La Forge d’avril est en vente et en télécargement

Quelques enseignements du mois de mars

Au moment d’écrire, nous sommes à quelques jours du rendez-vous du 6 avril, qui fera suite à la rencontre entre l’intersyndicale au complet et la première ministre, E. Borne. Le 6 sera encore important, car le refus des ouvriers et du peuple de cette réforme est intacte.

La brutalité du 49.3, et de tout ce qui a précédé, les matraquages policiers, qui ciblent particulièrement les jeunes, mais pas que, l’affichage méprisant du président qui veut passer à autre chose… tout cela fait gonfler la colère et la volonté de ne pas lâcher chez les millions de travailleurs, de manifestants, de militants, de jeunes…

Nous les partageons et nous continuerons à travailler avec eux pour faire reculer le gouvernement et le patronat sur cette réforme qui renforce l’exploitation capitaliste.

Les trois semaines de mobilisations sont au cœur des articles de ce journal.

Les correspondances des organismes du parti montrent leur travail dans les entreprises, dans les UL, sur les piquets, dans les manifestations. Le parti a diffusé un tract dans pratiquement chacune d’elles, à des dizaines de milliers d’exemplaires, il a distribué des milliers d’autocollants et des journaux par dizaines.

Les actions, les initiatives décidées collectivement, le fait de travailler dans l’unité avec des syndicalistes des organisations de l’intersyndicale, le brassage des expériences et le travail de solidarité avec les secteurs en grève, sont des leçons en accéléré pour tous ceux et celles qui y participent, en particulier pour ceux pour qui c’est la première expérience de lutte collective. Ce sont aussi des moments de discussions sur la société, sur le système, sur les institutions… Beaucoup
ont découvert les mécanismes, comme le 49.3, qui permettent au gouvernement, sans majorité, d’imposer des réformes qui sont rejetées par la majorité mais qui répondent aux exigences des possédants, des grands patrons, de faire travailler plus, plus longtemps et de mettre la main sur
des milliards des caisses de retraites. Encore plus ont fait l’expérience de la force de la solidarité, de la nécessité de s’organiser, y compris pour faire face à la répression policière. Toutes ces expériences vont servir pour les combats à venir.

L’irruption de la jeunesse, après le 49.3, a apporté une dynamique nouvelle.

Elle a pesé fortement dans deux décisions du gouvernement : le report du déploiement du Service National Universel obligatoire pour tous les jeunes de 15 à 17 ans, et 500 millions pour les bourses. « On prend, mais on n’arrête pas » !

Le mouvement en France est suivi avec intérêt et sympathie au niveau international, notamment en Europe, où des manifestations de soutien ont eu lieu le 23 mars. Les partis et organisations marxistes-léninistes ont publié une déclaration, traduite en anglais, allemand, espagnol, italien, turc, en solidarité avec ce mouvement et avec notre parti.

Il faut souligner qu’actuellement, dans ces pays, des grèves pour l’augmentation des salaires se développent, ce qui fait dire aux partis que la lutte de classe reprend force en Europe, à l’initiative de la classe ouvrière et des travailleurs.

Les violences policières ne se limitent pas au mouvement de grève et de manifestation contre la réforme des retraites.

Elles se sont déchaînées contre les manifestants de Ste-Soline, qui s’opposent aux bassines, à l’accaparement des ressources en eau par l’agro business. Elle dicte sa loi dans l’agriculture, dans l’élevage… et veut continuer à pouvoir polluer les sols, à produire toujours plus, pour plus de profits. Deux manifestants très grièvement blessés, des milliers de grenades tirées… ; le 30 mars, des rassemblements de protestation ont eu lieu dans de nombreuses villes. La bataille des
bassines n’est pas finie, d’autant que Darmanin s’est fait fort d’empêcher toute ZAD.

La course au profit maximum est aussi ce qui motive la fuite en avant dans le nucléaire, avec des lois votées (cette fois, avec des voix de « tous les bords », ce qui montre le degré de consensus dans ce domaine) pour faciliter la construction de nouveaux réacteurs, faire taire les opposants et enchaîner
toute la société dans cette technologie faussement présentée comme « propre », car décarbonée.

C’est ce qui s’est aussi passé au niveau de l’UE, où les puissants monopoles automobiles d’Allemagne ont imposé une dérogation à l’interdiction des moteurs thermiques, en faisant labelliser le carburant de synthèse qu’ils produisent à coups de milliards et d’énormes quantités d’électricité renouvelable.

Le lobby militaro-industriel est boosté par les commandes en armes et en munitions, au niveau national et européen, en partie pour alimenter la guerre en Ukraine. Dans notre pays, comme dans beaucoup d’autres, il n’est question que de mise en place d’une « économie de guerre » qui doit se réaliser à une cadence élevée, notamment dans les bassins industriels à vocation militaire, comme celui de Bourges.

La guerre inter-impérialiste continue à ravager l’Ukraine.

Elle oppose l’impérialisme russe, qui bat le rappel de ses alliés, aux puissances impérialistes membres de l’Otan, derrière l’impérialisme US, qui arment l’armée ukrainienne. Les dirigeants chinois se sont rendus à Moscou pour apporter le soutien de l’impérialisme chinois à son allié russe en difficulté. La guerre d’Ukraine s’inscrit un peu plus dans la confrontation USA-Chine.

Nous en tirons plusieurs conclusions :

D’une part, il faut continuer à dénoncer cette guerre et travailler à rassembler les forces qui sont favorables à l’arrêt des combats, à un cessez-le-feu, à l’arrêt des livraisons d’armes…

D’autre part, il faut exiger plus fort la sortie de la France de l’Otan et la dissolution de cette alliance politico-militaire aux mains de l’impérialisme US.

Il faut faire grandir la dénonciation de la militarisation, les 413 milliards de la loi de programmation militaire (LPM), et continuer à exiger la suppression du SNU. ★