Une soirée pour soutenir le processus de lutte des AESH et préparer les prochaines initiatives.
Plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel de CGT éduc action 31, FSU, Solidaires, FCPE pour une soirée de solidarité et de lutte pour les AESH à la bourse du travail de Toulouse.
En préalable, les syndicalistes (CGT éduc action) ont rappelé que le 11 février 2005 était la date anniversaire de la loi sur le handicap et le début de l’école dite « inclusive » dont les AESH sont la cheville ouvrière. Depuis cette date, les AVS devenu.e.s AESH ont mené de nombreuses luttes pour la reconnaissance et contre la précarité de leur statut. Depuis un an, cette lutte a pris davantage d’ampleur : 4 journées de grève en 2021, dont celle très réussie du 19 octobre. C’est une véritable dynamique qui s’est créée en intersyndicale avec la FCPE, et qui va se poursuivre. D’où cette soirée qui a aussi l’objectif de récolter des fonds. Il a été aussi affirmé la solidarité avec les AESH du Val de Marne qui mènent une grève longue et dure depuis le 10 janvier, et avec lesquelles il y a eu des échanges.
-Le documentaire de 2020 « la tête et le cœur » Gael Breton/ Edouard Cuel, qui retrace le parcours pendant 6 mois d’une AESH a été projeté. Il en dit long sur les difficultés rencontrées par cette jeune AESH, notamment du fait du manque d’accompagnement réel de l’éducation nationale pour faire face aux difficultés rencontrées, la complexité du métier, l’impossibilité de se loger à Paris avec un revenu aussi bas (733 euros…) ! Une formation expéditive à laquelle elle doit palier par un travail personnel le soir après sa journée de travail pour essayer de faire progresser les enfants qu’elle accompagne.
Très juste documentaire, à voir.
– Le débat : les interventions se sont enchaînées, l’assemblée présente était venue pour s’exprimer !
Tout en saluant le documentaire beaucoup d’AESH ont expliqué la dégradation des conditions de travail en seulement deux années entre 2020 et 2022. Aujourd’hui des AESH doivent accompagner non pas 2 enfants (comme dans le documentaire) mais 5, voire 6 (et même plus), et souvent 2 ou 3 élèves simultanément. Quant à la formation il n’y en a pratiquement pas !
Pourtant leur travail nécessite : observation et analyse de la situation, tact, patience et psychologie afin d’aboutir à l’inclusion des élèves en situation de handicap. Leur nombre reste insuffisant et le nombre d’enfants sur le bord du chemin encore très élevé.
Plusieurs parents présents sont aussi intervenus pour exprimer l’importance de ce travail qui permet à leurs enfants d’évoluer favorablement et de conquérir une autonomie. Les parents ont aussi souligné la dégradation des conditions d’accompagnement et la diminution drastique des heures. Par exemple, une maman a témoigné que son fils était accompagné 15 h l’an dernier et qu’il n’est plus accompagné aujourd’hui que quelques heures.
Un adulte handicapé est intervenu plusieurs fois pour dire toute sa reconnaissance car grâce à des personnes comme elles il a pu passer son bac et gagner son autonomie. Il anime avec d’autres adultes en situation de handicap une émission hebdomadaire sur plusieurs radios locales partenaires.
Après un débat qui a presque pris le pas sur la partie festive, la fanfare Pimpamboumband a repris en musique les chansons de luttes écrites par les AESH sur différents airs connus du grand public et entonnées par un public enthousiaste. Une ambiance de lutte et de convivialité qui faisait chaud au cœur.
Une soirée festive qui s’est aussi prolongée tard dans la soirée.
Nous sommes intervenus en notre nom pour saluer l’assemblée et le travail accompli par les AESH et nous avons déposé un message de soutien ainsi qu’une contribution financière pour leur lutte.
Une soirée chaleureuse, porteuse d’espoir, à l’image de l’unité nécessaire autour de cette question qui dépasse le cadre de l’école et interroge les valeurs de notre société.