Le 5 mars Macron a commencé ainsi son « adresse aux Français » : « La guerre en Ukraine, […] continue avec la même intensité. Les Etats-Unis d’Amérique, notre allié, ont changé leurs positions sur cette guerre, soutiennent moins l’Ukraine et laissent planer le doute sur la suite. Dans le même temps, [ils] entendent imposer des tarifs douaniers aux produits venant d’Europe. […] Notre prospérité et notre sécurité sont devenues plus incertaines. Il faut bien le dire nous rentrons dans une nouvelle ère. »
Tout son discours s’est construit autour de la « menace russe ». Graphiques à l’appui, il a détaillé le développement des forces militaires russes qui font de la Russie « une menace pour la France et pour l’Europe ».
C’est dans ce contexte et en lien avec le désengagement étasunien en Europe que reprend corps l’idée d’une défense européenne. Le sommet de l’UE, qui s’est tenu le 6 mars avec la participation de Zelensky, a débouché sur un plan de réarmement de 800 milliards d’euros.
Concernant l’effort national qu’implique cette entrée dans « l’ère de la guerre », Macron indique qu’il faudra de nouveaux investissements « sans que les impôts ne soient augmentés » et que « pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage ».
Cette nouvelle ère dans laquelle il veut nous faire entrer est celle d’une économie de guerre avec tout ce qui va avec : nouvelles amputations des budgets sociaux, captation de l’épargne populaire (le livret A pour financer la militarisation aux dépens du logement social !), attaques d’ampleur contre nos conditions de vie, de travail, criminalisation de toutes les formes de contestation de ce cours réactionnaire. Macron a appelé « toutes les forces politiques, économiques et syndicales du pays » à se ranger derrière le Premier ministre et le gouvernement et il et a terminé son « adresse aux Français » par un solennel : « la patrie a besoin de vous, de votre engagement ».
Comprendre pour agir
De nombreux articles de ce journal sont consacrés à cette situation complexe qui évolue très vite. Nous y analysons l’étape que le trumpisme représente dans la fascisation aux USA et les bouleversements qu’il accélère au niveau international. Nous dénonçons le rouleau compresseur idéologique et politique qui vise à gagner l’adhésion des opinions publiques et le soutien à la réindustrialisation par la militarisation. Mais nous nous attachons aussi à montrer les résistances qui existent y compris aux Etats-Unis comme le montre l’article du Parti américain du travail dont nous reproduisons des extraits. Dans tous les pays, elles ont été au cœur des mobilisations du 8 mars qui ont connu cette année une très grande ampleur.
C’est avec cet esprit offensif qu’il faut travailler à la réussite des mobilisations du 22 mars, journée mondiale contre le racisme et le fascisme.
Dans les entreprises, des luttes se mènent, avec des grèves parfois très longues. Toutes ne sont pas de même ampleur, mais leur point commun est la détermination à faire aboutir les revendications par l’unité à la base : elles sont une réponse à la propagande étatique et à tous les zélateurs du complexe militaro-industriel qui poussent à plus de sacrifices pour participer à l’effort de guerre et au réarmement.
Ne pas se mettre à la remorque des bourgeoisies qui veulent nous entraîner dans la guerre et dans la défense de la « patrie » capitaliste-impérialiste ; continuer à affirmer : « De l’argent pour les salaires et les besoins sociaux, pas pour la guerre et la militarisation ! », combattre le venin du racisme et des divisions ; travailler à développer les liens de solidarité avec les travailleurs et les peuples qui s’opposent à cette politique… C’est la feuille de route d’un combat que nous continuons à inscrire dans la lutte pour une rupture révolutionnaire avec ce système capitaliste-impérialiste mortifère.
C’est sur cet objectif que le PCOF s’est créé le 18 mars 1979, le jour anniversaire du déclenchement de la Commune de Paris. C’est en continuant à y travailler que nous fêterons ce double anniversaire.