Des dizaines de milliers dans les rues et les rassemblements du 18 novembre, pour le cessez-le-feu à Gaza

Un appel urgent des syndicats palestiniens : mettre fin à toute complicité, cesser d’armer Israël
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Pendant que les bombes continuent à tomber sur Gaza, faisant à chaque fois des dizaines de morts, les mobilisations pour exiger un cessez-le-feu immédiat continuent chaque fin de semaine dans des nombreuses villes, partout dans le monde. De Londres à Berlin, à San Francisco, Lisbonne, Amsterdam… l’exigence de l’arrêt des bombardements israéliens, l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat, sont scandés par les manifestants.

Dans notre pays, trois centrales syndicales (CGT, FSU et Solidaires) ont appelé aux manifestations et à des rassemblements. Dans la plupart des villes, l’appel du « collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens » a servi de base aux initiatives, qui, au total, ont eu lieu dans plus de 80 villes. D’autres collectifs, comme « urgence Palestine » ont mobilisé, sur leurs bases, et, comme à Paris, ont défilé sur le même parcours que le collectif.

Dans les cortèges, beaucoup de discussions sur comment élargir la mobilisation, se faire davantage entendre, sur les évolutions des positions de Macron, sur la situation en Israël, dans les Territoires Occupés, et sur la multiplication de prises de position, qui appellent toutes à un cessez-le-feu, mais dont certaines continuent à mettre en avant et en premier lieu, la condamnation du Hamas.

Dans ces discussions, la condamnation de l’opération « manifestation contre l’antisémitisme » est largement partagée. Elle apparaît de plus en plus clairement comme un soutien à la guerre d’Israël contre le peuple palestinien, avec un RN en pointe, omniprésent dans les médias. Les déclarations contradictoires et évolutives de Macron, qui parle de « cessez-le-feu » humanitaire, ne sont accompagnées d’aucune pression sur le gouvernement israélien. Celui-ci poursuit le « nettoyage ethnique » de la bande de Gaza et soutient les colons qui tuent les Palestiniens en Cisjordanie. C’est pourquoi, le mot d’ordre « Israël assassin, Macron complice », est largement repris dans les manifestations

L’opération militaire de l’armée israélienne contre l’hôpital Al-Chifa de Gaza illustre le degré de manipulation médiatique des autorités israéliennes qui « cherchent les otages », « cherchent les armes et les tunnels »… en semant la mort et la terreur dans un hôpital où des milliers de Gazaouis ont essayé de se réfugier et où les équipes médicales ont continué à soigner, malgré les bombes, les tirs, les injonctions à quitter les lieux…

Quant à la question de la libération des otages, mise en avant par les médias, beaucoup y voient non seulement une manœuvre pour ne pas poser comme exigence principale, l’arrêt des bombardements israéliens et de remettre encore une fois, au premier plan la question de la condamnation du Hamas.

Ces divergences politiques sont profondes et il faudra continuer à les combattre. Il y a un « pôle » de positions et d’organisations qui travaillent à cibler les questions essentielles :

Affirmer notre solidarité première avec le peuple palestinien, ses revendications nationales, son combat contre la volonté de l’asservir, de le nier, et aujourd’hui de le menacer dans son existence même ;

Dénoncer la complicité de tous les gouvernements et les Etats qui soutiennent Israël en lui livrant des armes, en le soutenant économiquement, politiquement, et en refusant de lui imposer des sanctions ;

Travailler à développer la mobilisation populaire pour imposer un cessez-le-feu immédiat.

Paris

Manifestation combative, sous une pluie battante. Nous avons manifesté aux côtés des amis de l’AFPS.

Parmi les mots d’ordre repris massivement : « Apartheid, occupation, colonisation, ça suffit ! Cessez-le-feu, maintenant », « Israël assassin, Macron complice », So, so, solidarité avec le peuple palestinien ».

Intervention du parti à la manifestation

Samedi 18 novembre – Intervention PCOF

Cela fait maintenant 6 semaines que, chaque samedi, nous sommes des dizaines de milliers dans la rue à Paris et dans toute la France, dans les grandes comme dans les petites villes, pour exiger un cessez-le-feu immédiat dans la guerre que mène Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Une guerre contre tout le peuple palestinien qu’Israël est en train d’étendre à la Cisjordanie.

Des centaines de milliers de personnes manifestent : jeunes et moins jeunes, partout dans le monde, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, au Canada et dans tous les pays arabes, en Jordanie, en Tunisie, au Maroc, en Egypte… même quand les pouvoirs en place cherchent à empêcher les manifestations ou à les récupérer à leur profit.

6 semaines de mobilisations pour crier « Stop à la guerre, Stop au génocide du peuple palestinien ». Un génocide qui est en train de se produire en direct sous les yeux du monde entier et que les dirigeants des grandes puissances impérialistes, USA en tête, non seulement laissent faire mais encouragent en livrant des armes sous prétexte du droit d’Israël à se défendre.

6 semaines que nous exigeons, Monsieur Macron que vous vous engagiez clairement pour un cessez-le-feu immédiat, et que vous fassiez tout ce qui est votre pouvoir pour obliger Israël à arrêter sa guerre contre le peuple palestinien, maintenant. Les petites phrases ambiguës, les « en même temps », ça suffit ! Ce n’est pas de trêve humanitaire dont ont besoin les Gazaouis : ils veulent vivre et pas survivre sous les bombes, ils veulent lutter pour leurs droits nationaux ! Ils n’ont que faire de vos projets de reconstruction de Gaza. Ce dont ils ont besoin, et c’est une question de vie ou de mort, c’est l’arrêt immédiat des bombardements et de l’offensive terrestre de l’armée israélienne contre les hôpitaux, et que l’aide humanitaire parvienne d’urgence à l’ensemble de la population de Gaza. Ce qu’on exige de vous, monsieur Macron, c’est d’arrêter le bras des assassins du peuple palestinien en mettant fin à la coopération militaire et sécuritaire française avec Israël et en prenant des sanctions contre cet Etat criminel. Non seulement vous en avez le pouvoir mais vous en avez le devoir.

Et ce que nous voulons dire au peuple palestinien, c’est que nous continuerons à être à ses côtés, à soutenir son combat pour ses droits.

Non au génocide du peuple palestinien !

Cessez-le-feu immédiat !

Sanctions, sanctions, sanctions contre Israël !

Pau

Il y avait environ 300 personnes devant la préfecture à l’appel d’une vingtaine d’organisations (AFPS, Mouvement pour la paix, MRAP, PCF, PCOF, FI, NPA, PS, les verts, CGT, SOLIDAIRES, FSU, GDS…etc) pour exiger un cessez le feu à Gaza et l’arrêt des bombardements israéliens.

La manifestation s’est poursuivie par un défilé dans les rues de Pau. Les slogans : « Pour un cessez le feu immédiat » , « retrait de toutes les colonies en Cisjordanie ». Aucun incident à signaler, plutôt un bon accueil de la population.

La prochaine mobilisation est prévue le samedi 25 novembre à 11h devant la préfecture.

Rassemblement devant la mairie de St André de Cubzac (33)

Ce samedi 18 novembre à l’appel de plusieurs syndicats de gironde (CGT, FO, CFTC, FSU, Solidaires, Union étudiante et Union Syndicale Lycéenne) ce sont tenus des rassemblements avec prise de parole pour poursuivre la mobilisation. Ces rassemblements ont eu lieu à St André de Cubzac où nous étions, et à Libourne le matin, alors que l’après-midi se déroulait à Bordeaux le rassemblement hebdomadaire de dénonciation de la politique colonialiste d’Israël à Gaza et en Cisjordanie à l’initiative du collectif pour une paix juste et durable entre les palestiniens et les Israéliens.

Une trentaine de personnes étaient présentes à Saint-André-de-Cubzac.

Après les interventions des représentants des organisations, plusieurs personnes ont exprimé leur dégoût, leur colère, leur espoir, leur fraternité avec le peuple de Palestine. Comme l’a dit un intervenant, « Gaza n’est qu’un tombeau géant ! ».

Certains ont parlé du climat de suspicion à l’égard des étrangers qui s’est développé depuis la loi « séparatisme ».

Un militant CGT a dénoncé les interdictions de manifestation de solidarité et l’arrestation du secrétaire de l’UF CGT du Nord. D’autres sont intervenus sur le budget de guerre (41 milliard/an) au détriment de la santé, l’éducation.

Il faut que l’appel syndical à la solidarité avec le peuple palestinien, pour le cessez-le-feu, se diffuse plus largement dans les structures syndicales et les entreprises et que les relations fraternelles et de lutte que la CGT a tissées avec les syndicalistes palestiniens soient davantage connues.

Correspondance Bordeaux

Toulouse

Les manifestants plus nombreux : environ 4000 en ce jour de nouvelle mobilisation. Des panneaux avec du « sang sur les mains » pour dénoncer le génocide, l’État israélien criminel, la situation dramatique des enfants de Gaza. Quelques soignants en blouse blanche défilaient avec une pancarte « Soignants contre le massacre à Gaza ». Toujours beaucoup de drapeaux palestiniens. Le cortège syndical notamment pour la CGT était plus étoffé et l’UD défilait avec une banderole exigeant « cessez-le-feu immédiat ».

De nombreux jeunes combatifs dans le collectif « Palestine Vaincra ». Un immense drapeau palestinien était porté par des enfants et des jeunes.

Beaucoup de personnes des quartiers populaires sont venues en famille, ce qui montre l’enracinement du soutien à la Palestine.

Les mots d’ordres « Gaza Toulouse est avec toi », « Enfants de Gaza enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine », « Palestine vivra Palestine vaincra », « Vive la Palestine », « Israël assassin Macron complice », « Cessez le feu immédiat dans la bande de Gaza »

Nous avons retrouvé quelques collègues et amis.

En raison de la manifestation contre les violences faites aux femmes prévue de longue date pour le 25 novembre la prochaine mobilisation se déroulera jeudi 23 novembre à 18H30. Elle prendra la forme d’une marche nocturne avec lampes frontales ou bougies, au départ de Jean Jaurès.

Strasbourg : la défense de l’humanité devient plus politique

Il y avait autant de monde dans les rues de Strasbourg que lors des dernières manifestations pour réclamer un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

Le cortège était toujours aussi dynamique. Avec la banderole de tête, des deux côtés, avançaient des manifestants tenant les photos des victimes palestiniennes. De nombreux mots d’ordre repris avec force par les manifestants qui mettaient l’humain en avant, fustigeaient les massacres et les horreurs des attaques de l’armée israélienne. Montrer qu’à Strasbourg, le soutien au peuple palestinien s’exprime fortement et ne lâche pas, à travers le slogan « Gaza, Strasbourg est avec toi » repris très fortement. A un moment donné, grâce à l’organisation du cortège, un seul mot d’ordre a traversé les rues au même moment : « Enfants de Gaza, Enfants de Palestine, c’est l’Humanité qu’on assassine », repris par tous pendant un long moment.

Le niveau politique des slogans a évolué. Dénonciation des institutions internationales « qui ne font rien » ; dénonciation des gouvernements occidentaux ; dénonciation de la colonisation israélienne et de l’aide qu’apportent les entreprises internationales au régime colonisateur d’Israël. Les appels au boycott et devant les « Mc Do, Carrefour et Cie » se sont fait entendre de manière plus dense. Des mots d’ordre aussi qui dénonçaient l’impérialisme, des mots d’ordre qui dénonçaient le sionisme, la colonisation de la Palestine, liée aux intérêts capitalistes, etc. Les pressions gouvernementales et le matraquage médiatique sont battus en brèche.

Dans l’intervention finale du collectif, l’origine du sionisme a été évoquée et la position de l’empire britannique qui voulait sauver ses colonies dans la région, et soutenu par les puissances occidentales, a été dénoncé (le traité Balfour). Il a été rappelé que des travailleurs et des syndicalistes (Canada, Angleterre, Belgique, Italie, Grèce et Espagne) ont fait des actions de blocage d’envoi d’armes et de munitions à destination d’Israël.

Autre aspect fort dans la manifestation : le caractère international de la solidarité, la conscience qu’il a des manifestations partout en France. Des personnes venant d’Allemagne et de Suisse ont participé. Les importantes manifestations aux Etats Unis, en Amérique Latine et ailleurs ont été rappelées et applaudies. Beaucoup disent qu’il ne faut pas abandonner la rue et rester mobilisés tant que les bombes tombent sur Gaza et que le peuple palestinien, à Gaza et en Cisjordanie, est victime de massacre. D’autres activités sont envisagées, mais l’expression de la population dans la rue reste essentielle.

Notre parti a pris sa part active dans la mobilisation. Diffusions nombreuses de l’appel les jours précédents, sur les marchés et sur les arrêts de Tram. L’accueil a été très chaleureux. Des personnes ont pris des tracts pour les diffuser autour d’eux.

Dans la manif, notre méga était un pôle dynamique pour la répercussion et l’unité des mots d’ordre. Le micro a été réclamé par des manifestantes qui voulaient participer elles aussi aux mots d’ordre du collectif. Des manifestants sont repartis avec le journal.

Tours

Comme tous les samedis, un rassemblement d’au moins 400 personnes a eu lieu le 18 novembre à Tours pour exiger un cessez-le-feu à Gaza, la fin des bombardements, des déplacements forcés de population, ainsi que la levée immédiate du blocus. Il y a avait de nouveaux signataires, dont l’UD CFDT et FO 37. La CGT appelait également à cette manifestation pour la paix, mais sans signer l’appel commun. La confédération Paysanne était également présente.

Le mercredi soir, à la faculté des Tanneurs, la projection du film : Derrière les fronts : Résistances et résiliences en Palestine réalisé par Alexandra Dols (2017) avait rassemblé une centaine de personnes dont beaucoup étaient présentes aussi ce samedi. Les participants sont ensuite partis en manifestation (autorisée), des prises de paroles ont eu lieu au retour place de la mairie, pour communiquer des informations réelles sur la situation dramatique notamment à l’hôpital Al-Shifa de Gaza, bombardé alors que des centaines de blessés et de familles y ont trouvé refuge.

L’appel a été lancé pour se retrouver encore plus nombreux samedi prochain, qui sera aussi la journée internationale contre les violences faites aux femmes, une manifestation commune sera discutée.