Grève pour les salaires à Air liquide Sassenage (Isère)

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Air Liquide, c’est un peu comme Total :
A l’image de tous les profiteurs de crise, le groupe accumule les surprofits (1), mais refuse d’augmenter les salaires au-delà des habituelles augmentations individuelles : « Actuellement ça se cristallise là-dessus ! »
Mardi 25 octobre, nos camarades étaient présents à l’AG devant le site pour apporter le soutien du PCOF et réaliser ce reportage :

« C’est sorti d’une simple réunion d’information »
« A la CGT, on pense que s’asseoir à une table [à froid], ça ne marche pas trop. Il faut appuyer là où ça fait mal ». Sur ce site où il y a très peu de syndiqués, la grève a débuté par un arrêt de travail de 120 salariés -ouvriers et ingénieurs- le 18 octobre. Elle se poursuit depuis sous la forme de débrayages reconduits collectivement par les assemblées de grévistes qui se retrouvent sur la plateforme devant le site.


« Les revendications évoluent en fonction de ce qu’on discute, là sur le parvis »
En réaction aux augmentations lâchées au compte-goutte lors des NAO (« que de l’individuel ! »), la première formulation décidée en AG a été celle d’une « augmentation générale des salaires de 10% ». Mais cela veut dire que « ceux qui ont le plus gros salaires sont ceux qui ont les plus grosses rallonges ». « Certains ont dit : « on n’est pas d’accord, on trouve que ce n’est pas pertinent ». Ça a été discuté au rassemblement suivant. Ce qui est à présent réclamé, c’est « une augmentation générale de 10% basée sur le salaire médian, pas 10 % de chaque salaire, mais une somme fixe – 10% du salaire médian qu’on rallonge à tout le monde… ». Soit environ 330 euros mensuels ».

Au bout de deux jours, la direction a reçu les syndicats
Air Liquide Sassenage, c’est 1100 CDI, de 200 à 300 prestataires ou intérimaires, 70% de cadres. Il y a une centaine de gens qui se réunissent régulièrement, on dit « Ah il n’y a même pas 10% du site, mais les ateliers sont quasiment vides. Ça pèse ! En deux jours, on a fait grève deux heures, en deux heures on a une réunion avec la direction« .
A ce stade du rapport de force, la direction a indiqué qu’elle ne « pouvait » pas répondre aux augmentations de salaires demandées. Elle s’est contentée de proposer d’avancer la date des NAO. Lorsque les délégués CGT ont rendu compte de ce qu’avait donné cette rencontre « les salariés rassemblés encore une fois ont dit « on s’en fiche : eux ils disent qu’ils ne peuvent pas, nous on veut ça ! ». Sinon, ça veut dire : « tu n’as plus le droit de bouffer, tu ne peux plus mettre le chauffage, tu ne peux pas venir bosser parce que tu ne peux plus mettre d’essence dans ta bagnole … Ce n’est pas acceptable ! … Soit on a les 10% d’augmentation sur le salaire médian qu’on a demandés…, soit c’est pas possible et il faut qu’on continue la grève ! »

Une nouvelle grève d’une heure a eu lieu le jeudi 27 octobre. Une partie des salariés étant en congés la semaine prochaine, les débrayages seront reconduits en novembre qui pourront éventuellement se transformer en journées de grève reconductibles.

(1) Bénéfice net de 1,2 milliards d’euros en progression de14,9% sur le premier semestre ; envolée de 41,3% du chiffre d’affaires au troisième trimestre à 8,3 milliards d’euro ; 55% des bénéfices distribués aux actionnaires