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Edito

Sous le signe de la profonde solidarité, de l’immense colère et du courage à se battre

« Halte au génocide du peuple palestinien

Cessez-le-feu maintenant

Netanyahou assassin, Biden, Macron, complices

Sanctions, sanctions contre Israël »

Ces slogans, nous sommes des milliers à les avoir scandés, à les avoir photographiés, lors des rassemblements et des manifestations. Même quand elles étaient interdites, et, cernés par la police, on les a criés encore plus fort.

Depuis samedi, 4 novembre, cette clameur peut s’exprimer plus largement : il y a moins d’interdictions et le succès des manifestations, partout, rend plus difficiles pour les préfets aux ordres de Darmanin de les interdire.

Un journal ne suffirait pas à rendre compte de cette volonté de centaines, puis des milliers de personnes, des jeunes, des femmes, des militants de la cause palestinienne, des militants syndicalistes, des militants politiques, y compris ceux qui n’ont pas suivi les consignes de leur parti à ne pas manifester… A exprimer leur colère contre la barbarie de la « vengeance » des dirigeants israéliens, des partis racistes et fascistes, des responsables de l’armée « humiliée » par l’opération militaire du Hamas et des groupes palestiniens, des colons qui tuent lâchement des paysans palestiniens pour leur voler leur terre… Tous les Israéliens, toutes les Israéliennes n’ont pas cédé à cette lame de fond, nourrie par les discours de haine contre TOUS les Palestiniens et ceux qui les soutiennent dans le monde. C’est avec ces hommes et ces femmes qui ont résisté avec leurs convictions progressistes, qu’il sera possible, plus tard, de parler de paix, d’avenir, en sachant que celui-ci est plus sombre aujourd’hui.  

Il faut aller sur notre site, pour avoir une idée de l’importance des mobilisations, à travers les correspondances de nos camarades, sur le terrain. Nous continuerons à l’alimenter, à mettre des textes importants de personnalités, d’organisations… qui rappellent que les opprimés se battent avec les moyens à leur portée…

Dans ce journal, nous avons développé nos positions dans plusieurs articles – il faut donc tous les lire ! – sur les questions qui traversent le mouvement de solidarité : pourquoi nous refusons de « hurler avec les loups » qui mettent au premier plan, « la question du Hamas », la « dénonciation du terrorisme »…

Certaines interrogations sont légitimes, car il faut comprendre les enjeux et l’arrière plan historique de cette guerre, l’histoire de la lutte du peuple palestinien. Nous la replaçons aussi dans le contexte de la crise de l’impérialisme aujourd’hui, de la montée des tensions entre les grandes puissances. Nous donnons aussi des éléments sur le mouvement de solidarité au niveau international, minimisé et caricaturé par les grands médias capitalistes de désinformation.

Le mouvement syndical de lutte est partie prenante de la solidarité avec le peuple palestinien : le syndicalisme de classe qui défend les positions conséquentes est directement visé par la répression. Nous l’abordons dans les pages de ce journal consacrées au mouvement ouvrier et syndical

Ce grand mouvement de solidarité avec le peuple palestinien s’est développé dans un contexte politique particulier ; celui autour de la loi réactionnaire sur l’immigration et celui de la poursuite de la politique néolibérale d’austérité, cristallisée dans les lois sur le budget et sur la Sécu.

La surenchère réactionnaire autour de cette loi anti immigrés, anti migrants, veut aussi criminaliser les organisations qui défendent ces catégories de notre peuple. Des collectifs organisent la résistance (comme l’Ucij). D’où l’importance de la grève courageuse des travailleurs sans-papiers, pour leur régularisation, qui a eu lieu, dont nous nous faisons l’écho. Nous soulignons aussi le fait que Darmanin-Attal ne soient pas arrivés à entraîner les enseignants derrière le discours sur la lutte « contre le terrorisme », autour de l’assassinat du prof d’Arras par un jeune radicalisé.

Les débats autour du budget passent quasiment inaperçus, tant il est devenu banal de voir Borne « dégainer » les 49.3. Nous nous attachons, quant à nous, à rendre compte des mobilisations qui se poursuivent, autour du « tour de France de la santé » (70 initiatives dans 60 villes), qui rassemblent syndicats hospitaliers, collectifs d’usagers, associations, comme le planning familial, la LDH, Médecins du Monde, des organisations de femmes…

Comme nous nous y attendions et comme s’y attendaient de nombreuses organisations qui s’étaient retrouvées dans les mobilisations du 29 septembre (contre le racisme systémique, les violences policières et l’abandon social des quartiers populaires), le « plan banlieue » est avant tout un « plan anti-émeutes », un plan anti-jeunes.

Sur le front des mobilisations contre les projets inutiles coûteux, qui enrichissent les monopoles et détruisent l’environnement, les luttes continuent. Elles disent toujours « non à l’A69 », « non à l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure » ; elles s’opposent à l’interdiction des Soulèvements de la terre et dénoncent l’arnaque de la « compensation environnementale » des projets urbains.

Enfin, nous continuons, comme dans chaque numéro de notre journal, à intervenir sur la guerre inter impérialiste en Ukraine qui s’enlise : « il n’y a pas à souhaiter la victoire d’une coalition contre l’autre : il faut lutter pour l’arrêt de cette guerre et du soutien que lui apporte notamment le gouvernement, les industriels du complexe militaro industriel français.