Des nervis cagoulés et armés ont attaqué, tabassé et chassé les étudiants qui occupaient un amphi de l’université de Montpellier, le 23 mars. Des vidéos de cette opération commando, à laquelle, selon des témoins, un prof aurait participé, montrent la violence de ces nervis. Le mode opératoire, la facilité avec laquelle ils ont pénétré dans l’amphi et les propos du doyen de la faculté de droit qui a soutenu « ses étudiants » qui seraient exaspérés par cette occupation, montrent qu’il ne s’agit pas d’une initiative de quelques « irresponsables ». D’ailleurs, les autorités ont dû réagir et le doyen a démissionné. Mais aucun des assaillants n’a été arrêté.
Les étudiants de Montpellier qui occupaient l’amphi font partie du mouvement qui se mobilise contre la réforme Vidal – du nom de la ministre de l’enseignement supérieur – qui modifie les conditions d’accès à l’université, en renforçant la sélection. Plusieurs facs sont mobilisées contre cette réforme et des étudiants et des lycéens manifestent depuis des semaines, pour la dénoncer. Ils étaient nombreux dans les cortèges du 22 mars.
Nous dénonçons cette attaque fasciste, aussi bien ceux qui l’ont exécutée que ceux qui l’ont commanditée.
Nous exprimons notre solidarité avec les étudiants qui ont été victimes de ces nervis et plus généralement, avec celles et ceux qui se mobilisent contre cette réforme de régression sociale.
Cette grave agression s’inscrit dans un contexte où les interventions policières se multiplient dans les facs, contre les étudiant( e )s mobilisé ( e )s. Rien que depuis le début mars, la police est intervenue violemment à Bordeaux, Dijon, Caen, Strasbourg… , contre des étudiants qui se mobilisent contre la réforme Vidal, ou, comme sur le campus de Grenoble, contre les étudiants et les militants qui protestaient contre la tenue d’une réunion de responsables du dispositif « Frontex » de chasse aux migrants en Méditerranée (plusieurs personnes ont été sérieusement blessées par l’intervention de la police) ; ou, comme à Toulouse, contre la mobilisations des étudiants, enseignants, et personnels contre la fusion des universités qui ne faiblit pas.
Des universitaires ont pris position et ont dénoncé la répression policière que le gouvernement déploie systématiquement contre les mobilisations étudiantes qui prennent de l’ampleur.
Des appels à manifester sont lancés, notamment pour le 29 mars : étudiants et lycéens ne se laissent pas intimider et sont déterminés à élargir leur mobilisation.
Solidarité avec les étudiant ( e ) s agressés. Pas d’impunité pour les nervis fascistes.
Flics, hors des facs.
Solidarité avec le mouvement de lutte contre la réforme Vidal qui aggrave la sélection.
Paris, le 25 mars 2018