Etat d’urgence et 49.3 !

Attentat de Nice
15 juillet 2016
Contre la répression, les violences policières… à l’appel de la coordination
6 octobre 2016

 

Moins d’une semaine après l’attentat de Nice, tandis que la grande majorité des députés votaient une 4eme prolongation de l’état d’urgence, la loi Travail a été adoptée à coup de 49.3.

Surenchères sécuritaires Le 14 juillet, F Hollande avait annoncé la levée de l’état d’urgence, qui avait déjà été renouvelé trois fois depuis les attentats de novembre 2015 : « on ne peut pas prolonger l’état d’urgence éternellement. Cela n’aurait aucun sens ! Cela voudrait dire que nous ne serions plus une République avec un droit qui pourrait s’appliquer en toutes circonstances. » Suite à l’attentat de Nice, l’Assemblée nationale et le Sénat viennent pourtant de voter une quatrième prolongation de six mois, (jusqu’en janvier 2017) avec le rétablissement des perquisitions administratives suspendues en mai et la possibilité donnée à la police de saisir, exploiter et conserver des données informatiques sans intervention d’un juge… Ces mesures faisaient partie des 10 propositions faites la veille par le bureau politique des Républicains. Elles ont été votées par la grande majorité des députés de la droite et du PS. F. Hollande a, par ailleurs annoncé la mobilisation de la « réserve opérationnelle » (15000 réservistes de police et de gendarmerie) et de la réserve de « 2eme niveau » (10000 retraités de la gendarmerie). Il a lancé un appel à la constitution d’une « garde nationale » dans l’objectif de porter de 28000 à 40000 le nombre des réservistes de l’armée. C’est une entreprise à forte dimension idéologique, pour exalter la « cohésion de la nation » et le soutien à l’armée. Parallèlement, la presse ne cesse de citer en modèle l’exemple de l’Etat d’Israël, en matière sécuritaire ! Peu importe si « l’inefficacité manifeste de l’état d’urgence pour lutter contre les actes terroristes et les prévenir » devient de plus en plus évidente, comme le souligne le Syndicat de la magistrature !

Intensification des opérations militaires extérieures De plus en plus de monde se pose par ailleurs la question : pourquoi la France est-elle la cible de ces attentats à répétition ? Les responsables politiques ne cessent de nous dire que « nous sommes en guerre ». Toujours plus de moyens sont déployés pour ces opérations menées au Moyen-Orient, en Afrique sub-saharienne, en Libye… Pourtant, ni les bombes, ni les troupes au sol, ni les opérations des « forces spéciales » ne sont parvenues et ne parviendront jamais à « éradiquer le terrorisme ». Elles font au contraire croître le terreau où il puise ses recrues.

Et loi Travail ! C’est dans ce contexte qu’a été totalement occultée l’adoption définitive de le loi Travail. Valls a une nouvelle fois « dégainé » le 49.3. L’expression est appropriée car il s’agit bel et bien d’une arme de destruction des droits collectifs. Sans la moindre velléité de motion de censure de la part des « frondeurs » qui venaient de voter comme un seul homme la prolongation de l’état d’urgence ! Nous continuerons à nous mobiliser pour empêcher la mise en œuvre ce cette loi rétrograde et à combattre la politique anti-ouvrière, réactionnaire et guerrière, qui participe à la déstabilisation générale dans laquelle la crise du système impérialiste plonge le monde.

Nous dénonçons l’état d’urgence et la criminalisation de la contestation sociale : le mot d’ordre que nous avons scandé dans les manifestions durant ces 5 derniers mois reste plus que jamais d’actualité « Non à l’Etat des patrons, non à l’Etat policier et à la politique de guerre ! »

Le 21 juillet 2016

Parti Communiste des Ouvriers de France