Encore plus fort, le 7 mars, suivi du 8 mars

La Forge de mars est en vente et en téléchargement
8 mars 2023
Échos de la mobilisation du 11/3 pour dire « on ne lâche rien », « non aux 64 ans »
12 mars 2023

Après cinq manifestations intersyndicales, la période des vacances scolaires, la mobilisation du 7 mars a dépassé le niveau des mobilisations précédentes. Avant que ne s’élancent les cortèges, les renseignements policiers, érigés en compteurs de manifestants, avaient annoncé 1,2 millions, chiffre repris plusieurs jours de suite par les médias. Le ministère de l’intérieur a donc annoncé le 7 qu’il y avait eu 1,2 millions de manifestants. La CGT en annonce 3,5, soit plus de monde qu’aux précédentes manifestations, d’autant qu’il y avait davantage de rassemblements et de manifestations annoncées : plus de 300.

Dans plusieurs villes, la participation a été supérieure que celle des 5 mobilisations précédentes et plusieurs villes moyennes affichent des chiffres historiques.

L’objectif de « mettre le pays à l’arrêt » commence à se dessiner

Cela, avec des grèves reconductibles qui touchent les transports et les carburants, l’énergie, la collecte des ordures ménagères. La fédération de la chimie a appelé à la grève et au blocage dans les raffineries : les images de piquets de grève reviennent, comme dans le mouvement pour les salaires qui avait touché TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et PetroIneos. Les travailleurs d’EDF ont procédé à des arrêts de production d’électricité, dans des centrales nucléaires, dans les centrales hydrauliques et thermiques, soit l’équivalent de 21 gigawatts. Les travailleurs d’EDF, d’Engie, d’Enedis, étaient en grève et en manifestation, pour s’opposer à la réforme et à la disparition de leur régime de retraite, que le Sénat venait de supprimer, lors de la discussion du texte, avec les voix de la droite et du centre.

Plusieurs sites de collectes et de traitement de déchets sont en grève et dans de nombreux quartiers, les poubelles n’ont pas été ramassées, du fait de la grève des éboueurs. Dans cette branche, où les conditions de travail sont difficiles et dangereuses, du fait des horaires, des charges lourdes, des émanations de gaz et la manipulation de produits toxiques, et les salaires peu élevés, les grévistes se battent pour avancer l’âge de la retraite, pour pouvoir espérer en bénéficier quelques années.

A la SNCF, des grèves reconductibles ont été votées en AG : les AG connues pour leur combativité, notamment lors de la dernière grève de 2019 contre la retraite à points, ont voté à plus de 90%. Que ce soit les TGV, les trains régionaux ou interrégionaux, les trafics sont très réduits, voire nuls. Comme l’ont souligné les responsables des syndicats qui ont lancé la grève reconductible, les « temps forts » qui se sont succédé ont été importants et essentiels pour pouvoir passer à la vitesse supérieure ».

Les secteurs de la logistique sont également en grève, notamment dans le secteur aérien, où les travailleurs ont manifesté le 7. C’est aussi le cas dans le transport routier.

Les jeunes se sont également mobilisés, avec, dans certaines villes, un doublement du cortège des organisations de jeunesse.

A noter aussi, la participation dans plusieurs villes, de militants de la Confédération paysanne.

Dans plusieurs endroits, des blocages ont été organisés, sur des ronds points, dans des zones d’activité industrielle et commerciale et les zones d’implantation des entreprises logistiques.

En Guadeloupe, Martinique, à la Réunion, des manifestations et des barrages filtrants ont été organisés. A la revendication du retrait de la réforme reprise par tous les syndicats, s’ajoutent des exigences qui sont portées depuis longtemps, comme la réintégration des hospitaliers mis à pied durant la crise covid, pour refus de vaccination, la reconnaissance et les réparations de l’empoisonnement de la population par le chlordécone… A la Réunion, les manifestants ont bloqué la zone aéroportuaire.

Dans de nombreuses villes et départements, l’intersyndicale a appelé à participer aux manifestations du 8 mars, journée internationale de lutte des femmes pour leurs droits, qui sont directement attaquées par cette réforme et qui la combattent. Les cortèges des organisations féministes ont manifesté en tête, avec les organisations syndicales.

Le mouvement se poursuit et des secteurs importants de travailleurs ont commencé à participer au blocage de l’économie. Le gouvernement affiche sa volonté de faire passer « coûte que coûte » la loi au Parlement, en alliance ouverte avec la droite. L’intersyndicale a demandé à être reçue par Macron, qui la renvoie à Borne. Des ministres continuent à lancer des provocations et à faire la promotion d’une réforme dont la très grande majorité ne veut pas. L’intersyndicale a lancé une nouvelle mobilisation le samedi 11 et le 15, jour où le texte devrait passer en commission mixte paritaire.

Cette mobilisation a créé un climat de lutte, qui se traduit notamment par des grèves dans des entreprises, pour les salaires, pour de meilleures conditions de travail, y compris dans des secteurs où le patronat mène la chasse aux syndicalistes.

Dans ces manifestations, notre parti a diffusé son tract et son autocollant, qui a rencontré un succès partout. Autocollant. Journal, tracts et autocollants sont au service du renforcement de ce mouvement.

Tableau réalisé par le Monde, qui reprend les chiffres « officiels » des cinq dernières grandes mobilisations depuis 1995.

En Rhône-Alpes

Isère

Beaucoup, beaucoup de manifestants ce 7 mars dans l’Isère :  53 000 à Grenoble, 8 000 à Bourgoin-Jallieu, près de 6000 à Vienne, mais aussi des centaines de personnes, à Vizille, Saint-Marcellin, Bourg d’Oisans. Et même au col de Fau dans le Trèves pour un barrage filtrant à la sortie de l’A51. Pas mal s’étaient levés tôt pour des blogages : dans les dépôts de bus et de tram…, et pour diverses actions :sur la Presqu’île scientifique, à l’Université, dans les plusieurs lycées (notamment les lycées Stendal et Vaucanson, …). Une des caractéristiques de cette journée de grèves et de manifestations, outre le nombre et la détermination, c’est la présence très importante des jeunes répartis dans tout le cortège, mais aussi regroupés par milliers derrière deux grandes banderoles.

D’autres actions se sont poursuivies le 08 mars : blocage de la plateforme régionale de la plateforme de traitement du courrier par les salariés de la TAG  (transport urbain), blocage du lycée Stendhal au niveau lycéen.  La gare de Grenoble est toujours quasiment à l’arrêt … et grosse manifestation la manifestation du 8 mars.

Savoie

De grosses manifs également : à Chambéry et à Albertville … précédées là aussi par des actions de blocage. A Chambéry, des véhicules ont été incendiés devant la Maison des syndicats : une signature sans ambiguïté des groupes néo-fascistes qui sévissent sur la ville.

Dans le Rhône

50 000 à Lyon, tout comme à St Etienne dans la Loire !

3000 à Villefranche-sur-Saône

Lycées et facs bloqués depuis le matin, la raffinerie de Feyzin aussi ; la rocade nord tôt le matin… 50 % de cheminots en grève ; des services publics, écoles, crèches, fermés… 

A Lyon encore un gros cortège, le plus nombreux depuis le début ; une forte représentation des cheminots, des gaziers et électriciens, des jeunes en grand nombre en plusieurs cortèges, facs et lycées ensemble, des archéologues en colère, des artistes, … Les manifestants sont contents de se retrouver une nouvelle fois, avec l’ensemble des syndicats !

Une mobilisation puissante le 7 mars en Alsace

Strasbourg

Les syndicats estiment à 30 000 les personnes dans la rue le 7 mars, bien plus que la grosse manif du 31 janvier. En effet, les manifestants affluaient par grappes et par cortèges entiers des différents endroits autour de Strasbourg.

L’UL CGT de Schiltigheim avait appelé à un rassemblement devant la mairie pour aller ensemble à pied à Strasbourg. Une bonne centaine de personnes ont répondu présent, des militants des territoriaux, de la chimie, du bâtiment, de sécurité gardiennage, de la métallurgie, des retraités, etc. Les syndicats FO et Solidaires étaient représentés. Après une prise de parole des différents syndicats, le cortège animé par les mots d’ordre a traversé l’axe principal de la ville pour rejoindre la manif de Strasbourg.

D’autres entreprises, comme Punch ou Clestra, ont fait de même : des rassemblements devant la boîte et aller ensemble à la manif. Beaucoup d’entreprises avaient appelé à la grève et au blocage.

La manifestation, intergénérationnelle, et toutes les catégories de travailleurs et toutes les professions étaient là. Ouvriers, employés, cadres, précaires, chômeurs – travailleur social et de la santé, avocats, enseignants, atsem, travailleurs dans la culture, bibliothécaires, travailleurs dans les médias (DNA, FR3) et dans le spectacle, et tous les autres. Il y avait aussi une dizaine de drapeaux de la Confédération Paysanne. Nous oublions certainement des entreprises, tellement il y en avait.

Un grand cortège de jeunes ouvrait la manif sur des slogans bien animés. Les étudiants ont bloqué des bâtiments du campus de Strasbourg. Ils exigent le retrait de la réforme des retraites et dénoncent aussi la précarité des étudiants. Des lycéens ont également suivi le mouvement. Derrière le carré jeunes venaient les cortèges bien fourni et concentré des syndicats. A la fin de la manif venaient les organisations politiques. Sur place, il fallait près de 2 heures pour voir la fin du défilé. CGT et CFDT rassemblaient le gros des cortèges syndicaux.

Le mouvement de grève a été bien suivi, dans la métallurgie, l’enseignement, les transports (les cheminots ont reconduit la grève pour le 8 mars), etc. Nous ne connaissons pas encore toute l’ampleur du mouvement gréviste.

Le succès de cette manifestation s’est construit sur une mobilisation intense la dizaine de jours la précédant

Blocages de rond-point proches de grandes entreprises, de centres importants (Haguenau, Fegersheim, etc …), blocage d’axes routiers dont celui du nord Alsace, mobilisations dans les entreprises, diffusions sur les marchés, près d’écoles, devant la gare, devant l’Urssaf de Schiltigheim, banderoles mises sur les ponts de l’autoroute, réunions de discussions et de mobilisation, à Strasbourg et dans les villes moyennes ou petites environnantes.

Notre Parti a décidé de réaliser un « portique » avec nos panneaux et de se mettre sur le parcours de la manifestation en diffusant notre tract et en proposant l’autocollant. Nous nous sommes installés près du début de la manifestation. Beaucoup de manifestants étaient en recherche d’information. Ils sont venus chercher les tracts politiques sur les points fixes qui ont été remarqués et appréciés. Notre autocollant a eu un réel succès. Nous avons lancé les mots d’ordre dont celui « Capitalisme broyeur de vie » qui a marqué.

Notre portique était mobile. A la fin du cortège, nous l’avons démonté facilement et nous nous sommes rendus sur les quais, avant la dernière ligne droite de la fin de la manif. Nous avons pu continuer notre animation. Les tracts nous ont manqué, mais les autocollants ont continué à intéresser les manifestants et les panneaux ont été pris en photos.

Nous terminons par un témoignage d’un jeune militant CGT de la chimie « De nouvelles entreprises étaient en grève dans le secteur pharmaceutique. Ce sont les luttes pour les salaires qui ont fait sortir ces salariés dans la rue. En rentrant dans nos entreprises nous sommes regonflés à bloc. Beaucoup de boîtes vont négocier leur NAO et je pense que les revendications vont être portées par cette mobilisation ».

Le samedi 11 mars, 4 nouvelles manifs sont appelées dans le Bas-Rhin : à Strasbourg, Saverne, Sélestat et Haguenau

Un deuxième succès le lendemain 8 mars

Portée par la mobilisation du 7 mars, la journée de lutte pour le droit des femmes a été un succès. Plus de 2000 personnes ont défilé, un cortège dynamique, coloré et bruyant. Mots d’ordre, chants, musique, tambour. Beaucoup de jeunes femmes.

Le cortège féministe ouvrait la marche accompagné des femmes kurdes, afghanes. Puis venait le défilé des femmes syndicalistes qui était bien plus important que les années précédentes. L’intersyndicale avait appelé pour cette journée. Femme mixité de la CGT, banderole de FO, drapeaux de FSU. Toutes avaient en tête la manif de la veille. Femmes Egalité défilait aussi et leurs mots d’ordre ont animé une partie de la manif. Des camarades du Parti, des ami-e-s, étaient présents. Et nous avons retrouvé, collé sur une veste d’une femme, l’autocollant distribué la veille.

A Mulhouse (68)

Une mobilisation historique à Mulhouse contre la réforme des retraites avec 12 000 manifestants. Des syndicalistes, travailleurs, ouvriers, lycéens, étudiants et enseignants scandaient contre la réforme des retraites, contre le gouvernement au service des patrons et contre la logique de « Métro, Boulot, Tombeau ». Des discussions avec des jeunes et moins jeunes montraient une colère grandissante et un ras de bol généralisé. Une contestation massive qui se déroulait dans une ambiance festive, déterminée et combative. 

Notre parti était présent avec ses tracts et ses autocollants.

 7 et 8 mars : 20000 manifestants en Loir et Cher

Dans le Loir et Cher, dès 5 heures du matin les électriciens de la centrale nucléaire de St Laurent Nouan ont organisé un piquet de grève. Ils ont mis en place le filtrage des entrées du personnel toutes les 64 secondes ce qui a donné lieu à des prises de postes plusieurs heures après l’arrivée sur site. « Vous en prenez pour 64 secondes aujourd’hui pour ne pas en prendre pour deux ans demain ! ». De leur côté les gaziers grévistes de STORENGY ont occupé leur site et stoppé les puits.

A partir de 7h30, c’est au tour des salariés et des militants des entreprises BORWARNER, VALEO, DUNCHA (métallurgie), PROCTER et GAMBLE (chimie), CARAMBAR (agroalimentaire) de se rassembler boulevard de l’industrie et de se rendre en manifestation et investir vers le rond-point principal desservant BLOIS vers l’autoroute.

A 10 heures les manifestations de Romorantin et de Vendôme se sont mis en marche. Devant l’entreprise CAILLAU à Romorantin, 2000 manifestants renforcés par des lycéens de Claude de France, après le blocage de leur lycée, ont investi la voie rapide dans la zone industrielle. A Vendôme, c’est plus de 3000 manifestants qui ont récupéré les lycéens de Ronsard en lutte devant leur établissement.

C’est à partir de 14H30 que la manifestation intersyndicale s’est engagée avenue Maunoury forte de plus de 12000 personnes rejointes sur la route par les travailleuses et travailleurs du centre hospitalier de Blois et les métallos qui ont ouvert la voie rapide jusqu’à l’arrivée des manifestants. Ce sont plus de 15000 manifestants qui ont arpenté les rues de Blois transformée en zone de lutte et ont scandé ensemble :

« Les jeunes dans la galère, les femmes toujours précaires, les vieux dans la misère, de cette société, là on n’en veut pas, ON LA COMBAT ! »  

Le 8 mars les femmes ouvrières, aides à domicile, soignantes, enseignantes, éducatrices, lycéennes, étudiantes et retraités ont pris possession de la rue pour dénoncer la surexploitation, la précarisation, les violences sexistes et sexuelles et l’assignation aux métiers du soin, de la propreté pénibles et mal payées.

Première de corvées, dernière retraitée ! Exploitée, sous-payée, précarisée, Non à cette société ! c’est derrière ces slogans que les femmes en grève et en lutte ont entraîné dans leur sillage les manifestants métallos, électriciens, gaziers, de la construction, des transports urbains pour une manifestation sous la pluie mais 5 fois plus fournie que les 8 mars précédents.

 

Près de 100 000 à Bordeaux !

Oui, c’est un très grand succès pour le mouvement ouvrier et populaire, pour l’intersyndicale qui mène cette lutte depuis deux mois maintenant, face à un gouvernement réactionnaire et ses députés godillots.

La pluie glaciale n’a pas découragé les manifestants, les derniers à partir l’ont fait 1h10 après le départ de la tête du cortège ! De nombreux cars ont été affrétés par la CGT depuis les sous-préfectures de Blaye, Arcachon, Langon, Libourne.

De très nombreux jeunes ont manifesté notamment des lycéens, soit avec leur lycée-collège aux côtés d’enseignants grévistes, comme ce fut le cas du lycée François Mauriac de Bordeaux Bastide, soit entre eux. Les jeunes de l’UJR en ont rencontré plusieurs et leurs pancartes « Ni chair à patron, ni chair à canon » en ont attiré plusieurs avec discussion entre eux. La pancarte UJR « Du fric pour les retraites, pour le repas à 1€ au CROUS, pas pour le SNU, pas pour faire la guerre » a permis d’échanger sur le sujet avec des lycéens présents pour dénoncer le SNU obligatoire qui les préoccupe. Un bon accueil du Fil rouge qui a permis des discussions sur la réforme des lycées pro ou sur les « méga-bassines ». Les étudiants étaient nombreux avec leurs syndicats et même si les facs ne sont pas bloquées, en dehors de Sciences Po, ils se mobilisent et soutiennent massivement ce mouvement contre la réforme des retraites.

Les syndicats d’entreprise étaient annoncés par leurs drapeaux CGT ou autres, mais pas forcément derrière une banderole. La métallurgie était en nombre après le succès de leurs actions intersyndicales la semaine précédente, l’énergie, les dockers, les cheminots.

C’est dans ce contexte que nos panneaux et surtout le dernier mot d’ordre du parti « Capitalisme broyeur de vies, 2 ans de plus c’est non ! » ont été lus, et photographiés. Le tract du parti a été diffusé malgré la pluie ravageuse, et nombreux furent les jeunes lycéens à venir le demander : l’ambiance était chaleureuse.

Ailleurs en Gironde, des mini-manifs ont été organisées en intersyndicale : près de 2 000 à Libourne, 700 à St-André-de-Cubzac soit :le double de celle du 16 février.

En Charente :18 000 à Angoulême et partout ainsi dans toute la région Nouvelle Aquitaine.

A la gare Saint-Jean où la grève a été très suivie les 7 et 8 mars, c’est le vide total dans les halls et tous les rideaux des commerces sont baissés, et les quais vides de trains ! Des bus de substitution ont été mis en place pour quelques voyageurs. D’ores et déjà, les cheminots se préparent à repartir en grève à partir de lundi.

Correspondance Bordeaux

Paris

Deux grands cortèges, estimés à 700 000 par la CGT.

Nous avions installé notre stand sur le parcours de la CFTC, Solidaires et ses différents SUD, FO et la CGT. Chaque cortège était imposant, en proportion avec l’importance même de chacune des centrales. Des rangs compacts, avec des pancartes qui dénoncent la réforme, la morgue de Macron et de Borne, et beaucoup de mots d’ordre détournant les mensonges des ministres.

Les UD de la CGT Ile de France avaient des cortèges denses, avec des mots d’ordre scandés aux camions sono.

Notre point de diffusion a été animé de façon continue avec des slogans. Le « jeunes dans la galère, les femmes dans le précaire, les vieux dans la misère, de cette société-là, on n’en veut pas, on la combat » a toujours beaucoup de succès. Le nouveau qui reprend le texte de l’autocollant a été testé : capitalisme, broyeur de vies, non, non non. Deux ans de plus, c’est non, non, non ».

L’autocollant a eu beaucoup de succès : nous le donnions aux mains qui se tendaient, avec le flyer. Des camarades et amis tunisiens, brésiliens, turcs, martiniquais, sont restés de longs moments au stand.

Nous avons et vendu La Forge de mars.

Tours

Ce sont 15.000 manifestants qui ont été annoncés à Tours ce 7 mars, mais il est difficile de donner un chiffre exact. En effet, des cortèges intersyndicaux et d’autres, venus de différents endroits, ont convergé vers le rendez-vous central Place Anatole France. Ils provenaient de l’hôpital pour la santé, de la gare pour les cheminots, accompagnés par un tracteur de la confédération paysanne qui est maintenant de toutes les mobilisations, et enfin de Tours nord avec les ouvriers de SKF en tête.

Le ressenti de tous les participants était globalement celui d’une manifestation encore beaucoup plus importante que les grosses journées précédentes sur les retraites. Le trajet long des grandes manifestations, avec passage par les ponts ligérien Wilson et Napoléon en rangs serrés, corroboraient cette impression.

De même, on pouvait remarquer la participation de nouveaux.elles manifestant.es, non syndiqué.es, non organisé.es, pour lesquel.les c’était la première fois, comme ces aides à domicile de l’ASSAD-HAD de Touraine, venues à 10 en grève sur les 34 salariés de l’établissement. Leurs conditions de travail et leur faible rémunération les avaient motivées. Alors que l’inflation s’envole, elles n’ont eu que 3 centimes d’augmentation pour leurs frais de déplacement, passant de 0.35 à 0.38 € du km.

La manif était plus dynamique, très chantante au niveau des jeunes avec la MJCF, de la FSU ou de SUD, et sur un ton plus grave avec les pompiers qui portaient un cercueil symbolisant de jeunes retraités de leur profession, déjà décédés suite à leur activité professionnelle.

La volonté de prendre en charge la lutte et la créativité s’exprimaient à travers de nombreux panneaux, souvent humoristiques, préparés par les participants.

Des caisses de grève commencent également à apparaître, comme au lycée Martin Nadaud de St Pierre des corps, pour les surveillants qui sont les plus précaires de l’établissement. 

Un concert de soutien aux grévistes avait également été organisé par les cheminots et la confédération paysanne le 2 mars. Le signe que la lutte s’organise pour durer. Le gouvernement se heurte à un refus de sa réforme qui ne faiblit pas.

Nous avons diffusé des flyers du parti dans la manif. L’autocollant « capitalisme, broyeur de vies, 2 ans de plus, c’est non ! » a eu beaucoup de succès. Il correspond bien à l’état d’esprit qui s’enracine et monte.

Pau

Enorme, entre 20000 et 25000 manifestants aujourd’hui à Pau. Union et détermination, voilà ce qui ressortait de ce rassemblement. 45.000 manifestants dans le département: 23.000 à Bayonne !

La manifestation a inondé les rues de la ville. Très tôt ce matin le rond-point du complexe industriel de Lacq avait été bloqué par des syndicalistes, des gilets jaunes, des personnes venues en soutien afin d’empêcher l’embauche dans les usines, sous le regard des flics qui ne sont pas intervenus.

Un autre blocage sur Pau, celui du dépôt de bus Idélis à 5 heures du matin, par 200 militants. 

Des bus venus d’Orthez , de Mauléon , d’Oloron convoyaient les manifestants vers la préfecture des Pyrénées Atlantiques. Les travailleurs du public, du privé étaient présents et visibles au travers de leurs banderoles.

Un peu plus de jeunes, dans le cortège, avec cependant des difficultés pour mobiliser largement les étudiants. l’AG éducation des enseignants a décidé d’épauler les étudiants mobilisés en partant en manif de la fac pour rejoindre la place Verdun et le reste du cortège. Dans sa motion, elle a aussi appelé « tous les enseignant.e.s du département à manifester le 8 mars pour les droits des femmes ».

Nous serons aussi présents ce 8 mars.

Correspondance

Le 7 dans le Cher

Succès pour la 6ème journée de grève et manifestation à l’appel de l’intersyndicale, avec un record historique de 22 000 manifestants et un engagement de tous à durcir le mouvement, avec en perspective un blocage de l’économie par des grèves reconductibles.

Les cheminots sont en grève reconductibles et la grève à la centrale nucléaire de Belleville contribue à la perte nationale de mégawatts.

L’intersyndicale du Cher, sans aller jusqu’au blocage, a organisé des barrages filtrants avec palettes et pneus pour distribuer des tracts avant la manifestation, avec la menace de bloquer la circulation du grand quartier  des établissements militaires qui fabriquent les chars et canons pour l’Ukraine. Barrage filtrant devant la gare SNCF dans la suite de la manifestation. Lundi, la CGT  a mobilisé  pour soutenir la lutte des 100 salariés de la Base Logistique Intermarché (ITM LAI Bourges) en grève (à 30%) pour 8% d’augmentation des salaires, avec piquet de grève dès dimanche soir. Dès lundi soir le patron a pris peur et la lutte et le rapport de force social ont payé avec  7,7% alors qu’il ne proposait que 5,9%, une prime de transport de 400 euros et des augmentations sur les paniers repas et l’ancienneté.

Bourges une manifestation imposante avec 12 000 manifestants marquée par la permanence de l’unité intersyndicale et par une interpénétration des cortèges syndicaux avec l’arrivée en masse des primo manifestants des PME  venant grossir les rangs de la  CFDT où elle est majoritaire. Si la CGT est en tête avec son cortège le plus fourni, la CFDT  a gagné en visibilité avec drapeaux et ballons oranges distribués y compris aux lycéens venus en grand nombre par petits groupes présents dans tous le cortège avec des panneaux contre les 64 ans et contre le SNU (le Cher fait partie des départements tests pour l’élargissement du Servie national universel); les cheminots en nombre avec la grève reconductible. Des commerçants ont baissé les rideaux en signe de soutien.

Les banderoles du syndicat des métaux de Bourges et du syndicat de l’hôpital de Bourges, et nos pancartes du parti s’installent sur le terreplein en fin de manifestation, pour être vus par l’ensemble des manifestants. Le tract du parti distribué est le bien venu et l’autocollant avec le mot d’ordre de « capitalisme broyeur de vies » s’est retrouvé rapidement collé sur des dizaines de manifestants de tous âges.

A Vierzon, 9000 manifestants, un record  avec tous les secteurs et nombreux lycéens avec pancartes. Les métallurgistes en grève à 90%. viennent grossir les rangs des manifestants. La grève reconductible a lieu à l’Hôpital de Vierzon avec un rassemblement intersyndical devant les Urgences.

A Saint-Amand, un record est battu avec 850 manifestants drainant les communes rurales, un  rassemblement à la gare menacée de fermeture pour soutenir les cheminots, avec l’idée qu’il faudra occuper les voies pour l’empêcher.

A La Guerche 135 manifestants avec une montée de la grève dans la métallurgie et des milieux populaires qui s’étaient mobilisés avec les gilets jaunes. 

Carcassonne

Belle manifestation encore à Carcassonne avec un niveau similaire à la deuxième journée d’action, soit environ 7 500 personnes. Narbonne annonce 12 000 personnes, au delà de toutes les autres journées depuis le début du mouvement.

A Carcassonne, cortège désormais habituel toujours très dense et mélangé, avec tous les syndicats et la confédération paysanne. La mobilisation se structure un peu dans des villes secondaires.

Une action de solidarité a eu lieu à l’appel de la CGT FAPT (Poste) le matin à 5h pour soutenir les salariés et sous-traitants de DPD en grève sur leur site à Lézignan. Les cheminots (CGT) sont entrés en grève reconductible, l’énergie est entrée en action aussi avec des grèves tournantes et des coupures ciblées revendiquées par la CGT.



Rassemblement au départ de la manifestation sur le Square A. Chénier, pendant les prises de paroles, à Carcassonne, le 7 mars

7 mars à Toulouse

Difficile encore de chiffrer le nombre des participants mais tout le monde s’accorde à dire que cette journée fut encore un succès. Une étape supplémentaire importante dans l’ancrage et l’extension du mouvement contre la réforme des retraites. Fait majeur, et nouveau, les filtrages mis en place en de nombreux points de l’agglomération toulousaine avec la participation des travailleurs-ses de boites du privé qui viennent renforcer les collectifs militants ainsi que des piquets aux portes de certaines entreprises. Des militants se retrouvent ainsi venus de divers horizons professionnels ce qui contribue à développer la solidarité et la connaissance mutuelle. Sur le rond point de la zone d’activité de Muret, où nous étions présents, un barrage filtrant avec la présence en force des salariés notamment de Pierre Fabre (1), RTE, Latécoère, employés municipaux, santé sociaux… fut un succès. L’envie « d’y aller » avec les autres, se manifeste aussi dans de toutes petites boites où quelques uns franchissent le pas et rallient les manifestations. La proximité géographique des lieux de manifestations décentralisées encourage la venue de nouveaux participants comme au Muret, Labège, St Gaudens, avec des chiffres de participation importants.

C’est sous la pluie que toutes les manifestations de Haute Garonne se sont déroulées simultanément à 15h. Malgré le temps et les nouveaux points de ralliement le cortège à Toulouse était numériquement important.

Dans la région les villes des zones rurales continuent leur percée dans la mobilisation en rassemblant toujours autant de manifestants.

Les nouvelles mobilisations, 8 mars, 11 mars… vont encore permettre à celles et ceux qui n’ont pas encore franchi le pas, de se rallier.

(1) Pierre Fabre possède à Muret un service de logistique, manutention et livraison de médicaments donc des conditions de travail difficiles.

Cortège jeunes, « réforme sexiste, grève féministe ». Notre autocollant

8 mars

Beaucoup de monde dans la manifestation du 8 mars avec la présence de salarié-e-s d’entreprises représentés dans les cortèges de CGT, CFDT, FSU, Solidaires, FO, Unsa, habituellement peu présents, voire absents pour certains, le 8 mars. Le gros des cortèges était constitué de nombreuses jeunes femmes et hommes, cortège dans lesquels étaient dénoncées les violences faites aux femmes et plus particulièrement contre les féminicides.

Au cours de la préparation de cette journée, le 16 février, une réunion publique à l’initiative de la CGT, FSU, Solidaires et des associations et collectifs féministes sur le thème « Réforme des retraites, réforme sexiste, préparons la grève féministe », a réuni plus de 200 personnes à la bourse du travail. Cette réunion avait permis de décrypter la réforme des retraites et les mensonges du gouvernement sur «les grandes gagnantes» ; elle avait permis de mettre en évidence la réalité du travail dans les secteurs féminisés. Dans ce cadre, les témoignages de travailleuses de l’aide à domicile, salariée du commerce, infirmière, AESH avaient pu éclairer sur leurs conditions de travail, la faiblesse de leurs salaires, les horaires atypiques, la pénibilité non reconnue mais tellement réelle, donnant de la chair à ce combat contre une réforme qui pénaliserait encore plus durement les femmes déjà très éprouvées.