Il faut que cessent les bombardements de la ville d’Afrin, décidés par le régime réactionnaire d’Erdogan

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Depuis samedi 20 janvier, Erdogan a décidé de lancer une offensive terrestre, avec des dizaines de chars, appuyée par des bombardements aériens, contre la zone nord de la Syrie, tenue par les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les USA. Au sein des FDS, les forces kurdes de l’YPG jouent un rôle très important.

Le nombre des victimes des bombardements ne cesse de grimper.

Nous reproduisons ci dessous la prise de position du parti EMEP, de Turquie et dénonçons la politique d’Erdogan et des puissances impérialistes, engagées dans le « repartage » de la Syrie, sur le dos des peuples.

 

La fraternité entre les peuples est bombardée à Afrin et la Turquie est entraînée dans le bourbier de la guerre

En tant que parti, EMEP appelle les peuples de Turquie et les travailleurs de toutes les nationalités à exiger la fin de l’opération à Afrin qui entraîne le pays dans un déluge de feu au bénéfice des intérêts du gouvernement.

L’opération d’Afrin, engagée samedi après une longue préparation est présentée par le gouvernement et les médias à ses ordres comme une victoire. Afrin est gouvernée démocratiquement par les Kurdes avec d’autres peuples de la région. Pendant qu’une pluie de bombes s’abat sur la ville, où plus d’un million de civils fuyant la guerre civile syrienne habitent pour le moment, des représentants du régime Erdogan proclament cyniquement qu’ils vont « libérer Afrin ». En réalité, l’opération « branche d’olivier » attise la flamme de l’inimitié entre les Kurdes et les Turcs, entraînant la Turquie au centre du bourbier de la guerre dans la région.

Les menaces ne viennent pas des peuples de la région mais de l’impérialisme et ses conspirateurs.

Le président Erdogan et des représentants du gouvernement affirment que l’objectif de l’opération et la défense de la « sécurité nationale ». Cette opération intervient après les négociations avec la Russie et le retrait des forces russes de la ville. Ainsi, la Russie, en lutte avec les USA pour le contrôle de la Syrie, a donné son aval à cette opération uniquement parce qu’elle sert ses intérêts. Avec ce « feu vert » la Russie vise à entraîner les USA et la Turquie dans un affrontement dans cette région et à mettre les Kurdes syriens dans un cul de sac pour qu’ils finissent par accepter une solution sous la tutelle russe.

Il est clair que ceux qui entraînent le pays au cœur de cette guerre de domination entre les impérialistes et qui bombardent nos frères et nos sœurs en Syrie, avec le « feu vert » d’une puissance impérialiste, mettent notre pays en danger. C’est pourquoi, la véritable menace contre les peuples de Turquie ne sont pas nos voisins kurdes qui ont combattu l’Etat Islamiste et d’autres groupes djihadistes dans le nord de la Syrie et à Rojava et ont mis en place des régimes démocratiques avec d’autres peules de la région. La véritable menace, ce sont les impérialistes et leurs conspirateurs régionaux, qui attisent l’inimitié entre les peuples opprimés du Moyen Orient depuis les 100 dernières années et qui utilisent l’animosité contre les Kurdes pour servir leurs propres intérêts.

Aujourd’hui, le système démocratique des Kurde syriens qui ont toujours dit qu’ils étaient ouverts au dialogue avec la Turquie, est vu comme une menace par le gouvernement d’Erdogan. Cela vient du fait qu’il n’a laissé aucune place à une solution de la question kurde et qu’il a poursuivi sa politique d’oppression et de violence. Cette ligne politique entraîne le pays dans le bourbier de la guerre dans cette région et sabote les conditions pour une coexistence pacifique entre Turcs et Kurdes, dans les frontières de notre pays.

Le gouvernement pousse à la guerre pour ses propres intérêts

ll y a une option pour une solution qui pourrait signifier la paix entre les Kurdes de Syrie et les autres peuples de la région et une solution démocratique dans le pays, mais le gouvernement veut à tout prix que la Turquie soit une partie des plans des impérialistes.

Le gouvernement Erdogan, en accord avec le parti nationaliste MHP, considère que l’opération d’Afrin est un pas nécessaire pour leurs propres intérêts, par delà les intérêts du pays. En la présentant comme une opération de « sécurité nationale », ils essaient d’obliger tout le monde à prendre position, derrière eux, et à opprimer non seulement les Kurdes mais aussi tous ceux qui défendent un mode de vie pacifique et humain. Il est clair que pour cet objectif, ils veulent utiliser aussi bien l’état d’urgence que le décret législatif qui accorde, au nom de la lutte contre le terrorisme, l’immunité à ceux qui soutiennent le gouvernement.

Nous devons développer la lutte pour la paix dans la région et la démocratie dans notre pays.

En tant que parti, Emep appellent les peuples de Turquie et les travailleurs de toutes les nationalités à exiger la fin de l’opération Afrin, qui entraine le pays dans un engrenage de fer et de feu, pour les intérêts du gouvernement. Nous appelons toutes les organisations du mouvement ouvrier, pacifiques et démocratiques à élever le niveau de la lutte contre les bombardements qui pilonnent la fraternité entre les peuples à Afrin, contre l’engagement du pays dans le bourbier de la guerre, pour le combat pour la paix dans la région et la démocratie dans le pays.

Mehmet Türkmen

Assistant au secrétariat général d’Emep

21 février 2018