La CGT et les salariés de SUPRA (Obernai) manifestent pour leurs emplois et leurs salaires.

Taurus broyeur de vie – Pour l’emploi et les salaires Taurus doit payer

Le groupe espagnol TAURUS, leader dans le secteur de l’électro-ménager, a racheté en 2020 l’usine SUPRA d’Obernai (67) qui produit des poêles à bois. A ce moment-là, la direction faisait miroiter de nouvelles embauches.

Aujourd’hui les salariés et la CGT dénoncent : une réduction importante des effectifs, des salaires très bas. Les principaux dirigeants de l’usine, directeur général, responsable de production, responsable RH, ont démissionné. De ce fait il n’y a plus d’interlocuteur.

Cette situation provoque beaucoup d’interrogations parmi le personnel : comment la production va se faire ces prochaines semaines, ces prochains mois ou années. La CGT relève que paradoxalement la direction avait annoncé que les 3 premiers mois de l’année étaient positifs, « chose qui n’était plus arrivé depuis le rachat il y a 3 ans ». Pour la CGT et le personnel, les dirigeants de Taurus jouent le pourrissement et attendent que le personnel démissionne de lui-même sans que cela ne coûte un euro au groupe.

A l’appel de la CGT, tous les salariés de la production se sont mis en grève ce jeudi 1^er juin et sont partis depuis l’usine en manifestation sur le marché d’Obernai. Leur objectif était de dénoncer publiquement leur situation et les agissements de Taurus, auprès des habitants en allant à la Mairie de la ville d’Obernai et d’alerter la presse ; de dénoncer la recherche de profits de Taurus sur le dos des travailleurs.

Pour les capitalistes, peu importe de supprimer des emplois, de détruire des familles ce qui compte c’est leurs profits. Les salariés de Supra ont « vu arriver de Chine le jour même de l’action les appareils qu’ils fabriquaient encore à Obernai la semaine précédente ». La CGT et les salariés de l’entreprise pensent que Taurus veut revenir à son projet initial : à savoir faire de l’usine, qui employait il y a encore une dizaine d’année environ 280 personnes, uniquement un entrepôt logistique avec un personnel fortement réduit.

La manifestation a eu un très bon accueil et le soutien de la population, qui a applaudit leur courage. Des salariées d’un laboratoire, entendant la manifestation, sont sorties pour dire « Bravo de vous battre. On vous comprend, nous aussi, nous sommes mal payées et nous revendiquons plus de salaire ».

L’action a bénéficié d’une solidarité importante. La CGT métallurgie a appelé à venir soutenir les grévistes. Ainsi des militants de Punch, Teneco (ancien TRW) Usocome, Gaguenau, Safran, des retraités, la secrétaire de l’USTM ont renforcé le cortège des grévistes. Des camarades du Parti étaient présents avec le journal. Durant la manifestation, des slogans « Pour l’emploi et les salaires des Supra, Taurus doit payer », « Taurus actionnaire de Supra : broyeur de vie », ont été scandés avec dynamisme et bien repris par tous. Le parvis de la mairie a été occupé un moment.

« Oui, nous avons réussis notre action : la balle est dans le camp de Taurus sachant que les salariés restent déterminés et se battront pour défendre avec la CGT leurs intérêts et leurs emplois à Obernai » déclare le délégué CGT.

Oui, la colère de ces travailleurs est profonde et ils ont réussi avec leur syndicat CGT à la faire sortir des murs de l’usine. Leur action pour leur avenir, les emplois et les salaires les place ensemble avec des millions d’autres travailleurs dans les rangs de tous ceux qui luttent pour les mêmes raisons dans leur entreprise, grande ou petite, et dans la rue.