Equateur : premier tour des présidentielles. Défaite du « corréisme ». Déclaration du Secrétariat du CC du Parti Communiste d’Équateur Marxiste Léniniste

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Lenin Hurtado, dirigeants de l'Union Populaire, annonce le soutien de son organisation à la candidature de P Moncayo.

Equateur :

Le premier tour des élections présidentielles vient d’avoir lieu.

 

Les élections présidentielles sont couplées aux élections des 137 députés, des cinq représentants au Parlement andin. Elles sont organisées dans le cadre de « juntes électorales ».

Le vote est obligatoire. Il y a 12,8 millions d’électeurs.

Corréa avait décidé de ne pas briguer un quatrième mandat, par peur d’être désavoué. Il a mis en avant la candidature de Lenin Moreno, qui a été plusieurs fois vice président. C’est lui qui s’est présenté pour « Alliance Pays », le mouvement corréiste.

La droite a présenté plusieurs candidats, mais c’est Guillermo Lasso, un banquier, qui est arrivé en tête des candidats de droite. Il est venu en deuxième position, derrière Moreno.

Cynthia Vitori, ex députée, de droite, a également capté une partie des voix de l’opposition. Elle a appelé à voter Lasso.

Le candidat de la gauche, Paco Moncayo, est arrivé en quatrième position. C’est le candidat soutenu par l’Union populaire (UP) dont le candidat Lenin Hurtado s’était retiré. L’UP a fait campagne dans le cadre de l’Accord national pour le changement (ANC), aux côtés de Patchakutik et de la gauche démocratique, de P Moncayo.

La gauche révolutionnaire, dont le parti frère, le PCMLE, a mené campagne pour Moncayo.

 

Nous reproduisons le communiqué qui vient de nous parvenir.

 

Communiqué du secrétariat

du Parti Communiste Marxiste Léniniste d’Équateur – PCMLE

 

Les premiers résultats du processus électoral du 19 février ont mis en évidence de façon claire que la majorité des Equatoriens (plus de 60%) se sont prononcés contre la poursuite du « corréisme » au gouvernement et pour parvenir à un changement. La différence de voix entre Lenin Moreno et Guillermo Lasso fait obligation d’un second tour électoral.

Ce processus électoral a été le terrain d’une intense lutte politique, mais un pourcentage élevé d’électeurs ont décidé leur vote dans les tous derniers jours, voire les dernières heures, avec comme objectif d’empêcher le triomphe du candidat du gouvernement. C’est ce qui explique la progression des candidatures de Lasso et de Vitreri qui ont été mises en avant par les médias et les enquêtes d’opinion comme des finalistes possibles, voire même sûrs.

Le résultat obtenu par le candidat de l’Accord pour le Changement (ANC) peut s’explique par ces transferts de voix qui se sont produits ces deniers jours.

Le projet du corréisme de gagner la présidence dès le premier tour n’a pas été atteint, ce qui signifie un sérieux revers, car le possibilité de gagner les élections d’avril s’éloigne. Même si le corréisme fait des démonstrations de triomphalisme, les résultats ne sont pas les meilleurs pour lui. L’investissement de millions de $ et l’utilisation éhontée des moyens matériels et économiques de l’Etat, ne lui ont pas donné le résultat espéré. Ceci dit, nous ne pouvons pas écarter le fait qu’il essaie de parvenir à ce résultat en manipulant les chiffres du décompte final.

Ce processus a été affecté d’une série d’irrégularités, dès le premier jour de son lancement et jusqu’au denier jour de la campagne. Les dénonciations des juntes électorales concernant des bulletins préalablement rayés, en faveur des candidats du gouvernement, démontrent l’existence d’un plan de fraude de la part du régime. Une nouvelle fois, le gouvernement joue avec les entreprises de sondages pour créer l’idée d’un triomphe certain, pour susciter le découragement des forces d’opposition et pour avoir les mains libres pour manipuler les chiffres des juntes électorales et de la Commission nationale électorale (CNE). Il y a un sentiment, parmi les Équatoriens, que ces résultats sont faussés et il y a eu plusieurs manifestations publiques de ce sentiment.

 

Les forces de l’Accord pour le Changement ont développé une grande campagne politique : nous avons mis toutes nos forces et nos possibilités pour porter à la victoire le binôme présidentiel et les listes 2 d’Unité Populaire. Les résultats obtenus par le binôme ne nous ont pas été favorables, mais il ne faut pas les minimiser. La différence de moyens matériels, entre nous et les trois autres candidats, qui sont arrivés devant nous, est évidente.

Certes, les résultats des assemblées nationales et provinciales ne sont pas encore connus : il y a des incertitudes dans plusieurs endroits. La bataille pour obtenir ces sièges continue dans les séances de décomptages des voix dans les juntes provinciales.

 

Le second tour électoral est la poursuite de la lutte politique des travailleurs et des peuples, des organisations de gauche et du parti du prolétariat : nous devons insister dans la dénonciation de l’autoritarisme et de la corruption du corréisme, nous devons promouvoir l’exigence de changement et la solution des problèmes urgents du peuple et du pays.

 

Secrétariat du Comité central du PCMLE

Quito, 19 février 2017