La Forge de juillet-août est en vente et en téléchargement

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« Le RN, on n’en veut pas »

Priorités aux exigences ouvrières et populaires

La première et incontestable victoire de ce deuxième tour des législatives, c’est la double défaite du RN : pas de majorité absolue et 3ème place, derrière le NFP et Ensemble. Le RN au pouvoir, c’est « non » et c’est un « non » très majoritaire.

Les appels à faire « barrage au RN » ont été largement entendus et suivis.

Les mobilisations sur le thème du combat contre le RN ont été essentielles.

Les manifestations organisées par la quasi-totalité des syndicats de l’intersyndicale, et le travail fait par les militants dans les entreprises, les rassemblements partout, y compris dans les petites villes, réunissant syndicalistes, jeunes, militants politiques…, comme au moment des mobilisations contre la réforme des retraites, ont fortement contribué à ce résultat.

La mobilisation des associations démocratiques, des organisations de défense des droits des femmes, celles qui se battent contre les discriminations, celle des milieux artistiques, des milieux de la culture, de la recherche, des travailleurs de l’audiovisuel public, pour démasquer les mensonges du RN et son projet de société basé sur le racisme, la discrimination, l’exclusion, de celles qui luttent contre les violences policières, celles de la solidarité avec la lutte du peuple palestinien et celles qui soutiennent le combat du peuple kanak …, ont également joué un rôle important.

Sont venus s’ajouter les reculs de Bardella et Cie sur les questions sociales et les gages donnés au patronat, en toute hâte, qui ont contribué à ouvrir des yeux de certains de ses électeurs potentiels. Sans parler des propos ouvertement racistes xénophobes, de candidats RN, montrant que le RN n’avait pas « changé ».

Cela signifie que cette victoire appartient à tous ces secteurs de la société.

Que la chappe qui pesait sur la tête depuis des semaines, quant à une victoire inéluctable du RN, a été levée.

Cette victoire est aussi celle du Nouveau Front Populaire (NFP), qui a participé à ces mobilisations, les a souvent impulsés et qui a mis en avant, dans son programme, une grande partie des exigences sociales et politiques du mouvement ouvrier et populaire et qui a appelé à faire barrage au RN. Il est le pôle politique le plus important au parlement.

Elle est aussi celle de toutes les organisations, comme notre parti, qui ont appelé à voter pour le NFP, aux deux tours, pour réduire au maximum le nombre de députés du RN.

Ceci dit, le RN réalise plus de 10 millions de voix, ce qui signifie que s’il est rejeté comme parti gouvernemental, il garde une influence négative au plan national. Et qu’il faudra continuer à se battre contre son influence dangereuse, sa démagogie, son racisme et sa politique de division.

Macron sort encore plus affaibli de ces élections. Lui qui prétendait « clarifier la situation » en décidant la dissolution de l’Assemblée, prenant le risque de permettre au RN d’arriver au gouvernement, se retrouve avec un parti diminué de 90 députés, qui doit ses résultats en partie au « vote républicain » des électeurs de gauche en sa faveur.

A l’image de président des riches, des patrons, des marchands de canons, s’ajoute celle d’un président qui a fait le jeu du RN et qui a semé le chaos.

Les leaders d’Ensemble se désolidarisent publiquement de lui, les uns après les autres. Ensemble arrive en deuxième position (168), derrière le NFP (182) et devant le RN (143) : les tractations pour dégager une majorité de coalition gouvernementale ne font que commencer.

En attendant, l’ambiance dans le mouvement ouvrier et populaire a changé, à la fois parce que la menace imminente du RN a reculé et parce que les exigences politiques, sociales, environnementales, sont partie prenante de la mobilisation électorale qui l’a permis.

Le grand patronat ne s’y trompe pas : il est furieux de voir que le refus de la réforme des retraites revient sur la table, que l’exigence du retrait – et pas seulement de la suspension – de la réforme de l’assurance chômage est posée. Que l’augmentation des salaires et notamment celle du SMIC reprend de la vigueur.

Personne ne croit qu’il est possible d’imposer ces exigences et toutes les autres, sans lutte, sans mobilisation et sans s’organiser en conséquence.

Les prochains rendez-vous sociaux et politiques, locaux et nationaux, comme les rendez-vous d’été contre les méga-bassines, seront l’occasion de l’affirmer, y compris avec une dimension festive.

Ce seront l’occasion de diffuser largement La Forge de juillet-août, qui consacre plusieurs articles à ce moment électoral qu’on peut qualifier d’historique et qui explique les positions que nous avons prises. Des positions que nos camarades ont défendues et mises en œuvre avec esprit de responsabilité et conscience révolutionnaire.

Paris, 8 juillet 2024

Parti Communiste des Ouvriers de France