Métro, boulot… caveau
La mobilisation contre la réforme des retraites se cristallise sur le refus de l’allongement à 64 ans de l’âge légal de départ.
Il n’y a apparemment que le gouvernement qui ne comprend pas la détermination des grévistes et pourquoi ils ne croient pas aux arguments à géométrie variable débités par Borne et ses ministres. C’est pourtant simple : les travailleurs et les travailleuses ne veulent pas travailler « jusqu’au tombeau », les femmes ne voient pas quels avantages elles tireraient de cette réforme, en tout cas pas plus d’égalité, les jeunes qui ne veulent pas de l’’exploitation et de la précarité à vie sont solidaires des anciens et ne croient pas que gouvernement et patronat en resteront là…
Dans ce journal, nous avons donné la parole à des camarades, des amis, des syndicalistes, qui expliquent pourquoi les métallos, les travailleurs de la Ratp, les militantes pour les droits des femmes, les jeunes, les retraités, les personnels de la santé, les enseignants, les saisonniers et les précaires se mobilisent, disent « nous sommes tous concernés », en faisant le lien entre leurs combats, notamment pour les salaires, et ce mouvement et les revendications qu’il porte, notamment le « non aux 64 ans ». C’est ce qui explique, entre autres, le succès du mot d’ordre « les jeunes dans la galère, les femmes dans le précaire, les vieux dans la misère, de cette société-là, on n’en veut pas et on la combat ».
C’est bien le système capitaliste qui est responsable de ces attaques, et c’est bien ce système qu’il faut dénoncer, combattre et… renverser !
Beaucoup se demandent pourquoi Macron, Borne et Cie s’obstinent et ne veulent pas revenir sur les 64 ans ?
C’est au fond les mêmes raisons que celles qui font qu’ils baissent les impôts sur les sociétés, qu’ils les exemptent des charges sociales, qu’ils ont mobilisé « un pognon de dingue » pour les soutenir au moment de la pandémie, puis pour financer la reprise, qu’ils les « aident » à licencier et à faire travailler plus, plus longtemps, pour des salaires en baisse. Ils sont au service exclusif des grands patrons, des grands actionnaires, des monopoles.
Il est vrai que deux millions de manifestants, et plus, dans les prochains jours, c’est un mouvement social de grande ampleur, qui peut prendre des formes de lutte plus radicales. Le gouvernement s’y prépare aussi, en mettant des milliers de policiers dans les rues, et en multipliant les poursuites contre des syndicalistes et des travailleurs qui « sortent des clous ».
Nous le disons souvent dans notre journal, les combats, les fronts de lutte se nourrissent et se renforcent les uns les autres. C’est pourquoi, dans ces manifestations montres, ils se retrouvent, sous forme de banderole, de pancarte, de cortèges. C’est ce que montrent aussi les comptes rendus du 19 et du 31 faits par nos camarades et qui sont sur notre site ; ils viennent compléter les pages de ce journal.
La lutte de classe qui prend de l’ampleur ces dernières semaines se développe dans un contexte international toujours marqué par la guerre impérialiste qui se mène en Ukraine.
Les forces qui s’affrontent maintenant depuis une année, se préparent à une intensification des combats. Les armes affluent – chars, blindés, canons et avions – et les bataillons se reconstituent avec de nouvelles recrues. De la chair à canon !
L’implication des puissances impérialiste membres de l’Otan est jour après jour plus grande. L’impérialisme US pousse les puissances européennes à s’engager davantage, ce qu’elles font, en soumettant les peuples à une intense propagande belliciste.
Macron a annoncé la somme astronomique de 413 milliards pour les armées, sur une période allant jusqu’à 2030. Les dirigeants politiques et militaires de l’impérialisme français assurent que c’est la seule façon de « rester une puissance militaire mondiale », au moment même où ils sont obligés de réduire le dispositif militaire français en Afrique.
Une puissance impérialiste en déclin n’en n’est pas moins agressive contre les peuples et réactionnaire dans ses relations internationales. Netanyahou qui dirige un gouvernement d’extrême droite, qui intensifie la guerre contre les Palestiniens, est reçu par Macron.
Dans ce contexte de lutte de classes aiguë, de réaction et de bruit de bottes, nous avons voulu retenir dans notre page Histoire, ces deux dates :
– celle du 21 février 1944 et de L’Affiche rouge, qui nous rappelle le combat héroïque des partisans communistes de la MOI, contre le nazi-fascisme,
– et celle du 21 février 1848 et de la publication du Manifeste du Parti communiste, qui se termine par ce célèbre mot d’ordre : « Prolétaires de tous les pays unissez- vous ! » et nous rappelle qu’organisés, la classe ouvrière, les travailleurs et les peuples seront les fossoyeurs de ce système.