Ils bossent ici, ils vivent ici, ils restent ici !

Depuis lundi matin 25 octobre dans dix entreprises de la région parisienne, plus de deux cent travailleurs sans papier se sont mis en grève avec la CGT pour exiger leur régularisation.

Pour la très grande majorité d’entre eux, ils sont intérimaires et font partie de ces « premiers de corvée » qui tout au long de la pandémie ont contribué à ce que la société puisse « tourner ».

Manutentionnaires dans les entreprises de logistique, ripeurs dans le ramassage des ordures, livreurs pour les chaînes comme Monoprix, plongeurs de restaurants, ouvriers du bâtiment et des travaux publics ou de la presse… syndiqués à la CGT ou pas, avec les militants de la CGT du 94, du 93, du 91 et du 75, ils se sont engagés dans la lutte pour en finir avec leur condition de « sans papiers ».

Après avoir réglé les derniers préparatifs de la grève, dimanche en assemblée générale au siège de la confédération CGT à Montreuil, à l’heure dite, lundi matin ils ont tous investis leurs lieux de travail ou leurs agences d’intérim.

Comme lors de toutes les grèves de travailleurs sans papiers depuis 2006, face à ces travailleurs surexploités « sans droits » qui osent « grever » pour le droit de ne plus être traqués par la police, de pouvoir aller au travail sans la peur au ventre… les patrons, les responsables des agences d’intérim ont fait les étonnés, les « mais ce n’est pas possible », « vous m’avez trahis »… pour finir pour certain, de menacer d’appeler la police.

Au premier jour de la grève, que ce soit dans l’Essonne (91), à Villepinte (93), à Alfortville (94) ou à Paris… ces menaces n’ont pas entamé la détermination des grévistes et celle des militant-e-s de la CGT. Les piquets tiennent bon.

De leur côté, les patrons de quelques entreprises bloquées par un piquet ont renoncé à faire de la résistance et ont déjà rempli les documents (les fameux cerfas) pour engager la procédure de régularisation.

Mais nous ne sommes qu’au tout début de cette nouvelle et juste grève coordonnée pour la régularisation de ces travailleurs sans papiers.

Ils ont aussi besoin de notre solidarité.

La liste des piquets de grève:

Monoprix Belleville: 133 rue de Belleville Paris 19ème. Métro Jourdain

Café Marly Louvre: 93 rue de Rivoli Paris 1er. Métro Palais Royal/Musée du Louvre

Manpower: 2 rue Parrot Paris 12^ème. Métro Gare de Lyon

Targett: 22 rue de Berthollet Paris 5éme. Métro Censier Daubenton

Créneau Man BTP: 5 rue St Vincent de Paul Paris 10 ème. Métro Gare du Nord

Sépur: Face à l’hôtel de ville de Bobigny 93. Métro Bobigny Pablo Picasso

Planett intérim: 11 allée des Cascades 93420 Villepinte. RER B Parc des expositions

GLS: 2 rue de la Tuillerie Fleury-Mérogis 91 RER D Grigny Centre

Proman: 72 avenue Général Leclerc Maison Alfort 94. Métro Maison Alfort Les Juliottes

Strat people: 12 rue du Séminaire Rungis 94. Tramway T7 Porte de Thiais

Tract de l’Union régionale Ile de France CGT