guerre ».

Nous travaillons à développer un puissant mouvement international contre la guerre impérialiste.
Un mouvement qui lutte pour mettre fin aux guerres en Irak, Syrie, Afghanistan.
Un mouvement qui dit « non à l’agression contre la Libye »

Un mouvement qui dénonce la « guerre contre le terrorisme en Afrique », mené par les puissances impérialiste, notamment la France et l’Allemagne, en liaison étroite avec l’impérialisme US. Nous joignons nos voix avec les peuples et organisations de ces pays qui luttent pour le retrait des troupes étrangères, pour défendre leur souveraineté, notamment au Mali.

Nous soutenons notamment la lutte révolutionnaire du peuple du Burkina Faso et des autres néo colonies, qui affrontent l’impérialisme français, US et d’autres puissances impérialistes.

Le système capitaliste impérialiste n’apporte que la misère, la répression et la guerre à l’immense majorité des travailleurs et des peuples. Ce système n’est pas réformable dans le sens des intérêts des travailleurs et des peuples et n’apporte aucun avenir aux peuples et à la jeunesse.
Nous affirmons notre conviction de la nécessité d’un changement révolutionnaire et du socialisme. Ce sera le message que nous, partis et organisations marxistes léninistes, nous allons développer en direction des travailleurs et des peuples, au niveau international, à l’occasion du centième anniversaire de la Révolution d’Octobre. Le socialisme est l’avenir !

Déclaration de la rencontre régionale des membres d’Europe de la Conférence Internationale de Partis et Organisations Marxistes Léninistes

Stuttgart (Allemagne), Mai 2016

Signataires :

Organisation pour la Construction d’un Parti Communiste des Ouvriers d’Allemagne –  Arbeit Zukunft ;
Parti communiste des Ouvriers du Danemark – APK ;
Parti Communiste d’Espagne marxiste-léniniste – PCE ml ;
Parti Communiste des Ouvriers de France- PCOF ;
Organisation pour la Reconstruction du Parti Communiste de Grèce (1918-1955) ;
Plateforme Communiste pour un Parti Communiste des Ouvriers d’Italie ;
Organisation Marxiste Léniniste Révolution de Norvège ;
Parti du Travail de Turquie – EMEP